Quand tout sommeille,

Dans la grand nuit,

Ressortent tous ces petits bruits.

Ces légers craquements incompris,

Ceux qu’on essaye d’identifier,

Pour se rassurer.

Ce ronronnement,

Le moteur réfrigérateur,

Un petit crac dans le bois,

Une souris qui court du chat.

Le frôlement au  mur du fond,

La branche du chêne,

Qui caresse la maison.

Un roulis de gravillons,

C’est la belette,

Venue aux croquettes.

 

C’est alors, que dehors,

J’aime m’asseoir.

Sur la pierre, chauffée de l’été.

Ecouter tous ces bruits tamisés.

Comme pendule, le petit duc,

Qui me serine chaque minute.

Une étincelle de ma boîte,

Allume la veille, sur le bougeoir.

Vacillent les ombres,

Et m’offrent,

Une nouvelle façon de percevoir.

Les volutes de fumée,

De ma cigarette consumée,

Ajoutent des rêveries,

Sur ce grand tableau noir.

Ils s’y mêlent des parfums enivrants,

Que la chaleur du jour,

Au culminé, avait capturé,

Et que la nuit me restitue, décuplées.

C’est dans cet état,

De pensées errées,

Que me viennent des tableaux,

Et aussi les mots.

A ce moment, il faudrait dormir.

Et du même temps,

Envie de sortir,

Mes pots de pigments,

Les crayons d’argent.

Dans un demi-sommeil,

Pas encore peuplé de rêves,

Il me vient l’envie de rester,

Tout autant que d’aller m’allonger.

 

Etre éveillée,

Quand tout le monde dort,

Quand la nuit est si noire,

Que brillent tant et fort,

Tous les astres et météores.

J’aimerai ainsi,

Rester, jusqu’à plus nuit.

J’aimerai alors,

Que vous soyez à mes côtés,

Prendre le temps de partager

Ces langueurs de point de jour,

Ces moments ou plus rien ne court.