Conquis en 1967 avant d’être annexés par Israël respectivement en 1967, 1981, Jérusalem-Est et le plateau syrien du Golan ne pourront désormais être restitués à leurs propriétaires sans l’autorisation de colons car le parlement israélien vient de voter définitivement en ce début de semaine, une proposition de loi selon laquelle tout retrait de ces territoires devrait être soumis à un référendum. Summum de la démocratie ! Notons toutefois que si une majorité de députés qualifiée de 2/3 se prononçait en faveur d’un retrait, une telle consultation n’aurait pas lieu d’être.

Un élégant pied de nez du gouvernement israélien à la résolution 242 votée par le conseil de sécurité de l’ONU à la fin de la guerre des six jours, à la résolution 338 votée le 22octobre 1973 à la fin de la guerre de kippour, à la communauté internationale qui n’a jamais entériné ces annexions de Jérusalem-Est et du Golan.
Résolution 242 stipulant le retrait des forces armées israéliennes de la totalité des territoires occupés en 1967. Résolution 338 validant la précédente et appelant à oeuvrer en faveur d’une paix juste, durable au Moyen-Orient. Cependant la lecture de cette première et célèbre résolution en anglais, retrait "of territories" prête à confusion selon les israéliens qui y voient une marge de manoeuvre bien plus large les autorisant à se servir avec aisance ! La seconde mettant l’accent sur l’évacuation par Israël des territoires en échange de la reconnaissance de l’Etat hébreu par les pays arabes et de son droit à la paix dans des frontières sûres.
Conformément à ces résolutions, des négociations ont cours par intermittence mais ne font que patiner : interruption de leur reprise indirecte avec la Syrie sous le parrainage de la Turquie en 2008 avec l’opération"plomb durci" menée par Israël contre la bande de Gaza; de même avec les Palestiniens, comme un simulacre de reprise des pourparlers depuis le 2 septembre qui peine, trébuche  le 26 septembre avec la fin du gel des colonisations dans les territoires occupés. Puis un rêve qui, de jour en jour, se brise par l’acharnement des colons en particulier ceux issus de l’association Elad résignés à judaïser le secteur oriental  en en expulsant les palestiniens qui veulent en faire la capitale de leur futur Etat.
A chaque ébauche de négociations, les forces abyssales du mal viennent anéantir tous les efforts en cours pour présider les décisions et mettre à mal la concrétisation de la justice ! Comme si toutes les entraves existantes étaient insuffisantes et pour mieux battre en brèche l’espoir d’une paix, une loi machiavélique. Comment peut-on dès lors, parler de paix avec un voisin à qui l’on dit que la restitution de son propre territoire dépend de la bonne volonté de ses spoliateurs ? Comment rêver de paix perenne quand tout incite à l’indignation ? Sans doute pour en avoir perdu le nord, le négociateur palestinien, Saëb Erakat, totalement impuissant n’a eu de cesse, au cours de ces négociations entrecoupées de panne, d’appeler à la rescousse la communauté internationale lui demandant de reconnaitre l’Etat palestinien dans ses frontières de 1967.