Le Conseil d'Analyse Economique, instance rattachée au premier ministre, a remis aujourd'hui un rapport consacré au «Salaire minimum et bas revenus» au secrétaires d'Etat Martin Hirsh et Eric Besson. Rédigé par les économistes Pierre Cahuc, Gilbert Cette et André Zylberberg, ce rapport remet en cause le bien fondé d'un SMIC "élevé et contraignant" qui "n'est pas un moyen efficace pour réduire la pauvreté et les inégalités". Pour les économistes, le SMIC doit "retrouver son rôle originel de salaire plancher" et seulement "concerner une part réduite des salariés" mais ils plaident également pour un "changement profond des règles de fixation" de l'augmentation annuelle. Comme le disent les libéraux depuis très très longtemps…
Mais le rapport ne s'arrête pas là. Il remet en cause tout notre système français de redistribution des revenus qui, en plus d'être peu lisible avec ces dizaines de dispositifs spécifiques d'aides aux chômeurs, rmistes et autres, est "très faiblement incitatif à la reprise d'emploi pour les personnes les moins qualifiées". Le rapport propose de fusionner les minimas sociaux ainsi que les dispositifs d'aide à la reprise d'activité afin qu'ils soient fonction de l'activité et non du revenu pour réellement inciter à la reprise d'activité, exactement la définition du RSA. Le rapport propose également que soient fixés «conjointement» le salaire minimum et les minima sociaux dans le cadre de la loi de finances afin justement d'avoir une stratégie d'incitation réelle de reprise d'activité pour lutter contre l'assistanat.
Comment ne pas être d'accord avec ce rapport quand on connaît la réalité du système d'aide en France et surtout ses effets pervers à savoir que l'assistanat paye plus que le travail ? Alors bien sur, il ne s'gait pas d'abandonner les travailleurs pauvres mais pour véritablement les aider, les auteurs préconisent plutôt de «s’appuyer sur des mesures fiscales et des prestations sociales ciblées plutôt que sur un salaire minimum élevé et uniforme». L'inverse du système francais en somme.
Mais quand même, il s'agit d'un progrès qu'une instance rattachée auprès du premier ministre ait le courage de poser les vrais problèmes et d'aborder les vrais solutions. Bien sur que beaucoup (moi le premier) aimeraient que cela aille plus vite mais ce n'est pas en une journée que les élites françaises vont devenir libérales (après avoir été élevé au lait de l'étatisme keynésien des grandes écoles nationales). Bien que sans être suivi d'effets, la diffusion de ce rapport est une bonne nouvelle comme l'était avant lui le rapport Pébreau sur la dette ou Camdessus sur la croissance.
Autre bonne nouvelle, la consommation d'essence a chuté de 10% en juin par rapport à juin 2008. Comme un démenti à ceux qui parlaient de baisser les taxes mais surtout à ceux qui sous-entendaient que c'était à l'Etat d'agir pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique (enfin pas sur car après C.allègre, d'autres scientifiques mettent en doute le fait que l'activité humaine soit la cause principale de ce phénomène). Le pétrole cher entraine une baisse de la consommation e des phénomènes de substitution au-delà d'un certain seuil comme enseigné dans la théorie libérale. Au final, les phénomènes de marché ont été et sont bien plus efficaces que les politiques publiques pour faire baisser la consommation. Le marché permettra également de développer beaucoup plus rapide et efficacement que l'Etat les énergies renouvables.