Oui, mon vieux papa ingénieur au rencart, tu seras demain maçon!


   Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.

     Questions pour un référendum qui n’aura jamais lieu ?

   «Je crois que la meilleure façon de surmonter des blocages dans notre société, c’est de s’adresser directement au peuple français». «Il faut engager un changement profond de notre organisation, une forme de révolution. Je propose de créer un nouveau système dans lequel l’indemnisation ne sera pas une allocation que l’on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l’emploi versera à chaque demandeur d’emploi en contrepartie de la formation qu’il devra suivre. Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d’emploi devra choisir une formation qualifiante. A l’issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d’accepter la première offre d’emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé».
  Telle est le texte tiré du Figaro. 
 
Passons sur les formalités et circonvolutions qui aboutiraient, à défaut d’entente syndical au référendum. Oublions aussi de chercher l’année où l’on y aura recours.
 
   D’abord, il convient de noter le courage du questionneur. Faute d’une législation imposable, d’une législature à sa botte, on demande aux citoyens de régler un problème qui dépasse l’auteur. Sachant que les experts, les décideurs, les politiciens n’y arrivent pas, vous citoyens, muni du code du travail, des traités européens, allez déterminer en détail et profondeur le système jusque là introuvable à l’Elysée. 
 
Un peu d’arithmétique appliquée vous sera aussi réclamée. Voici les données : près de 4 millions de chômeurs. 500 000 emplois non satisfaits. Votre vote inventera donc les emplois manquants ! Sachant que le mot formation inclut en son essence un emploi. Doux rêve.
  Rappelons que l’allocation chômage est de nature assurancielle. C.-à-d., un équilibre financier entre les parties intéressées. 
 Pour moi, plus grave encore. Nous avons jusqu’à ce jour voté pour des sujets de traités internationaux, de modification de la constitution. Pas un gramme de chair humaine ! 
 
Et là, nous retrouvons C G et sa civilisation supérieure ! C’est le clou suivant, pire, le coup de hache divisant le pays en tranches.
  On baigne dans le drame. Chaque citoyen va devoir se prononcer sur le sort d’individus, comme dans un vulgaire tribunal d’assises. Mais aux assises, on examine un cas individuel défendu par des avocats. A la fin, on se décide pour appliquer une peine au désormais coupable.
  Là, pas d’individus, pas de cas singuliers. On règle le sort de millions de gens d’un oui ou d’un non ! 
C’est le droit d’exister dignement à de la chair humaine que devra répondre le référendum.
Les Guignols caricaturent parfaitement MLP qui supprime les chômeurs, la crise, les déficits etc… NS s’engouffre dans cette inanité. 
 Vont voter des fonctionnaires que la question ne concerne pas. Des retraités qui, « de notre temps, vingt dieux, tous ces fainéants… » 
Vont voter des jeunes pas encore au travail et qui vont se demander combien de balles ils vont se tirer dans les pieds en même temps. 
 Voici une proposition de question référendaire : « Etes-vous d’accord pour envoyer votre quinqua de père, ingénieur trop coûteux, vers l’emploi de plongeur de restaurant, après formation ?  OUI NON ?
 « Etes-vous d’accord pour retirer toute allocation à tout parent, homme ou femme, qui refuserait un poste de maçon ? OUI NON ?
 Il faut vraiment manquer de courage, d’humanité (???) de civilisation pour oser penser à un référendum de cette nature. 
Pourtant le titre du Figaro parle de valeurs ! Quelle est la valeur d’une question me demandera de trancher le droit à l’existence sociale d’une partie de la population de MA nation ?