Après avoir surfé sur divers sites de rencontres, et aussi cherché l’âme soeur sur divers réseaux téléphoniques, plus ou moins connotés d’ailleurs, à en faire rougir les plus prudes d’entre nous, j’ai réussi à faire quelques rencontres , et bien sûr certaines m’ont marquée, voire, touchée…

 

 

 Je me prépare pour honorer mon rendez-vous galant , et bien que je n’ai pas été convaincue par les photos de mon futur, je me laissais guider par le fait que ce garçon était bouddhiste et d’une gentillesse rare, ce qui éveillait l’intérêt de la bouddhiste de coeur que je suis

J’omets de vous dire qu’il était d’une personnalité si peu affirmée qu’il était à l’évidence plus dépressif que calme, plus mal dans sa peau que timide, et qu’à ce niveau de conscience, j’aurais vraisemblablement dû renoncer … oui mais c’était un bouddhiste gentil … alors tout est dit !!!

C’est donc sans illusion mais avec bienveillance que je me présente sur le pont de Tolbiac devant – oh non ! j’ose à peine vous confier mon ressenti – un pauvre chouchou de 45 ans, malhabile, maladroit, mal dans sa peau, transpirant le mal être et presque s’excusant d’exister…

Je souris, si , si …je suis vraiment touchée et immédiatement ennuyée car il me faut assumer mon désarroi !

 C’est après un face à face ennuyeux à mourir, pendant lequel  il me dit qu’il est heureux de me rencontrer avec une tête de Droopy au bord du suicide, que je suis inspirante pour lui, qu’il se sent tellement bien en ma compagnie, se fichant de mon opinion fortement mitigée…

Devant son manque de conscience ou son déni,  qui venaient confirmer le pressentiment d’une dépression, j’aborde avec lui le thème plus profond de ma recherche spirituelle qui, sans être la même que la sienne, résonne suffisamment pour nous connecter.

Il boit mes paroles comme du petit lait, soutient mes réflexions dans un écho digne d’un perroquet, dans une incapacité maladive à avoir un avis personnel ni même à se positionner.

L’ennui me gagne et j’ai le sentiment que tout ce que je lui donne est immédiatement avalé

Il se comporte tel un bébé goulu aspirant le lait maternel jusqu’à plus soif …

Cette attitude énergétivore et définitivement anti-glamour ne fait que " plomber l’ambiance "…

Et après un temps qui m’a paru éternel, je me suis décidé à lui dire ma vérité à partir du constat navrant que " tous les deux c’était pas l’éclate ! "

Ne pouvant plus nier une évidence mise en exergue avec soin et fermeté, il s’est tellement excusé que j’en était mal pour lui… je ne pouvais que prendre congé !

Et face à  son insistance pour me revoir qui ne faisait qu’accentuer le malaise, je ne pouvais que refuser d’être accompagnée jusque ma voiture

A la relecture de ce texte je me sens touchée par cet homme et j’espère qu’il a trouvé la voix du mieux-être et qu’il a rencontré " une femme pour lui " …