Sarkozy et le Droit au logement opposable : à l’eau, le DALO ?

Il paraîtrait qu'il manque un milliard d'euros pour que la loi sur le droit au logement opposable (DALO) soit autre chose qu'une coquille vide ! Non ? On ne va tout de même pas douter de la réelle volonté politique du pouvoir de lutter contre le phénomène des sans-abris : le président Sarkozy lui-même ne s'est-il pas solennellement engagé, lorsqu'il était candidat : "Je veux si je suis élu président de la République que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid" ?

Méfie-toi, Nicolas, le temps passe vite… Aurions-nous alors eu raison de titrer qu'en langue sarkoziste, SDF était l'acronyme de Stop, Démagogie Flagrante ?

Déjà que la Fondation Abbé Pierre avait mis en garde, au moment du vote de la loi : "Nous regrettons que l'Etat ne puisse recourir, pour imposer le relogement, qu'au contingent préfectoral notoirement trop faible quantitativement : bien moins de 100 000 logements pour une demande de plus d'un million de ménages", que l'association Droit Au Logement constatait, désabusée, le résultat absurde que, "si l’État est condamné, il peut être contraint à se verser à lui-même une astreinte, dont le demandeur super-prioritaire ne verra pas la couleur et qui ne lui donnera pas pour autant un logement", voilà donc maintenant qu'on nous parle d'un trou d'un milliard.

Une paille. Dans le rôle des lanceurs d'alerte, les Enfants de Don Quichotte. L'association d'aide aux SDF, dans sa lettre ouverte adressée au président, au gouvernement et aux parlementaires, s'alarme que "le projet de loi de finances pour 2008 ne permettrait pas à l’État de remplir ses obligations légales", et réclame que le coût des propositions du comité de suivi de la loi Dalo soit "immédiatement évalué par des experts et intégré dans le budget 2008". Chiche ? Ou alors, le DALO tomberait-il à l'eau ? Mais serait-ce vraiment une surprise ?

301Témoignage
A propos de sans-abris, lisez le témoignage de Liliane Gabel, membre des Enfants de Don Quichotte et ancienne du SAMU social, Si l’exclusion m’était contée. Voici ce qu'en écrit dans sa préface Augustin Legrand : "Ce livre se veut aussi l'itinéraire d'une militante aguerrie auprès des sans abri, son apport au Canal Saint-Martin fut considérable, Liliane a toujours le mot juste, elle donne de son temps, de son énergie, elles nous offre avec ce livre, le plaidoyer d’une révoltée écrit par une authentique rebelle. Les rebelles ne sont décidemment pas assez nombreux. On les appelle souvent travailleurs sociaux, militants, sortes de missionnaires chargés du lourd fardeau d’éducation et d’assistance dont se déleste l’État, transferts tout choisis pour s’innocenter des erreurs et des échecs. Ces rebelles suffiront-ils à entraîner les mentalités dans un changement radical ? Liliane veille et ses nombreux amis des Enfants de Don Quichotte avec elle ! Un récit passionnant écrit par une passionnée !"