Le Fonds monétaire international (FMI) a publié sa dernière édition des Perspectives de l’économie mondiale prévoyant un taux de croissance économique pour la Chine de 6,8 % en 2017 et 6,5 % en 2018.
Sur le premier semestre de l’année, la croissance de la Chine a été dopée par une embardée des dépenses publiques d’infrastructures et du crédit. Depuis, les exportations se sont essoufflées, la production industrielle et des ventes de détails a ralenti, le marché immobilier plus encadré, s’est quant à lui refroidi.
Les exportations, moteur crucial de la croissance, se grippent
Le super-cycle chinois des années 1990-2010 est bien révolu. Le rythme de la croissance économique de la Chine ralentit. En 2016, le pays a connu sa plus faible performance depuis 1990, avec un PIB de 6,7 %. La croissance chinoise est scrutée de près car le pays représente toujours 30 % de la croissance planétaire et reste la première puissance commerciale mondiale. Parmi les facteurs qui ont contribué au ralentissement de la croissance, il y a la baisse des exportations qui ont plongé à 7,7 % en 2016. Ce recul s’explique principalement par une diminution de la demande mondiale. Si la dépréciation du yuan face au dollar a permis d’amortir le choc, cela n’a pas suffi à relancer les ventes qui sont pourtant un moteur de son modèle de croissance.
Un ralentissement de la production industrielle et des ventes de détail
La production industrielle et les ventes de détail ont fortement ralenti en juillet 2017, montrant la fragilité persistante de l’économie chinoise. La production industrielle a progressé de 6,4 % sur un an en juillet, selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques, soit une hausse bien inférieure à celle enregistrée en juin (+7,6 %). Du côté des ventes de détail, le tableau n’est guère plus encourageant. Les ventes de voitures, de meubles, d’électroménager ont décéléré, reflétant la prudence des consommateurs et le refroidissement du marché immobilier. Selon les analystes, ces chiffres s’expliquent surtout par un durcissement du cadre réglementaire mené par Pékin visant à réduire la dette du pays mais allant à l’encontre du secteur financier.
Pression sur l’immobilier
Concernant le secteur immobilier, les grandes métropoles poursuivent leur politique de restriction des conditions d’achat et de vente des logements pour freiner la spéculation et la flambée des prix. Des dizaines de gouvernements locaux ont ainsi augmenté le montant minimum du premier versement pour les prêts hypothécaires. Ning Jizhe, directeur du Bureau national des statistiques, a récemment affirmé que les mesures prises par le gouvernement pour contenir un marché immobilier menacé de surchauffe s’avéraient efficaces et seraient maintenues. Le calendrier concernant la présentation de ces nouvelles mesures n’a pas encore été dévoilé.
Vers un rééquilibrage économique ?
Les prévisions de croissance pour la Chine ont été revues à la hausse : 6,8 % en 2017 et 6,5 % en 2018. Toutefois, certains experts et notamment James Daniel, directeur d’équipe du FMI pour la région Asie-Pacifique, estiment que le pays a réalisé des progrès en restructurant et en modernisant son économie. D’autres affirment que la Chine parviendra à résoudre ses problèmes économiques actuels pour atteindre une importante croissance de sa productivité. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 17 octobre, Ning Jizhe a indiqué que la Chine était sûre d’atteindre son objectif de croissance économique annuelle de 6,5 %.
Une chose est sûre, le ralentissement économique de la Chine a mis en évidence une forte volatilité des marchés en 2016.
– Nathalie Jouet