Ce jeudi soir, l’infirmière Françoise Navez a été condamnée à la cour d’assises du Hainaut, en Belgique, à quinze ans d’incarcération pour l’empoisonnement de deux pensionnaires ainsi qu’une troisième tentative au home Les Amarantes.

 

Rappel des faits

L’infirmière de 46 ans avait éveillé les soupçons des enquêteurs en février 2007, suite au décès de Julia Tricot, une dame âgée de 81 ans. Ce dernier était dû à un état d’hyperglycémie inexplicable. Quelques mois auparavant, c’était Yvette Vandemergel, une autre pensionnaire du même home, qui présentait les mêmes symptômes sans que ses jours ne soient comptés.

 

Alors que les enquêteurs mènent plusieurs investigations, un dossier est ressorti où il apparaît qu’une troisième victime (Marcelle Georges), décédée en février 2007, s’ajoute à la sombre liste. Les soupçons se portent de suite sur Francoise Navez qui tente de reporter la faute sur un veilleur de nuit, en vain. Ce n’est qu’au courant du premier semestre 2008 que l’infirmière reconnaît les faits avec, pour tout mobile, le désir d’abréger les souffrances de ses patientes.

 

Peine

Finalement, la peine est tombée ce jeudi 12 novembre : quinze ans d’incarcération pour l’infirmière forte de 25 ans d’expérience. Afin de déterminer la peine, la Cour ainsi que le jury ont pris en compte la gravité des faits , le manquement à sa profession (une infirmière doit prendre soin de ses patients) ainsi que le risque de récidive. Le ministère public, Philippe Dujardin, insistera jusqu’à la prononciation de la peine : "Le crime d’empoisonnement est sanctionné de la sanction maximale : la perpétuité!"

 

Les opinions en Belgique, bien que majoritairement favorables à la peine prononcée, se divisent et s’interrogent. Quinze ans pour deux meurtres, n’est-ce pas léger ? Cette infirmière que l’on blâme, n’a-t-elle pas fait preuve d’humanisme envers ses patients "souffrants" ? Ce sont ainsi de nombreuses et diverses questions que ce jugement a tristement soulevées au sein du royaume.