Avec le dernier plan de rigueur français, la TVA sur la restauration va passer de 5,5 à 7% le 1er janvier 2012. Face à une telle augmentation, que peut faire le restaurateur ? Soit il augmente les prix mais les clients se font déjà rares avec la crise ; soit ils n’augmentent pas et leur marge est grignotée ! Augmenter les prix présente un double risque, les clients se font rares et ils sont sensibles au prix. De plus il y a un problème de crédibilité face à cette profession : «  Elle n’a pas su baisser ses prix quand la taxation a été ramenée de 19,6% à 5,5% ». Elle a eu 2 ans pour prouver sa bonne foi mais les rapports établis sont mitigés.

Maintenant la crise se fait sentir au sein même des consommateurs : c’est-à-dire que l’économie réelle est belle et bien touchée par la crise ! La fréquentation des fast-foods et brasseries a connu un ralentissement brutal et on parle même « d’inversion de tendance » depuis l’été 2011. Selon le groupe NPD, le panel Crest a établi, qu’en région Parisienne,  il y a eu une baisse de 8% sur les 9 premiers mois de l’année. La restauration traditionnelle et rapide stagne ! Ainsi la tendance montre des signes inquiétants.Le président de Buffalo Grill parle d’un « lien direct entre moral des ménages, taux de chômage et activité de restauration ». Alors le fait n’augmenter les prix est contre productif ! On voit déjà les grands groupes comme McDonald’s tenir des sous entendus : « il faut tenir compte aussi de l’évolution des couts des matières à venir ». Comment faire donc si la TVA augmente et que les matières premières augmentent : il faut donc augmenter les prix ! Mais les familles font de plus en plus attention à leurs dépenses ! Il y aura en théorie des problèmes d’embauche dans ce secteur et  les restaurateurs sont assez réticents a grignoté leurs marges.

La baisse de 19,6% à 5,5% n’a eu qu’une répercussion faible sur les prix et sur le nombre de CDI. Avec une TVA à 7%, le surcout annuel est de l’ordre de 20.000 euros, ce qui est proche du cout annuel d’un salarié ! Baisser les taxes, baisser les charges ne suffisent pas sans contrepartie contractuelles en France. Par contre, dès que le cout de la vie augmente et que la situation économique malmène les consommateurs avec des salaires gelés : Là on parle déjà de suspensions d’embauches et d’augmentation des prix ! Immédiatement après l’annonce de l’augmentation de la TVA, le secteur a jugé  « caduc les engagements pris avec l’Etat sur l’emploi, les salaires et la modernisation ».

Notons qu’il y a une équité fiscale  avec une augmentation mesurée tout de même ! De plus, avant 2010, le secteur était à 19,6%. Il s’agit de « participer à l’effort nationale »selon  les organisations professionnelles du secteur montrant une « solidarité avec les Français ».

Dans son éditorial, L’Auvergnat de Paris, hebdomadaire de la profession, résume : « 7% c’est moins bien que 5,5% mais c’est moins pire que 19,6% ».