Le mariage chez les anciens Égyptiens – première partie

 La "saison des mariages" touche doucement à sa fin. En effet, certains couples se diront encore "oui" avant que ne s’amorce le mois d’octobre.

Le mariage semble exister dans les moeurs depuis la nuit des temps. Chez les anciens Égyptiens, déjà, cette union semblait être un désir unanime.

"Si tu es sage, recommande Ptahhotep, bâtis une maison et fonde un foyer."

Contrairement à aujourd’hui, la monogamie était de rigueur. Des textes littéraires appelés Enseignements dictaient la morale et expliquaient aux jeunes gens de se marier et de fonder un foyer dès qu’ils commençaient leur carrière professionnelle.

Les jeunes filles ont appris de leur mère à tenir une maison. Elle sont prêtes à épouser un homme dès l’âge de la puberté, à savoir vers quatorze ans. Les mariages d’amour existent, comme en témoigne la poésie égyptienne, qui décrit les sentiments passionnés des jeunes gens. Les mariages arrangés l’emportent néanmoins sur les unions décidées. Et si le jeune homme parle en son nom propre, ce n’est pas le cas de la jeune fille, qui a besoin de l’accord de son père.

La famille

La famille se compose d’un petit noyau formé par le père, la mère, et les enfants. Il se peut qu’elle comprenne une parente veuve et sans ressources. Les garçon fondent leur propre foyer dès qu’ils commencent à travailler, tandis que les filles quittent la maison paternelle pour s’établir dans la demeure de leur mari.

 

Face à l’éternité

 

Dès l’Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.), les Égyptiens se plaisent à se faire représenter en couple, comme le prêtre Tenti et son épouse Imeretef. Leurs mains enlacées, ou le bras de la femme passé dans le dos de son époux, soulignent les liens qui les unissent. Evidemment, les portraits sont idéalisés.

La femme, à la lourde perruque, est représentée légèrement plus petite que son époux.

Tous deux font face à l’éternité en se tenant la main.

 

L’apparition des contrats de mariage

 

La vérité se révèle parfois toute autre.

Les contrats de mariage, par exemple, apparaissent au Ier millénaire av. J.-C., et sont parfois établis bien des années après le mariage. Ils prévoient le partage des biens en cas de divorce. Si l’épouse est répudiée, elle reprend ses biens propres et reçoit, en général, un tiers des acquêts. Si elle quitte son mari, elle perd cette part. Rien ne change concernant ses biens.

Le contrat de mariage n’a pas pour but de valider l’union, mais bien de définir le régime des biens et d’enregistrer les donations faites par chacun des époux, ainsi que les patrimoines qu’ils apportent.

De même, les devoirs des époux ne sont pas régis par la loi, mais par les règles morales de la société.

Néanmoins, une femme maltraitée peut saisir le tribunal. Ce fut le cas dans le village des artisans de Deir el-Médineh. Quant à l’infidélité, elle est réprouvée par tous.

 

L’absence de cérémonie

 

Il n’existe vraisemblablement aucune cérémonie religieuse ou légale pour consacrer le mariage. Celui-ci résulte simplement de l’accord verbal conclu entre les parties.

On suppose qu’une fête, durant laquelle étaient remis des présents, marquait l’évènement.

Un conte d’époque ptolémaïque fait cependant état d’une cérémonie de mariage, et une inscription de Ramsès II permet de penser que des noces célébrèrent son mariage avec une princesse hittite.


Dans la partie suivante, il sera question des scarabées du mariage, du divorce, et du mariage des dieux.