Mais qu'arrive-t-il à Richard Gasquet ?

Un début de saison plus que cahotique, une impression de ne plus être concerné par son métier. Le soleil romain, agréssé par les balles stratosphériques du numéro 1 français, visitant les baches, les gradins, sous la bronca du maigre public.

Le Masters Séries de Rome tourne au cauchemar, Luis Horna n'a même pas eu à s'employer pour vaince un joueur terrassé par ses problèmes.

Un second set, ou Richard Gasquet était à la limite de la faute professionnelle, tant son tennis était littéralement absent du débat. Un match cauchemardesque, où l'ombre du jeune espoir ne suivait même plus le parcours de l'enfant..trop doué. Une impression de ras-le-bol, de ne plus pratiquer son sport, son métier, avec passion. Le biterrois atterré lâchait quelques bribes de phrases :

"Dans ma tête..c'est le vide intégral".

La polémique nait autour de son manque d'implication lors de la Coupe Davis, des éliminations face à des adversaires de second plan, l'émergence d'un Jo-Wilfried Tsonga. Richard Gasquet erre sur les courts, à la recherche de son tennis perdu. Un manque de confiance total, une impression de n'être plus concerné par son métier, un manque de combativité… rien ne va plus.

La presse en l'idolatrant bien trop tôt, il ne faut pas omettre que le biterrois dès son plus jeune âge était déja encensé par une presse sportive, en manque de champions. Richard faisait pratiquement jeu égal avec Rafaël Nadal…

La pression s'est installée sournoisement, et le jeune espoir que toute une presse encensait, et devenu la cible de la rancoeur des mêmes journalistes. Le bras tremble, le mental ne suit plus la trajectoire du champion en herbe, qu'il était il n'y a pas si longtemps. Là où Nadal s'est détaché de son ancien compagnon de jeu, c'est bien sur le mental irréprochable du majorquin, qui semble imperturbable, même dans les moments les plus critiques.

Richard s'est figé, semblant tétanisé et ne comprenant pas lui-même ce qu'il lui arrive. D'ailleurs les bribes de phrase lâchées après sa débacle face au péruvien Luyis Horna sont symptomatiques de son désarroi :

"C'était le vide intégral dans ma tête".

Richard est devenu prisonnier de l'ombre du jeune espoir, que rien ne pouvait arrêter. Sa progression fulgurante parmi l'élite du tennis mondial ne masquait pourtant pas son manque de constance. Parfois irrésistible, d'autres fois à la rue…

Les journalistes sportifs auraient du se pencher un peu plus sur les dernières années du tennis français. 1946, Marcel Bernard à Roland-Garros, et yvon Pétra à Wimbledon…1983 Yannick Noah à Roland-Garros…200 ?..la disette s'installe et perdure.

Les tournois du grand chelem, où l'ombre des Mousquetaires plane encore, virevoltante, semblant narguer toute une jeunesse, incapable de justifier les espoirs placés en eux. Une pression médiatique bien difficile à surmonter pour ces jeunes pousses. Dès les premières contre-performances, de suite ils se voient accusés d'être asservis par les dollars qui s'accumulent sur leurs comptes bancaires…

La solution pour le biterrois passe certainement par un exil. Au temps de sa splendeur, Yannick en proie au doute, laminé par une presse ne lui pardonnant aucun écart, s'était réfugié aux Etats-Unis, pour retrouver un certain anonymat qui, s'est révélé salutaire. Peut-être Richard devrait suuivre les traces de son ainé, retrouver le calme et la sérénité, bien loin des camps d'entrainement français.

Le culte de la défaite devient pratiquement un acquis culturel dan notre pays, Les secondes places de Raymon Poulidor, véritable icone du cyclisme français, cetainement plus admiré dans la défaite que dans la victoire. Car les gens ont oublié, que Raymon possède un prestigieux palmarès, hormis le Tour de France.

J'aime Richard, ce joueur posséde toutes les qualités pour s'installer durablement dans l'élite mondial du tennis. Un bras fantastique, qui n'est pas sans rappeler Henri Leconte, mais un mental friable, qui ne lui permet pas de franchir le dernier palier, le plus difficile à atteindre. Il lui faut acquérir un peu de cette maturité, de tout simplemnt devenir un homme et laisser de côté sont statut de prodige du tennis français. Si Richard parvient à canaliser, à conjuguer talent (qu'il possède) et mental, un tout autre joueur pénétrera sur les courts …

Courage Richard, une mauvaise année peut engendrer une année formidable, il faut t'en persuader et laisser de côté l'espoir que tu n'es plus. Place au jeune homme, ambitieux qui rêvait gamin, de soulever le trophée des Mousquetaires !