Quelques jours après sa visite au Salon de l'Agriculture, marquée par la maintenant très célèbre réplique "casse toi pauvre con", Nicolas Sarkozy a réagi devant le buzz provoqué par sa réaction injurieuse à l'égard d'un passant qui ne souhaitait pas lui serrer la main. Le Parisien avait filmé la scène et cette vidéo a fait le tour de l'Internet en quelques heures, visionnées des centaines de milliers de fois. L'Elysée était resté silencieux devant l'impossibilité d'étouffer l'affaire, attendant probablement qu'elle se tasse, ce qui n'est (mal)heureusement pas arrivé !

C'est donc aux lecteurs du journal Le Parisien, à l'origine de la polémique, que le Président a tenté de s'expliquer, multipliant les lieux communs et se posant en victime qu'il n'est évidemment pas. La ligne de défense du Chef de l'Etat pourrait se résumer en une phrase (qu'il n'a pas prononcée) : "Je suis la victime, je me suis juste défendu !", une affirmation qui laisse perplexe quand on revoit la vidéo !

"Il est difficile, même quand on est président, de ne pas répondre à une insulte", affirme Nicolas Sarkozy. Quelle insulte ? Le badaud ne l'a insulté à aucun moment. "Ah non me touche pas !" dit-il, refusant de serrer la main du Chef de l'Etat, ce à quoi Nicolas Sarkozy réplique "Alors casse-toi !" et c'est seulement après cette phrase qu'on entend "tu me salis !"…

Que dire d'un Président incapable de tolérer qu'on refuse de le saluer au point qu'il invite clairement son interlocuteur à se "casser" pour ensuite le traiter de "pauvre con" ? Lamentable. N'a t-on pas le droit de montrer son aversion pour la politique et le personnage en n'entrant pas dans son jeu de salutations à la chaine ? Apparemment non. C'est une "insulte". Un peu trop de susceptibilité peut-être ?

Yves Jégo, porte-parole de l'UMP n'a pas trouvé mieux que d'affirmer que cette conversation était "privée". Un comble pour une vidéo prise au milieu de la foule, filmée dans un lieu public. Nicolas Sarkozy a quant à lui ajouté : "J'ai sans doute les défauts de mes qualités", mais également "Ce n'est pas parce qu'on est le président qu'on devient quelqu'un sur lequel on peut s'essuyer les pieds", avant de finir par reconnaître "Cela étant, j'aurais mieux fait de ne pas lui répondre". A noter que cette dernière phrase, l'excuse, n'a jamais été prononcée par le Président face aux lecteurs invités, mais a été bizarrement écrite dans la version "papier". Une mise au point qui ne sonne d'ailleurs absolument pas comme des excuses mais plutôt comme une justification !

Il est évident qu'un Président n'est pas une carpette, mais malgré les tentatives de Nicolas Sarkozy pour noyer le poisson, c'est bel et bien lui qui a insulté le badaud et pas l'inverse comme l'UMP et lui-même tentent de nous le faire croire.

Certains se demandent pourquoi faire tant de bruit autour d'une simple réaction injurieuse, somme toute assez banale. Simplement parce que cette anecdote met en lumière ce à quoi se résume la politique sarkozyste. Une politique où l'avis du public est moqué et où le Chef de l'Etat a un certain mépris pour ses concitoyens. Il suffit de voir comment il a purement et simplement rejeté le référendum sur le "NON" à l'Europe, agissant de manière non démocratique, mais aussi comment il tente de contourner l'avis du Conseil Constitutionnel pour faire passer la totalité de la loi sur la rétention de sûreté, agissant de manière anti-constitutionnelle, un comble pour un Président. La méthode Sarkozy c'est ça… "Je fais ce que je veux et je vous [censuré]"…