Malgré tout ce que l’on peut dire de lui, François Bozizé aurait été l’un des meilleurs dirigeants que n’ait jamais connu la République Centrafricaine.  Bien qu’arrivé lui aussi au pouvoir en 2003 à la faveur d’un coup d’Etat sanglant, il a su en un temps record – en dépit des difficultés économiques – apporter des solutions concrètes et palpables aux difficultés des centrafricains. Ainsi, sous son régime, les fonctionnaires centrafricains ont pu eux-aussi toucher d’une façon quasi-régulière leurs salaires. De même, il a  avec les moyens du bord structuré le système éducatif centrafricain qui est devenu l’un des meilleurs dans la sous-région ; toutes choses qui poussent de nombreux camerounais et même certains Congolais de la République Démocratique du Congo à s’y rendre,  pour passer le Baccalauréat.

En moins de dix années de règne, François Bozizé a donc réussi à mettre son pays sur les rails du développement. Le seul défi qui lui a échappé serait la structuration de l’armée, et surtout la pacification complète de l’ensemble du territoire centrafricain. Et c’est de là  que viendra sa chute !

En effet, au mois de mars dernier, conduite par un certain Michel Djotodia et soutenue ouvertement par le Tchad, la coalition dite du « Séléka » a renversé le régime de François Bozizé, et a dit instauré en République Centrafricaine une transition qui prendra fin en 2016. Seulement, plus de trois mois après son coup de force, Michel Djotodia peine toujours à asseoir son autorité. Et ceci, dans un pays divisé où il règne une insécurité indescriptible. Pire encore, depuis son arrivée au pouvoir, les salaires des fonctionnaires et même des militaires n’ont jamais été payés. Et, à ce jour, le pays vit une crise humanitaire sans précédent. Cette semaine, l’Organisation Non Gouvernementale Human Right Watch a alerté la communauté internationale sur  celle-ci, non sans déplorer le climat de terreur que vivent  aujourd’hui les centrafricains. Selon cette agence humanitaire, plusieurs dizaines de centrafricains auraient péris ces derniers jours au cours des agressions attribuées aux éléments de la Séléka. Des éléments non contrôlés qui riposteraient contre le non payement de leurs primes.

À ce jour, les centrafricains pleurent à chaudes larmes leur ancien Président François Bozizé. Et,  de son côté, Michel Djotodia parait dépassé par les événements, du fait de son amateurisme. Un amateurisme  qui n’échappe pas à ses pairs de l’Afrique Centrale. Car, cette semaine encore, l’homme fort de Bangui n’a pas été invité à Yaoundé pour le sommet qui regroupait plusieurs dizaines de chefs d’Etats de l’Afrique Centrale et  de l’Afrique de l’Ouest sur les problèmes de sécurité que vivent les pays du golf de Guinée.