Ségolène Royal assume le fait qu’elle voulait faire « en sorte que les Français connaissent la Marseillaise, que dans toutes les familles il y ait le drapeau national qui soit là » pour le 14 Juillet comme cela se fait dans beaucoup de pays d’Europe.
Il y a un impératif : « il faut reconquérir les symboles de la nation. Et en même temps, avoir un regard neuf sur les symboles et ne pas se laisser enfermer dans un dévoiement de l'identité nationale ».
C’est là une différence de conception radicale avec le nationalisme de la peur de Sarkozy et le nationalisme nostalgique d’un passé fantasmé de Le Pen. Elle ne nie pas, elle assume.
Il est vrai que la Marseillaise et le drapeau tricolore ont été des conquêtes de la gauche. La Marseillaise a ainsi été longtemps interdite sous l'Empire puis sous la Restauration, qu’elle est remise à l'honneur après la révolution de 1830 et ce n’est qu’avec la victoire de la gauche qu’elle redevient hymne national sous la IIIe République.
De même, le drapeau tricolore est une conquête de la Gauche sur la Droite royaliste qui voulait imposer le drapeau blanc.
Et Ségolène Royal d’ajouter, « C'est une étape historique pour la gauche, qui avait cru devoir abandonner l'hymne national à l'extrême droite » en précisant contrairement à ce qu’on lui reproche qu’elle «ne fai[t] aucune confusion entre la nation, dont on doit être fier et dont un chef d'Etat doit conduire chaque Français à être fier, et le nationalisme »
Loin du nationalisme chauvin donc qui dresse les peuples contre les autres Royal revient aux fondamentaux de ce qui a fait notre unité à tous. Les symboles n’appartiennent à aucun parti, ils appartiennent à ceux qui se sont battus pour, ils nous appartiennent. Et de préciser que Louise Michel institutrice, la camarade Vitamine, la faisait apprendre à ses élèves pendant la commune : et pan sur l'extrême-droite. Car les Français selon elle, pourront « d'autant plus fortement se tourner vers l'Europe et regarder la mondialisation sans peur s'ils ont la conviction que le chef de l'Etat saura préserver la nation dans ce qu'elle a de plus précieux, c'est-à-dire ses solidarités et sa sécurité sociale et en même temps qu'il ne fera pas de la nation un outil de repli sur soi, de nationalisme, de racisme, de lutte contre toutes les formes de différence.