43% des Français souhaitent voir le pape Benoît XVI quitter la tête de l'Eglise catholique. Ils veulent le voir démissionner ou prendre sa retraite. Au choix! D'après un sondage Ifop réalisé pour le JDD, 49% des catholiques français estiment que le Pape défend "plutôt mal" les valeurs du catholicisme. Seuls 22% des personnes interrogées ont une vision positive de l'action menée par l'ancien cardinal Ratzinger.

Bien qu'aucun mortel ne puisse démettre le pape, le code de droit canonique en vigueur, promulgué par Jean Paul II en 1983, permet à celui-ci de renoncer à sa charge de son propre chef (art. 332-2). N'ayant d'autre supérieur que Dieu lui-même, le souverain pontife n'est tenu de faire accepter sa démission par personne. Il est simplement requis pour la validité de sa renonciation "qu'elle soit libre et dûment manifestée".

Fi, revenons sur sa dernière visite polémique en Afrique… Terre mère ou il n'a cessé d'être, une fois de plus, critiqué par tous.

Devant quelque 70 journalistes, à bord de l’avion qui le ramenait de Luanda à Rome, le Pape s’est dit impressionné par la cordialité presque exubérante, la joie de cette Afrique en fête. “Dans le pape, a-t-il dit, il me semble qu’ils ont vu que nous sommes la personnification du fait que nous sommes les fils et la famille de Dieu. Cette famille existe et nous avec toutes nos limites nous sommes dans cette famille et Dieu est avec nous.»

http://www.24heures.ch/files/imagecache/468x312/depeches/3603d62.jpgMais le fait marquant, reste celui de « la capote trouée » comme l'appel la presse italienne… L'Eglise catholique a d'ailleurs affirmé qu'elle n'acceptera pas que le pape Benoît XVI "soit l'objet de moqueries et offenses" à la suite de sa condamnation du préservatif comme moyen de lutte contre le sida. "Nous n'accepterons pas que le pape fasse l'objet de moqueries et d'offenses sur les médias ou ailleurs. Il représente pour tous une autorité morale que ce voyage (en Afrique, ndlr) a fait davantage apprécier encore", a déclaré le cardinal italien Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) en ouvrant les travaux de cet organisme.

Impuissant face au fléau du SIDA, le chef des Chrétiens a consacré son adieu à l’éradication des tensions. «Nos coeurs ne peuvent pas être en paix tant que des frères souffrent du manque de nourriture, de travail, d'une maison et d'autres biens fondamentaux», a déclaré le Pape lors de son discours de départ à l'aéroport.

Mais qu'a dit le pape exactement ? Voilà la version officielle raportée par le site du vatican :

(…) je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte conte le sida est précisément l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, et tant d’autres, à toutes les sœurs qui sont au service des malades. Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec de l’argent, pourtant nécessaire. Si on n'y met pas l'âme, si les Africains n'aident pas [en engageant leur responsabilité personnelle], on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs: au contraire, ils augmentent le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement: le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un envers l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.»

Et si, finalement, on proposait à Ratzinger d'enlever la capote de sa papamobile ? A moins qu'il risque à son tour, d'attraper un mauvais virus…

 

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