Cette fois, il n’a pas eu le dernier mot. Sarkozy a pesé de tout son poids pour que le Journal Le Monde ne soit pas racheté par le trio Bergé, Pigasse et Niel.
Il paraît que ça lui déplaît de voir un des créateurs du Minitel rose, Xavier Niel en l’occurrence, à la tête du plus prestigieux quotidien français. On connaît en plus les liens de Pierre Bergé avec le Parti Socialiste.
Il a donc fait venir Eric Fottorino, le directeur du journal du soir et il a même été jusqu’à menacer celui-ci : l’Etat, via la CDC, pourrait ne pas apporter le soutien financier prévu à la modernisation de l’imprimerie du Monde, évaluée à 20 à 25 millions d’euros (Libération).
Malgré ces pressions, les journalistes ont voté pour Bergé, Pigasse et Niel.
Claude Perdriel, patron du Nouvel Obs, également sur les rangs (avec Orange et Prisa) s’est retiré avec élégance. Il a même donné sa voix à ses adversaires. Chapeau !
L’Elysée a démenti que le président soit intervenu, mais on a du mal à le croire car même Le Figaro a relayé l’information ; il aurait voulu que Lagardère et le groupe espagnol Prisa soient choisis.
Le Parti Socialiste a réagi en demandant au Président de cesser ses pressions mais il oublie que ce n’est pas la première fois qu’un président s’occupe de ce journal.
Le quotidien qui s’appelait « Le Temps » est né de la volonté du Général De Gaulle lui-même.
Voilà ce qu’il a dit en septembre 1944 à son commissaire du gouvernement à l’information "Teitgen, refaites-moi Le Temps ! Choisissez un directeur dont le passé de résistant et la compétence de journaliste ne peuvent pas être mis en cause… Vous lui adjoindrez un protestant libéral et un gaulliste !" (Source Le Monde.fr)
Mitterrand, mécontent, a demandé à la BNP dont le PDG est un de ses proches de couper les financements au Monde.
C’est une victoire de l’indépendance. Réjouissons-nous car ce n’est pas courant par les temps qui courent.