La situation en Libye est dramatique. Le vieux colonel Kadhafi ainsi que ses fils semblent perdre leur main mise sur l’appareil d’état. L’ensemble des villes du pays leur échappe, leur entourage les quitte et Tripoli, la capitale, tombe dans les mains des insurgés. Que fait la communauté internationale?
Réuni depuis plusieurs jours, le conseil de sécurité de l’ONU débat des textes, prépare des sanctions et condamne les massacres en Libye. Que faire d’autre? Devant les caméras, les gouvernements du monde entier donnent la figure d’une communauté unie. Dans l’intimité, c’est plus compliqué. Comment oublier les "courbettes" de certains pays devant le régime libyen depuis quelques années. Les intérêts économiques, surtout concernant le pétrole, la régulation des flux d’immigration et le contrôle des mouvements islamiques ont poussé des pays comme l’Italie ou la France à réintroduire Kadhafi dans la communauté internationale. Humiliation totale en France quand le vieux bédouin fait installer sa tente dans le jardin de l’Elysée, promet des contrats qu’il ne signera finalement pas en rentrant au pays et enfin lorsqu’il appelle l’Europe à se soumettre à l’Islam en voyage d’état en Italie. Fermant le yeux, ne condamnant pas – ou à peine – les écarts de conduite du chef libyen, ces deux pays n’ont plus vraiment de poids dans la gestion de la crise libyenne.
La France condamne ouvertement mais sa voix est de moins en moins écoutée dans le monde arabe. L’Italie, en pleine crise politique et dont les intérêts financiers sont énormes en Libye, n’a pas encore fermement accablé Kadhafi des massacres qu’il a fait perpétués depuis le début de l’insurrection. L’Europe est quelque peu désunie et les Etats-Unis ont du mal à faire entendre leur voix. Empêtrée dans la crise Israëlo-palestinienne qu’elle ne contrôle pas, l’administration Obama semble bien impuissante. Comble de la consternation, le pouvoir iranien, par la voix du très médiatique président Armaninejab, condamne les heurts en Libye, appelant a davantage de liberté pour le peuple. De qui se moque-t-on ?
Aujourd’hui, beaucoup se posent la question si envoyer des casques bleus en Libye peut résoudre la crise libyenne. Pas certain que les libyens acceptent une intervention extérieure de peur de voir le pouvoir de kadhafi renforcé.