On croyait qu’on allait être débarrassés des débats stériles, mais ça doit décidément être un mal français. Involontairement ou pas, François Hollande a donné le coup d’envoi d’un nouveau match entre ceux qui considèrent que la France a failli pendant l’occupation et d’autres, comme Henri Guaino, qui prétendent que le régime pétainiste ne représentait pas la France. « Sa France » à lui, elle était à Londres depuis le 18 juin 1940 avec le Général De Gaulle. C’est d’autant plus facile d’être du bon côté après les faits, monsieur Guaino étant né en 1957, il n’a pas eu trop de mal à choisir son camp. Vous connaissez beaucoup de gens qui se revendiquent de Pétain, vous ?

Jean Ferrat aussi chantait « ma France » et ce n’était pas la même que monsieur Guaino, c’était celle des mineurs de fond et des travailleurs qui pendant la seconde guerre mondiale essayaient de survivre tant bien que mal. Beaucoup de Français n’étaient alors ni des héros ni des salauds, ils souffraient, c’est tout. Les responsables de la rafle du Vél d’hiv étaient des Français, c’est sûr. La collaboration a existé, nul ne cherche à le nier mais ne généralisons pas, la grande majorité des Français ont été victimes de l’occupation. Chaque peuple doit assumer son Histoire sans se sentir coupable pour autant. 

Henri Guaino a trouvé un allié naturel en la personne de Jean-Pierre Chevènement, ce qui montre que le sujet n’est pas une histoire de droite ou de gauche. Les coupables sont souvent les décideurs, les hommes de pouvoir doivent être les seuls à assumer les erreurs du passé. On sait que la raison d’état autorise tous les crimes. Monsieur Guaino vénère le général de Gaulle, il aurait pu choisir plus mal. Mais que pense-t-il du « Service d’Action civique », le tristement célèbre SAC, créé en 1960 pour assurer les basses œuvres du pouvoir ? Est-ce cela aussi sa France ? Et on pourrait trouver les mêmes errements pendant la période mitterrandienne.

Arrêtons de nous quereller sur ce genre de sujet, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu. Je ne suis ni fier ni honteux de l’Histoire de France, je n’y suis pour rien.