Tout en vaquant à nos occupations journalières, nous croisons parfois sur notre chemin des gens sans domicile fixe auxquelles on prête le nom d’itinérants. Ne désirant pas être importunés par ces personnes vivant en marge de la société, nous détournons notre regard et passons notre chemin. Pourquoi leur remettre notre argent puisqu’ils n’en font peut-être pas bon usage?
Le peu de considération qu’ils reçoivent des gens bien pensants les condamne à demeurer en retrait de la vie sociale. Eux qui n’acceptent pas de suivre les normes établies, méritent-ils que l’on s’arrête et leur offre un peu de notre avoir ?
Apprécient-ils seulement notre geste généreux si d’aventure nous nous attardons quelques instants auprès d’eux.? Souvent aux prises avec des problèmes de boissons ou de drogues, peut-on espérer les voir se sortir de cet état léthargique que leur confère la prise de substances hallucinogènes ou l’abus d’alcool ?
Plus d’un estiment que les gouvernements tardent à mettre en place des mesures qui viendraient en aide à ces gens incapables par eux-mêmes de désirer vivre ailleurs que sur la place publique, au crochet de la société. Ces personnes privées de leurs facultés suite à l’absorption de produits invalidants pourront un jour réinsérer la société suite à l’intervention de gens affables qui les inciteront à s’adresser à des intervenants de la santé.
Les quelques sous que nous distribueront à ces sans abri leur redonneront le goût de croire qu’il existe encore des gens prêts à leur apporter leur soutien malgré leur apparence qui répugne à certains. Ils esquisseront peut-être un sourire en guise de remerciement, évitant notre regard, et recevront cet égard comme une marque d’affection de notre part.