Nos amis les livres, allez-vous bien ?

Depuis mon plus jeune âge, j’entretiens une relation passionnelle avec mes livres. J’aime tourner les pages, les marquer, sentir l’odeur du papier industriel ou de la colle mise à la chaîne sur chaque côte… C’est ça pour moi lire ! Acheter un livre, le garder comme un trésor et l’accompagner d’autres, encore et encore…

Pourtant, depuis des années j’entends dire que les ventes de livre diminuent de plus en plus. Qu’on peut lire des livres, sans les acheter, sur Internet ou sur notre tablette… Pour certains c’est une révolution, certes, il faut vivre avec son temps. Pour d’autres c’est une horreur, un gâchis, la perte d’un geste qui pourtant aide la mémoire et l’imagination de nos enfants à se développer.

Mais qu’en est-il réellement ? Pour essayer de vous répondre j’ai imprimé les rapports officiels du Ministère de la Culture pour les années 2000/2001, 2010/2011 et 2011/2012.

Voici ce qui peut être comparé :

La production a largement augmenté entre 2001 ( 44 618 livres produits) et 2011 (70 109 livres produits). Ce chiffre est en hausse chaque année depuis toujours.

Le tirage moyen, lui, baisse avec 8158 exemplaires tirés en 2001 et seulement 7630 en 2011. Ce chiffre était déjà en baisse de 1,3 % en 2001, puis à – 2,6 % en 2010 et – 3,9% en 2011. C’est à ce chiffre entre autres, que l’on voit que les Français achètent moins de livre.

Le chiffre d’affaires des éditeurs étaient encore en hausse de 1,5 % en 2010 avec 2 707 M d’euros mais il est en baisse en 2011 avec – 1,4 % et 2 669 M d’euros.

De la même façon, depuis 2010 la vente de livre en volume et en valeur est en baisse.

 

Ce qui est drôle, c’est de constater que dans la rubrique « Le lieu d’achat des livres », Internet n’apparaît pas en 2001. La Vente par Correspondance (dont France Loisirs) est en tête à 24 % suivie des librairies à 21 %.

En 2011, les librairies sont en tête à 23 %, suite d’Internet à 17 % et la Vente par Correspondance, hors Internet arrive en troisième à 14 %.

 

En 1997, 74 % des français de plus de 15 ans attestaient avoir lu au moins un livres sur les douze derniers mois.

En 2010 et 2011, ils n’étaient plus qu’entre 50 et 54 % à déclarer la même chose.

 

Pour les amateurs de littérature et dans un registre moins matheux :

 

En 2011 les deux livres les plus vendus ont été « Indignez-vous » de Stéphane Hessel vendu à plus d’un million d’exemplaire et « La délicatesse » de David Foenkinos vendu à plus de 750 000 exemplaires.

 

En 2012, Musso prend la tête avec son « L’appel de l’ange » vendu à plus de 490 000 exemplaires (Il était déjà quatrième avec ce titre en 2011), suivi de « Celui qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson vendu à plus de 475 000 exemplaire.

 

Certains reviennent dans le « top 30 » les deux années et parfois même avec deux livres différents : David Foenkinos, Guillaume Musso, Marc Lévy, Ken Follet, Harlan Coben, Laurence Gounelle…

 

On murmure que cette année la grande gagnante sera Erika Leonard James, auteur du très célèbre « Cinquante nuances de Grey’s » et ses deux suites « Cinquante nuances plus claires » et « Cinquante nuances plus sombres ». Marc Levy, Guillaume Musso et Dan Brown ne seraient pas loin derrière.

 

Voilà pour les chiffres du monde éditorial.  Ils restent inquiétants car plus le nombre de production augmente et moins le nombre d’exemplaires vendu est important.

Espérons que les gens continuent d’avoir la passion de la lecture et d’aimer le contact avec le livre, le vrai.

8 réflexions sur « Nos amis les livres, allez-vous bien ? »

  1. Hé bien, voici quelques années, moi aussi, j’aimais les livres…
    Les livres « papier »…
    À cette époque, j’habitais une maison : 4 chambres, un gigantesque salon – salle à manger, un bureau, une énorme cuisine, …, le tout sur trois étages (et demi, avec la cave) de cent mètres carrés chacun, et un atelier professionnel de 45m².
    J’avais – j’ai toujours – des centaines, des milliers de bouquins…
    En 2008, je me suis installé pour un an à Paris.
    Et là, mon appartement mesurait la surface de mon atelier !
    J’ai donc dû, la mort dans l’âme, emballer mes bouquins dans des cartons, et les empiler dans une chambre désaffectée dans la maison de mes parents.
    Depuis, je suis heureux de pouvoir stocker des bouquins « virtuels » … sur ma tablette ou sur mon téléphone !
    Les bouquins qui étaient dans des cartons y sont toujours, ils n’en sont jamais sortis, et n’en sortiront probablement jamais, parce que – à moins de gagner au Lot(t)o et d’acheter une nouvelle maison de trois-quatre cents mètres carrés – je n’ai tout simplement pas la place pour installer une vraie bibliothèque chez moi.

    Bref, aujourd’hui, je suis devenu un aficionado du dématérialisé.
    Pensez donc ! Ils sont…
    Moins chers. Voire gratuits (surtout pour des bouquins de plus de septante ans).
    Moins lourds (essayez donc de partir en vacances en avion avec dix bouquins sans payer un supplément de bagages).
    Moins encombrants (une puce de deux ou trois centimètres carrés de surface sur un millimètre d’épaisseur en contient des centaines).
    Et livrés quelques secondes après avoir été achetés…

    Il faut vivre avec son temps ?
    Oui, peut-être, mais c’est surtout le fait de vivre dans un appartement moderne (et donc minuscule) qui fait que je n’ai pas le choix…

  2. EricPomme, moi, je n’ai pas encore franchi le pas… Il faut dire que j’achète mes bouquins dans les vide-greniers. 1 euro ou 2…. 🙂

  3. Bonjour, Fanfanville (et bonne année)…
    Bah, oui, quand un bouquin « d’occase » est en bon état, il n’y a pas de raison de ne pas l’acheter. J’en ai d’ailleurs « quelques-uns » (même des bouquins de cours de naturopathie) dont je ne suis que le second propriétaire…
    Mais mon problème ne se situe pas au niveau du prix d’achat. C’est au niveau de la place, tout simplement.
    Et ça me fait mal au cœur de savoir que j’ai plein de caisses de bouquins en train de s’ennuyer dans une chambre froide et encombrée de vieux machins… Snif…
    Et puis, j’avoue que, même à un euro, il ne me serait jamais venu à l’idée d’acheter des vieux bouquins qui datent du 19e siècle. Vu qu’ils sont dans le domaine public, maintenant, ils sont gratuits, et j’en ai déjà téléchargés des dizaines…

    Allez, hop, je file faire mes courses…
    J’ai besoin de deux-trois z’ingrédients pour « pâtisser » cet après-midi…
    Bonne galette des rois !

  4. Méfions-nous : combien de ceux qui achètent des livres à succès les lisent ?
    J’en connais qui possède les oeuvres complètes (au mètre linéaire) de Montaigne, ou de Pascal, voire même de Voltaire, sans avoir ouvert une seule page !
    Personnellement, j’aime bien chiner de vieux livres chez les bouquinistes. On y trouve de petites merveilles.

  5. Ericpomme, vous me faites bien rire et je sais que dans le fond vous avez raison…
    peut-être que chacun doit tout simplement vivre avec ses besoins et sa façon d’appréhender les choses…
    Moi je ne peux pas dormir sans lire, j’ai besoin de ce contact au grand damne de mon mari qui :
    1/ se plaind toujours que la lumière reste allumée le temps de lire
    2/ me dit que ça commençe à faire cher en livre…
    ma mère en avait aussi fait les frais. Un jour elle nous a dit « tant que vous lirez des livres, je vous en paierais autant que vous voulez… » elle a vite regretter de m’avoir dit ça à MOI!
    après, je dois avouer que je n’ai presque pas lu de classique…je trouve, très souvent, qu’il y a trop de description…mais ce n’est que mon point de vue! Je me demandais : lire un livre en entier sur un écran ça donne pas la migraine? ahah
    bon après-midi à tous!

  6. Bonjour, Jess…
    Mes parents n’ont pas utilisé la même phrase, mais nous (eux et moi) sommes passés par à peu près les mêmes phases : ils ont commencé par m’acheter tout ce que je voulais lire, jusqu’à ce qu’il se rendent compte qu’un livre par semaine, ça commençait à faire beaucoup (j’avais sept-huit ans que j’avais déjà lu tous les bouquins de la mini-bibliothèque de l’école communale)… Alors, ils ont été bien contents quand le monastère d’à côté a ouvert une bibliothèque chaque dimanche matin (j’allais y emprunter deux ou trois bouquins chaque semaine)…
    Puis, un bibliobus, gratuit, est passé chaque vendredi durant mes deux dernières années d’école primaire…
    Une fois dans le secondaire, mon maigre budget (les cadeaux des « fêtes » – anniversaire, St Nicolas, … – étaient remplacés par un peu d’argent) passait entièrement (ou presque) dans des bouquins.
    😀

    Le classique ?
    Ça dépend ce que l’on appelle le classique… Si c’est « le fichu bouquin qu’on doit lire pour en parler en classe », oui, je trouve aussi que c’est un peu trop descriptif à mon goût.
    Quand je lis un roman, j’aime « quand ça bouge ». Et j’aime m’imaginer les lieux à ma guise. Décrire sur trois lignes un lieu où se passe l’action permet tout autant (voire mieux) au lecteur de s’imaginer le lieu que si l’auteur en donne une description de trois pages, avec les dimensions de chaque brin d’herbe.
    Quant à la description des personnages, savoir que la cicatrice sur son avant-bras gauche mesurait dix-sept centimètres et trois millimètres de long, et qu’elle semblait plus mince sur près du poignet que près du coude, ne va pas me servir à grand chose…
    Donc, moi non plus, suis pas trop fan du « classique ».
    J’en ai lu… Pour essayer… Ou par obligation… Mais ce ne fut pas souvent « ma tasse de thé »…
    >:(

    Bin, non, lire sur écran ne donne pas mal au crâne… Enfin, tout dépend de ce que je lis… Hihihi…
    Blague à part, mon truc (pour rester copain avec mes yeux) : je lis en blanc sur fond noir, et ça passe très bien…
    😉

    Belle journée !

  7. Merci Ericpomme pour ce commentaire…on a quelques points communs comme la passion de la lecture…et je suis bien d’accord quant à dire que c’est cher…je suis banalement abonnée à France Loisirs où j’achète deux à trois livres par trimestre…mais ce qui m’attriste c’est que parfois j’ai l’impression qu’on a de moins en moins de temps pour lire…le temps passe vite et il y a toujours des tas de choses à faire que l’on fait passer avant nos loisirs…

    Quels est votre livre préféré? et pour quelle raison?

  8. Mon livre préféré ?
    Chaque fois celui que je suis en train de lire…
    ;D
    Pour l’instant, c’est un bouquin de Joseph Conrad « Lord Jim », un roman qui date de … houlaaaa… de la fin du 19e siècle ! Ou quelque chose comme ça…
    Mais, bon, je peine un peu à le lire, celui-là, parce que le style est pour le moins « lourd » ! Bourré de descriptions (grrrrr) mais aussi de digressions. Il y a l’histoire, avec une flopée de « flashbacks », de parenthèses, de parenthèses dans les parenthèses…
    Parfois, c’est au bout de deux pages qu’on se rend compte que la personne qui racontait l’histoire a changé, et que c’est une autre personne qui a pris sa place…
    Je viens de regarder sur Internet… Le voici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lord_Jim

    Sinon, à part ça, des livres « qui m’ont bien plu » ?
    Quand j’étais tout jeune, il y a eu la série des « Flicka », de Mary O’Hara…
    Puis les bouquins de Maurice Leblanc et de Leslie Charteris, quand j’ai eu une douzaine d’années… Les bouquins de Sir Arthur Conan Doyle, d’Agnatha Chritie, …
    J’aime bien les « séries »… Dernièrement, j’ai suivi les aventures de Kay Scarpetta… Mais j’aime bien aussi les œuvres de feu Frédéric Dard (là, au moins, on ne s’encombre pas de descriptions oisives)…
    J’aime bien la science-fiction, avec des classiques comme Asimov, Edgar Rice Burroughs, Philip Dick, M. Crichton, ou « le » Jules Verne (et bien d’autres), mais aussi des moins connus ou des plus « naïfs » comme Guieu, Karl-Herbert Scheer … ou un certain Lafayette Ron Hubbard, plus connu pour être l’inventeur de … la scientologie…
    Et à part ça, citons, en vrac, et sans que la liste soit – loin de là – exhaustive : Stephen King, Edgar Poe, …, et Rowling…
    Bon, alors, ça, c’est pour les romans… Je ne vais quand même pas citer les auteurs des bouquins « de travail » ? Allez, une seule, pour le plaisir et parce que je me suis farci un bouquin de cette brave dame qui (le bouquin, pas la dame) vaut son pesant de cacahuètes : Elaine Marieb ! Son bouquin « Anatomie et physiologie humaine » pesait plus de deux kilos (si j’avais eu une tablette ou un smartphone, à l’époque, j’aurais été content, parce que je l’emportais avec moi un peu partout pour l’étudier dès que j’avais quelques minutes de temps libre !).

    Bref, je lis un peu de tout… Y compris des « aventures » du siècle dernier (enfin, du 19e)…

    Bonne journée !

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