C'est sûrement ce que l'on appelle le miracle de l'amour. Un homme. Une femme. Ils se rencontrent, ils s'aiment, ils décident d'avoir un enfant. Rien de révolutionnaire jusqu'ici. Et pourtant, leur vie va basculer d'un simple battement d'ailes. N'y voyez là aucune métaphore. Il s'appelle Ricky, il est différent. Mais pas différent dans le genre handicapé. Non, différent façon surnaturel.

 


Au nom de la mère

 

Cette histoire c'est aussi celle de l'amour d'une mère. Exclusif et inconditionnel. Toute la complexité de cette relation est ici explorée. Pour elle, son enfant n'est pas différent, il est unique. Ses ailes ne sont pas celles d'un vilain canard, ce sont celles d'un ange. Sa différence n'est pas une disgrâce, c'est un cadeau.

Un rôle divinement interprété par Alexandra Lamy, qui surprend dans ce registre. Elle en viendrait presque à voler la vedette à Arthur Peyret, attachant en bébé volant.

 

Troublant

François Ozon livre un film aussi énigmatique que bouleversant. Il nous enferme dans un univers réaliste, presque ennuyeux. L'atmosphère du film est lourde, les scènes longues. Puis tout s'accélère. François Ozon use et abuse des ellipses.

Avec audace, il introduit un élément fantastique en rupture totale avec le décor qu'il avait imposé. Malgré cela, le ton du film reste le même. Le réalisateur parvient, avec justesse, à faire cohabiter le réel et le fantastique, démontrant que l'un n'exclut pas forcément l'autre.

 

Peut mieux faire

Là où le film déçoit c'est dans le fond même de l'histoire. Il laisse perplexe. On ne sait pas vraiment où François Ozon veut en venir et, au vu de la fin, on se demande s'il le sait lui-même. Il laisse chacun à son interprétation. Après nous avoir guidés tout le film, il nous lâche la main. Peut-être pour faire naître le Ricky qui est en nous. Comme une façon de nous laisser voler de nos propres ailes, nous aussi. Luxe ou facilité ?