Quand L’ONU-CI fournit les armes aux rebelles ivoiriens

Si d’aucuns avancent le chiffre de 76 et d’autres de 30 containers, c’est un convoi de l’ONU-CI , en provenance du Tchad et en partance pour la Côte-d’Ivoire, qui a  été stoppé le vendredi  4 mars 2011, suspecté de contenir des armes, à Garoua Boulai une localité de l’Est du Cameroun.

    Selon des sources sécuritaires  de la gendarmerie de l’Est à Bertoua, ce convoi de camions semi- remorques  est arrivé au poste de contrôle frontalier de la gendarmerie nationale de Garoua-Boulai la nuit tombante. La découverte de ce pot aux roses est intervenue  alors que les gendarmes avaient stoppé pour un contrôle de routine des conducteurs. Un élément de  la gendarmerie témoigne :

"Après avoir identifié les chauffeurs, nos éléments ont demandé à connaître ce qu’ils transportaient dans les containers. Tous ont déclaré qu’il s’agissait des vêtements et du coton qu’ils sont en train de convoyer vers le port de Douala. Ce qui a attiré l’attention des gendarmes est le fait qu’il y avait sur chaque container la mention " ONU-CI Bouaké Côte d’Ivoire "

 

Informé, le commandant de brigade va alors dépêcher une légion pour escorter le convoi jusqu’à Bertoua et puis sur haute instruction du président de la République, l’acheminement des camions au port de Douala afin de les faire passer aux rayons X.

   La suite des événements laissera alors tout le monde perplexe. Si dans un premier temps une source proche soutiendra que les containers étaient destinés plutôt à Laurent Bagbo, le président ivoirien reconnu par la cour constitutionnelle, qui aurait utilisé ses réseaux russes et chinois pour convoyer ces armes et munitions, le point de presse de M. Issa Tchiroma, ministre de la communication et par ailleurs porte parole du gouvernement camerounais, donne une toute autre explication. “ Le constat a été fait, à l’examen des documents sommaires présentés, ainsi que les déclarations des convoyeurs aux forces de l’ordre, que les marchandises transportées appartenaient à la mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad Minurcat, en fin de mandat ” a déclaré le ministre de la Communication.

 Ainsi saisie, la Minurcat aurait donc par correspondances datées des 3 et 18 mars 2011 fourni la documentation exigée par les autorités camerounaises pour permettre les commodités de transit. “ C’est ainsi que le gouvernement camerounais a, conformément à la convention des Nations Unies de 1946 et à la résolution 1923/2010 du conseil de sécurité, prescrit les facilités de transit et des exonérations au convoi ”.

Les éclairages apportés par le ministre de la Communication n’ont ainsi pas permis d’établir ce qu’il y avait effectivement dans ces containers. Mais un journal écrit camerounais, Le Messager, par qui avait fuité pour la première fois la saisie de ces camions,  lors de son enquête a pu dire qu’il s’agissait bien des armes.

  Si le convoi, aujourd’hui libéré, est en partance pour la côte d’Ivoire, le rôle des Nations Unis dans ce conflit ivoirien ne laisse plus aucun doute ? Il faut bien rappeler que la  Côte d’Ivoire est sous embargo de l’Onu depuis 2004. Par conséquent, les armes qui circulent en Côte d’Ivoire proviennent des gens ou des pays qui soutiennent officiellement la rébellion. Sinon comment expliquer que  les rebelles puissent posséder  des armes lourdes ainsi qu’un arsenal aussi impressionnant.