Journée de pré-rentrée oblige, ce matin avait lieu dans tous les collèges et lycées de France la réunion de pré-rentrée.
Une mise en bouche en tout premier lieu par un accueil "café" comme il se doit, afin de bien éveiller les troupes, puis, direction la salle de réunion où tous les personnels sont conviés.
Et là, pendant 1 heure, 1 heure 30, voire 2 heures, l’attention est requise pour écouter le chef d’établissement faire son "discours".
C’est ma 11ème rentrée, donc mon 11ème discours. 11 ans, c’est pas rien ! Pourtant, chaque année, j’ai l’impression que rien ne change….
Peut-être est-ce parce que je ne suis pas assez attentive, ne me sentant pas concerné par les explications données. En tous les cas, cela se déroule toujours de la même manière.
Premièrement la presentation de l’équipe de direction, puis suit la presentation des nouveaux personnels. Car il faut savoir que dans l’Education Nationale, on joue beaucoup aux chaises musicales : ça tourne !
Ensuite, le bilan est fait sur les résultats aux examens… qui sont chaque année en dessous de la moyenne nationale. Et comme chaque année, de preciser que c’est normal vu le recrutement du secteur…. sans oublier de remercier le fabuleux travail des professeurs.
Les effectifs sont ensuite donnés, et comme chaque année, la baisse est reliée à la crise, au chomage qui n’épargne pas notre département et qui fait fuire la population.
Puis on passe aux choses sérieuses : et là, du charabia est énoncé pour donner les objectifs de l’année. Du purement pédagogique, avec des sigles toutes les 3 secondes… Beh oui, à défaut de changer les choses, on change les sigles… J’ai à peine le temps de m’habituer à un sigle que l’on nous dit: faut plus dire ça !
Ce matin j’ai appris par exemple que les UPI(Unité pédagogique d’intégration) ont disparu aux bénéfices des ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) : qu’est-ce qui change : rien, le sigle ! (même google connait pas)…
Là, on sent que la salle commence à saturer, et à se dissiper, même les plus concernés. Pourtant, l’oreille est quelque peu attentive car lorsque le chef d’établissement dit qu’il ne tolerera pas l’exclusion des élèves du cours sans qu’il y ait danger, les réactions ne se font pas attendre ! Chaque année c’est le même rappel, pour constater dans les semaines qui suivent des gamins assis par terre devant la porte de leur salle de classe.
Enfin, la séance touche à sa fin. Le moment de la distribution des emplois du temps des professeurs, et des réclamations qui suivent est arrivé. Je m’éclipse. 2 heures passés là, juste parce qu’il faut y être.
Dur de se sentir incluse dans un monde duquel on se sent si lointaine !
Bon petit article, Fata 🙂
Et c’est tellement vrai. Rien de nouveau sous le soleil. Ça ronronne.
Merci 🙂
anecdote : je suis allée dans cette fameuse classe ULIS aujourd’hui, les pauvres élèves (en situation de handicap je le rappelle)semblent quelque peu déstabilisés par cette classe que cerains appellent UPI depuis 3 ans, et qui d’un coup de baguette magique (ou vacances scolaires) change de nom. Et leur professeur de leur dire : « alors, tu es en quelle classe ? » … ça frise le ridicule et la torture des méninges…!
Votre article résume bien l’état de l’éducation nationale..je pense de plus en plus que l’école à la maison pour celles qui peuvent est une solution idéale..