Revue de presse : Delarue, Lamblin, Carlier, Pingeot et consorts

Je m’attendais à trouver une nouvelle rubrique « Insolite » ou « Judiciaire » sur Come4News, j’en découvre une, décalée (à mon sens), intitulée « Luxe ». Après tout, le luxe des détails est une forme de faste, délaissons donc la rubrique « Pipeule » pour saluer cette nouvelle catégorie. Une qui doit se mordre les doigts de se focaliser sur la presse féminine consacrée aux célébrités, c’est Barbara Lambert, d’Atlantico. Mallaury Nataf, Loana, Vanessa Paradis, le report au printemps de la sortie de l’album de Carla Bruni ? Bof, bof, bof… Delarue, à la rigueur… Mais la presse « mainstream&bnsp;» est beaucoup plus alléchante. Exemple avec Le Matin (Suisse) dont l’édition dominicale vaut à elle seule une revue de presse.

Je me souviens d’avoir regimbé, au milieu des années 1970, en constatant que les concours d’entrée dans de très sérieuses écoles de journalisme, le CPJ de Paris, le Cuej de Strasbourg, comportaient des questionnaires incluant des questions du style « qui couche avec qui ? ». Caroline de Monaco et sa frangine, Stéphanie, faisaient certes régulièrement les couvertures de Paris-Match, mais je m’étais préparé en m’astreignant à l’assidu épluchage du Monde, qui ignorait encore superbement ces « à côté » de l’info dominante.
J’avais tort. Nos examinateurs devaient être des visionnaires.

Remarquez qu’il n’est pas tout à fait inopportun de savoir qui fréquente qui, et un exemple nous est donné par Le Parisien qui révèle que Florence Lamblin est en ménage depuis trois ans avec Isaac Kashski, co-gérant avec elle, de fait, de MyBioShop et de Sexecolo.
Plus significatif encore, l’ex-élue écologiste s’est offert les services d’Anne Méaux, d’Image 7, éminente « spin doctor » de chefs d’État, de très grands patrons, et… d’Éric Woerth. Apparentement terrible ?
On comprend mieux en tout cas pourquoi Cécile Duflot a glissé qu’il ne faut pas tirer sur la pianiste.
Florence Lamblin « est dans une grande difficulté humaine, cela arrive dans toutes les familles, dans toutes les organisations, dans les associations. ». Fine allusion aux Pièces jaunes, à certaines autres organisations caritatives ? Ou plutôt éléments de langage fournis par Image 7 ?
Il n’est pas non plus anodin, pour un journaleux de base, de s’intéresser aux liens familiaux des El Maleh, en élargissant à Fanny El Maleh-Crespine ou à Nadine Benayoun, sœur ou épouse de Mardoché El Maleh, ou à Viviane Mehrez, épouse Khaski, &c. On est fouille-merde ou on ne l’est pas, mais quand ces dames s’expriment, parfois, elles « se lâchent », et on ne doit pas s’en priver.

Pour en finir, provisoirement, avec Florence Lamblin, puisque l’article du Parisien va bientôt rejoindre les archives (d’accès payant), je vous recommande l’excellente et hilarante chronique de Dominique B., sur Le Plus, qui revisite l’affaire en l’émaillant de citations d’Audiard, du genre « l’oseille, c’est la gangrène de l’âme ». Les explications « capillotractées à en devenir chauve » de Florence Lamblin, là, je ne suis pas jaloux, mais carrément envieux (nuance, j’évoque), et admiratif. Régalez-vous, « Florence Lamblin, une histoire rocambolesque digne d’Audiard » est un morceau de bravoure, finement contourné, ciselé. On pourra poursuivre sur Le Plus, avec le billet de Thierry de Cabarrus, « Audrey Pulvar-Arnaud Montebourg, le couple bling-bling qui abîme la gauche ». 

Potins classieux ?

Qu’elles se lâchent, cela n’a que peu d’importance quand il s’agit de Joséphine Dard, qui s’apprête à regagner la Suisse, pays d’accueil de feu Frédéric, son père, parce qu’elle lâche le chroniqueur Guy Carlier. Le cher Guy, qui signait un billet « l’écume de l’amer » voici peu dans Télé 2 semaines, doit l’avoir saumâtre. Femme blessée, Joséphine Dard n’est pas avare de détails. On pleure aussi dans les chaumières : « Et dire que le 24 novembre, ma fille de 17 ans devait au bras de Guy pour le Bal des débutantes ! ». Espérons qu’il réglera le diadème de la princesse d’un soir.
Ce qui surprend, c’est de lire cela dans Le Matin (.ch). 

Lequel Matin en rajoute avec un entretien avec Mazarine Pingeot, à l’occasion de la sortie de son livre, Bon petit soldat, qui semble commenter l’histoire Carlier-Dard avec cette remarque qui semble frappée du coin du bon sens mais méritait un examen plus approfondi : « On ne peut pas multiplier les fidélités, parce qu’on finit par ne plus être fidèle à personne. ». On apprend aussi incidemment que Danielle Mitterrand était aussi consentante car « elle vivait avec son amant ».
Bref, on est à la rubrique « potins », mais dans le vaguement classieux, style Jour de France.

Troisième gros titre de page d’accueil, la reprise de l’annonce du Journal du Dimanche selon laquelle une Zaïroise aurait eu une fille, Chelsea, de Jean-Luc Delarue. Prolongation avec Laeticia Hallyday qui partage sa vie « entre deux endroits de rêve » et dont « la vie ressemble à un incessant défilé de mode ». Reprise aussi du primordial communiqué indiquant que le petit nom de Rosalind Arusha Arkadina Altalune Florence Thurman-Busson est « Luna ».

Franchement, hormis ce fabuleux « scoop » sur l’ex-couple Carlier-Diard qui lui permet de la surpasser, Le Matin n’a rien à envier à la revue de presse d’Atlantico.

Du coup, la déclaration de Daniel Cohn-Bendit, comme quoi les évadés fiscaux à l’étranger pourraient bénéficier, à ses yeux, d’une franchise (« Quand un citoyen veut déposer de l’argent, cela devrait être signalé à l’administration fiscale concernée à partir d’un certain montant, par exemple 20 000 euros. ») passe quasi-inaperçue. Voir plus haut : « l’oseille, c’est la gangrène de l’âme ». On peut s’interroger sur le seuil de la notion de luxe et si Daniel Cohn-Bendit, après une maîtrise de sociologie qui lui aurait permis de devenir animateur de rue ou social de cité, en aurait eu une toute autre perception. La question ne lui a pas été posée par le SonntagsZeitung, que Le Matin repompe.

C’est vrai qu’il est beaucoup plus facile d’obtenir que des célébrités étalent leurs vies privées et d’en pondre des colonnes que de se demander si le phénomène, croissant, n’influe pas sur la réalité des confessions des anonymes de naguère et demain qui jouissent ainsi de leur quart d’heure de célébrité (et même, vice-versa, par effet retour).

Il faut un temps où la presse suisse en remontrait à ses voisines, inspirait les plus responsables des titres français. Avec quoi La Tribune de Genève ouvre-t-elle sa page d’accueil ? Avec la fille cachée de Jean-Luc Delarue. Ce qui relègue beaucoup plus bas l’enquête sur la délocalisation en Suisse, dans le fameux canton de Zoug, de Coca Cola Hellenic, ou du groupe laitier grec Fage qui file au Luxembourg. « Tant que les emplois restent en Grèce, ce n’est pas si grave », estime Nilolaos Aggelidakis. Antienne bien connue en France, jusqu’à ce les emplois déménagent eux aussi. La Tribune a aussi sa rubrique « People », dont l’existence m’avait jusqu’à présent échappé.

Reste Le Temps, quotidien associé au français Le Monde, qui ne s’en intéresse pas moins à la base de données Islendingabok, qui permet aux amants de ce pays de 320 000 h de savoir s’ils ne couchent pas avec des parent·e·s insoupçonnées. Ce type de sujet, pas inintéressant d’ailleurs, reste cependant très marginal dans ce quotidien.

À chacun ses luxes

Bref, même en Suisse, pipeules et célébrités ont fini par donner le la. Histoire peut-être de faire oublier ou fortement relativiser la chute du billet de l’ex-commissaire Georges Moréas sur son blogue du Monde :  «  Ce sont donc des sommes colossales qui atterrissent dans la poche de ces petits malins en col blanc qui font le trait d’union entre l’argent sale et les banques. Grand naïf, j’aime à penser que ni eux ni ceux qui grugent le fisc ne sont conscients qu’ils sont un rouage d’un mécanisme criminel où chaque billet est tâché de sang. ».

Allez, Anne Méaux, inspirez des articles du style « Les Lamblin, une famille unie plongée dans la tourmente ». Même en Suisse, on voudra (faire semblant d’) y croire.

Bon, on ne peut clore cette rapide revue de presse sans faire mention du bébé de la chanteuse Adele, ni de l’inauguration d’une statue de Jean-Claude Vandamme, ce dimanche, à Anderlecht, ou encore du fait que Terri Graham allaite Spider, le chien de sa fille, au sein. Ou escamoter la grande nouvelle : Sylvie Joly, annoncée décédée par Gérald Dahan, se porte bien, ou encore ne pas faire état de la ligne de Demi Moore (elle a perdu du poids).

Le vrai luxe, à présent, c’est peut-être de pouvoir vivre heureux, et caché. Enfin, du moins, pour celles et ceux auxquels le luxe est accessible ; pour Joy Lartigue, Miss Orléanais 2012, sacrée de fraîche date, et qui espère devenir Miss France 2013, c’est peut-être l’inverse…

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

5 réflexions sur « Revue de presse : Delarue, Lamblin, Carlier, Pingeot et consorts »

  1. Je ne sais pas si une rubrique « Luxe » attirera de la publicité (ou même de la fréquentation), mais je crains qu’il faudra consentir beaucoup d’efforts pour voire figurer sur [i]Come4News[/i] des encarts de Patek-Philippe.

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