Des salariés de seconde zone à la disposition du patronat…
Il y avait d’abord le débat sur le financement du Revenu de solidarité active (RSA), que le gouvernement a naturellement arbitré dans le mauvais sens, épargnant les plus riches, abrités derrière leur bouclier fiscal. Nicolas Sarkozy avait pourtant annoncé : "L’État prendra ses responsabilités. Ce ne sont pas les déficits qui financeront la réforme (…) J’estime qu’il est normal, dans un effort de solidarité, que chacun contribue à sortir plus de 3 millions de nos compatriotes de la pauvreté ou de l’exclusion". Chacun ? Menteur : les plus hauts revenus, dont l’imposition est plafonnée à 50%, seront exonérés de solidarité, alors qu’ils sont justement ceux qui peuvent le plus se le permettre sans dommage, tant ils nagent déjà dans l’opulence. Écœurante Sarkozie.
Mais le financement n’est pas tout : se pose aussi la question de fond des effets pervers que va générer cette mesure. S’il apparaît évidemment souhaitable, au premier abord, que les travailleurs précaires obtiennent grâce au RSA un complément de revenus qui leur permettra d’un peu surnager, cette main d’œuvre à bas prix ne risque-t-elle pas de se trouver pérennisée ? C’est la thèse défendue par Serge Paugam, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, dans un passionnant article publié sur son blog Mediapart et intitulé RSA : la naissance d’un régime de précarité assistée : "Entre le salarié et le bénéficiaire de l’aide sociale, il existera un statut social intermédiaire, celui de travailleur précaire assisté. Si l’on peut espérer que, pour certains, ce statut ne sera qu’un pis-aller temporaire avant d’accéder à un emploi stable non assisté, on peut déjà craindre que le RSA participe à un mode généralisé de mise au travail des plus pauvres dans les segments les plus dégradés du marché de l’emploi. Autrement dit, ce qu’il faut redouter, c’est l’institutionnalisation par les pouvoirs publics d’un sous-salariat déguisé. Après avoir résisté en France à l’instauration d’un « Smic jeune » ou du CPE en soulignant la menace de marginalisation durable d’une frange des salariés, on risque avec le RSA de réintroduire une formule d’infériorisation volontaire d’une partie de la main d’oeuvre. (…) Les pauvres n’auront pas par le RSA un emploi au sens que l’on a donné à cette notion dans les luttes sociales en faveur de la garantie d’une carrière et d’une protection sociale généralisée. Ils ne seront que des « salariés de seconde zone »."
Serge Paugam n’est pas seul à tirer la sonnette d’alarme. Pierre Concialdi, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales, déclare pour sa part : "Le rapport Hirsch de 2005 prévoyait de prendre des mesures pour limiter l’importance du temps partiel. Or ces garde-fous n’existent plus. (…) Avec le RSA on encourage le développement de temps partiels très courts à très bas salaires. Ce qui ne pourra que nourrir la pauvreté salariale".
Concluons avec APNÉE/ActuChômage, en citant leur article RSA : pourquoi nous sommes contre : "Grâce au RSA, ce sont tous les contrats qui seront « aidés ». Au lieu de prendre le mal à la racine, il s’agit, ni plus ni moins, d’asseoir un « assistanat » renforcé alors que, dans la bouche du patronat et du gouvernement, ce mot (qui a même remplacé le mot « solidarité » chez certains socialistes…) est une insulte utilisée à tout bout de champ contre des victimes érigées en boucs-émissaires et ce, à des fins purement électoralistes. Mais, comme par miracle, on remarque que ce vocable n’est plus prononcé au sujet du RSA. Pourquoi ? Parce que ses vrais bénéficiaires seront d’abord… les employeurs, prêts à recueillir une main d’œuvre à vil prix et dispensés de tout effort quant à la qualité de leurs emplois".
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Rien a dire, je suis d’accord sur toute la ligne. Le Rsa va tous nous tirer vers le bas et ça sent la mort du smic.
DU NOUVEAU CONTRE LE FINANCEMENT DU CSA
L’Association « Contribuables associés »[1] a décidé de s’en prendre au financement du RSA par le biais d’une nouvelle taxe de 1,1% sur les revenus du capital…
Pour ce faire, elle a posté cette pétition nationale au Président de la République, dont vous trouverez, ci-dessous, le texte publié le 2 septembre 2008, et, que vous trouverez sur le formulaire spécial[2] mis à la disposition des signataires de cet appel…
Non à la taxe pour financer le RSA
Pétition nationale au Président de la République
Monsieur le Président
Vous aviez promis aux Français une baisse des impôts et des dépenses publiques. C’est sur la foi de ces engagements que les Français vous ont élu.
Depuis votre élection les Français ont subi des rafales de taxes.
Le problème de la dette publique n’est toujours pas résolu et les dépenses publiques continuent d’augmenter. Les Français se sentent trahis.
Aujourd’hui vous nous proposez de financer le RSA par une nouvelle taxe sur les revenus du capital.
Le gouvernement va ainsi pénaliser le petit épargnant qui au prix de sacrifices a mis de l’argent de côté pour pouvoir espérer améliorer ses revenus au moment de sa retraite.
C’est injuste et anti-social.
Les Français ne supportent plus d’être ponctionnés et méprisés. Les Français n’ont plus d’argent.
Aussi je vous demande de ne pas financer le RSA par une nouvelle taxe sur les revenus du capital.
Je compte sur vous.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma plus haute considération.
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[1] – http://www.contribuables.org
[2] – http://www.contribuables.org/les-petitions/non-a-la-taxe-pour-financer-le-rsa
DU NOUVEAU CONTRE LE FINANCEMENT DU CSA (suite et fin)
Dans ce combat mené contre le financement du CSA, il y a une autre personne, en l’occurence : l’Avocat Maître Gilbert Collard, pourtant issue de la Majorité Présidentielle, puisque Membre du Parti Radical de Jean-Louis Borloo, qui s’en est prise au financement de ce CSA…
C’est à lire dans ce texte de Jean-Noël Delorme sur son blog « jn delorme blogue »[1] : « Gilbert COLLARD entre en guerre contre le RSA »[2]… A lire sans modération, mais, à commenter avec modération !
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[1] – http://www.jeannoeldelorme.com
[2] – http://www.jeannoeldelorme.com/article-22505766.html