Le débat actuel parle d’une sortie du nucléaire. C’est à proprement parlé faux, il faut d’avantage affirmer qu’ il s’agit d’une transition énergétique. La  question de la maîtrise de la demande énergétique est abandonnée par le débat du maintient ou non des centrales nucléaires.

 En effet, la façon dont on consomme l’énergie, l’efficacité énergétique et les comportements collectifs sont mises de coté ! Les gisements d’économie sont considérables et il faut envisager que les « usages extravagants  soient réglementés par la loi ». Ainsi les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et  les énergies renouvelables sont mises à part au profit du maintien des centrales nucléaires en France et de ces emplois. Certes les énergies renouvelables sont des énergies de flux (non stockable !) mais le pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium sont polluants. Ils deviendront rares et de plus en plus cher dans le temps car les matières premières des énergies stockables  viennent de pays étrangers (donc pas d’indépendance énergétique). Les énergies stockables ne réduisent pas le gaz à effet de serre sauf le nucléaire ! Le programme nucléaire coûte cher cependant ! Cher à produire, cher à investir, cher à entretenir  pour un rendement éventuel de 15%.Dans 30 ans les demandes énergétiques seront les mêmes qu’aujourd’hui mais à grande échelle : Le chauffage électrique, le chargement automobile électrique, les limites physiques des immeubles nouvelles générations ainsi que les maisons et les pavillons de banlieue, le développement archaïque des villes et banlieues, les réseaux ferroviaires basés sur le tout TGV, …etc. Ainsi pour répondre à la demande (dans les faits l’offre est plutôt créée !), il faudra 60 réacteurs EPR de 1600 mégawatts en remplacement des sites actuels arrivant en fin de vie. La centrale en fin de vie sera donc arrêtée, démontée, compensé par une autre source d’énergie (énergie stockable donc !) puis création d’une nouvelle plus performante et plus gros (EPR). Le cout est énorme et cela ne rapporte pas encore. La compensation se fera sur l’augmentation des prix des factures EDF. Le coût du nucléaire augmente régulièrement depuis une 20taine d’année et cela va continuer avec les exigences de sécurités nécessaires. Tout ceci  sans compter le coût du retraitement des déchets nucléaires que je n’ai pas d’indications ! Par contre le coût des énergies renouvelables baisse régulièrement ! L’arrêt du nucléaire ne se fera pas par les écologistes mais par les financiers et les assureurs : En effet, « l’industrie nucléaire n’est pas assurée ! L’assurance ne couvre seulement que 91,5 millions d’euros par accident sur le site. En gros, c’est l’Etat, donc NOUS, qui assurent. Il faut savoir que toutes les polices d’assurances responsabilité civile excluent le risque nucléaire. In fine, c’est la dette publique qui assurera en cas de problème ! » (http://www.come4news.com/la-sortie-du-nucleaire-en-france-985314 par RUI). Avec le maintien du nucléaire, on s’oriente vers un scénario du type « vente de rafale de Dassault Aviation en France » : c’est-à-dire que c’est l’Etat seulement qui paiera le coût d’entretien et le maintien coute que coute !

Il y aura sans doute réduction du parc nucléaire à court terme car Areva est en difficulté financière. Elle s’apprête à réduire fortement ses investissements dans le cadre d’un « plan d’action stratégique » qui sera présentait le 12 décembre. Il y aura des économies et des restructurations au sein même des géants EDF, Areva, CEA, Alstom, Bouygues et Vinci…). La crise est là ! Les investissements de sécurités seront minimisés pour pouvoir bénéficier d’un approvisionnement moins couteux que les concurrents étrangers au détriment de la sécurité. On a une « soviétisation » progressive du parc nucléaire Français !

Les évaluations d’une possible sortie du nucléaire est très aléatoire, surtout pour les producteurs d’électricité :

_ L’administrateur du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) avançait le 22 septembre : 750 milliards d’euros.

_ Le PDG d’EDF parlait de 400 milliards d’euros le 8 novembre.

_ Le Président du Directoire d’AREVA annonçait « 70 milliards d’euros d’investissements supplémentaires sont nécessaires au remplacement des 24 réacteurs » (21 novembre 2011).

_ Jean Pierre Chevènement parle de 250 milliards d’euros pour fermer 24 réacteurs.

_ L’Institut Montaigne évalue à 124 milliards le cout du projet socialiste (18 novembre 2011) et à 220 milliards d’euros une sortie totale.

…ETC.

Pour chiffrer le coût du maintien dans le nucléaire, le Journal Le  Monde faisait référence à 2 études:

-L’étude économique et prospective de la filière électrique nucléaire remise en 2000 à Lionel Jospin.

-Le rapport de l’UFE (Union Française de l’électricité) : « Electricité 2030 : quels choix pour la France ?

Mais quels que soit le scénario avancé, les prix vont augmenter avec des infrastructures et des réseaux à moderniser ; des hausses des couts de production…..etc.

L’UFE parie sur une hausse de 33% entre 2010 et 2030 s’il y a maintien du nucléaire et 50% si la part du nucléaire est de 50%. La rentabilité des centrales est prépondérante dans le cout. Si on prolonge de 20 ans leur durée de vie : alors oui c’est rentable mais il faudra se conformer aux nouvelles normes et équipements : Ce qui amènera un surplus de 250 millions d’euros par réacteurs.

Le cout du  traitement des déchets et le démantèlement des centrales dans les 2 scénarios se neutralisent.

De toute façon, un éventuel sorti du nucléaire prendrait quelques décennies. A court terme, les énergies renouvelables ne peuvent pas prendre le relais du nucléaire ! En 2010, la part des énergies renouvelables de l’énergie consommée est de 13%. Il ne faut pas oublier que l’industrialisation d’énergie renouvelable a déjà commencée ! Les batailles de chiffres sur le cout de sortie du nucléaire, l’impact sur l’emploi et le budget de la France est purement politique. Car si on prend l’exemple du futur parc éolien en France, l’industrialisation des énergies renouvelables est consolidée ! En effet, en janvier 2012, il y aura un appel d’offre pour la première tranche de 3000 MW d’éoliennes en mer. L’objectif est de 6000 MW à installer avant 2020. Les acteurs industriels seront AREVA, Suez, Alsthom ou Vinci !!!!! L’investissement serait considérable avec une augmentation de l’emploi (et sous-traitant) par la fabrication, la logistique et la maintenance !

Pour le solaire, le photovoltaïque atteindra des niveaux de cout de production proches de celui de l’électricité classique entre 2016 et 2020 pour la France. En Italie, cela sera dès 2013 ! Donc il y aura forcément un attrait  avec un développement de l’emploi.