Nicolas Sarkozy aurait-il peur ? Sans doute se rend-il compte de son impopularité et de sa chute historique dans les sondages. Peut-être Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas encore tout mesuré. De plus en plus, les "couacs" se multiplient et le changement promis prend des allures de cauchemar pour les salariés, les retraités, les familles ou les exclus.
Après l'euphorie des faux espoirs, la voix des déçus se fait entendre, en particulier sur le Web. Aujourd'hui, notre canard vous propose un site, Petitionduweb.com (1), reprenant -avec son accord- le texte du Réveil des Marmottes en première partie. La résistance s'organise. Certains disent: «C'est peine perdue, vous n'y arriverez jamais…» Si les résistants avaient pensé ainsi, nous serions on ne sait où aujourd'hui. Si personne ne veut rien faire de façon pacifique, nous allons inévitablement vivre des conflits violents très prochainement.
La guerre est cette fois déclarée avec les médias. Nicolas Sarkozy a accusé l'AFP de "censure". La ministre de la Culture, Christine Albanel, en a rajouté une couche en suggérant à l'AFP «de reprendre tous les communiqués qui lui sont transmis…» Christine Albanel y va fort, elle voudrait purement en simplement que l'AFP mette à la disposition des médias les communiqués de presse des partis (sous entendu, de l'UMP).
La SDJ (Société des Journalistes) de l'AFP contre-attaque: «On n'est plus dans le domaine du journalisme… Créons une boîte aux lettres géante où tout le monde viendra mettre ses communiqués, et on verra bien ce qu'il en ressortira…» Pour le PS, «La droite cherche, à travers l'AFP, à intimider l'ensemble des journalistes…» Lundi dernier, Nicolas Sarkozy a piqué une crise de nerfs et a vivement critiqué les médias, en particulier l'AFP. «Quand il n'y a pas d'opposition, la presse s'attribue la fonction d'opposition…»
Selon la conseillère de Sarko, Catherine Pégard, «Tous les chefs de l'État ont eu des rapports compliqués avec la presse, je les ai tous entendu dire des horreurs sur les journalistes… Nicolas Sarkozy a le sentiment d'être "maltraité"…» Pauvre Sarko. Il utilise les médias quand ça l'arrange mais ne supporte pas la moindre critique (comme les -de plus en plus rares- sarkozystes encore subjugués d'ailleurs). Catherine Pégard l'admet: «Nicolas Sarkozy connait la plupart des journalistes écrivant sur lui, il est déçu d'être critiqué… Il a beaucoup donné aux journalistes, il les a beaucoup vus…
Il a du plaisir à les rencontrer, une sorte de jeu se tisse entre les journalistes politiques et les hommes politiques… Mais il n'apprécie pas d'être caricaturé…» Est-il certain que les journalistes vont tous accepter de se faire dicter leurs éditos ?