Très en vogue ces temps-ci dans les rangs de l’UMP, la chasse au journaliste. Le président-candidat relayé par son entourage se plaint d’être harassé par les médias. Ça prend même des proportions surréalistes à tel point qu’il ne fait pas bon se promener avec sa carte de presse dans les meetings UMP.

Essayons de regarder calmement s’il y a du vrai dans ces affirmations ou sont-ce des élucubrations pour une fois de plus ne pas être responsable de la catastrophe qui s’annonce.

Considérons la presse écrite papier ou Web tout d’abord. Pas de surprise, on connait l’orientation politique des principaux journaux nationaux. A droite, le Figaro  soutient le président sans mollir à un point que c’est parfois indécent. On peut ajouter « Valeurs actuelles » dans  la presse économique. De l’autre côté, on trouve Libération et le Nouvel Observateur. Quant à Marianne et Médiapart, leur antisarkozysme est notoire. Les choses sont claires et ne datent pas d’hier.

Ce qui est plus étonnant, c’est que c’est plutôt la radio et même la télévision qui sont la cible des critiques les plus acharnées. La radio publique surtout participe parait-il au « lynchage médiatique » de Sarkozy. Moi qui écoute France Inter tous les matins, je dois dire que des éditorialistes des deux bords peuvent s’exprimer. Thomas Legrand a toujours eu la dent dure envers le chef de l’état sans pour autant encenser son adversaire. Pascale Clark est une intervieweuse imprévisible qui s’est déjà accrochée avec des ténors de la droite. Nicolas Sarkozy a peut-être fait un mauvais calcul en nommant Jean-Luc Hess à la tête du service public.

Quant à France 2, il est vraiment excessif de prétendre que la principale chaîne publique avantage qui que ce soit. Il faut être de mauvaise foi pour prétendre que David Pujadas déroule le tapis rouge à Hollande. Mais la droite ne se plaint pas que TF1 penche nettement de son côté en la personne entre autre de Jean-Pierre Pernault . Quant aux chaines d’information continue, elles sont, je trouve, assez neutres. Il faut dire que le fait d’être toujours sur la brèche a fini par le desservir. 

En conclusion, Nicolas Sarkozy reçoit peut-être la monnaie de sa pièce car il a méprisé les journalistes au moment de sa gloire triomphante. Rappelez-vous comment il a mouché Laurent Joffrin lors de sa seule et unique conférence de presse. Rien ne justifie en tout cas l’hystérie de certains membres de son équipe de campagne.