… ses journalistes se révoltent.

L’intersyndicale de l’AFP a publié un communiqué suite à la pression du cabinet du ministre de l'Éducation nationale à laquelle la direction de la rédaction en chef de l’agence a finalement cédé.

Refusant d’être au service d’une « agence de com’ du gouvernement », les journalistes de l’AFP montent au créneau et dénoncent une pratique intolérable.

À la première demande, la rédaction trouva la requête du cabinet infondée. Celui-ci exigeait que le titre d’une dépêche soit changé. La pression se faisant de plus en plus forte, l’auteure de la dépêche finit par rendre les armes, la hiérarchie par corriger le titre.

Les journalistes de l’AFP se révoltent contre cette pratique d’un membre du gouvernement, mais également contre leur direction qui n’a pas su assumer ses responsabilités et défendre la liberté de la presse.

C’est une bonne chose, mais je n’en vois trace nulle part dans la blogosphère ou presque, encore moins dans les médias traditionnels. Une pression qui est passée inaperçue, relayée par acrimed l’Observatoire des médias et le nouveau site d'arrêt sur images.

Le communiqué :

L’AFP n’est pas l’agence TASS !

L’AFP a subi jeudi soir une pression intolérable de la part du cabinet du ministre de l’Education nationale à laquelle la rédaction en chef au plus haut niveau a finalement cédé.

L’ensemble de la rédaction de l’AFP est indignée de cette conduite d’un autre temps et d’autres lieux.

Notre dignité de journalistes et la crédibilité de l’Agence en France et à l’étranger sont incompatibles avec une telle attitude qui laisse penser que nous deviendrions une vulgaire agence de com’ du gouvernement.

Jeudi au cours de l’émission de Bourdin sur RMC, répondant à une question, le ministre de l’Education Xavier Darcos évoque pour la première fois de manière précise des pistes d’une réforme du baccalauréat. Il reprenait ainsi une déclaration de la semaine précédente où il parlait d’une "réforme" du lycée.

Cette information, repiquée sous forme de factuel a ensuite fait l’objet d’un papier général d’éclairage, relu et validé à 19H00.

A publication, le directeur de cabinet du ministre a appelé Jean-François Vignolle, directeur-général de l’AFP qui n’est pas concerné par les questions rédactionnelles, pour lui demander de modifier le titre de la dépêche. Message transmis à la rédaction en chef France qui, après lecture de la dépêche incriminée, estime cette requête infondée, contacte l’auteure de la dépêche, puis compte tenu de l’insistance du ministère, renvoie plus haut dans la hiérarchie.

On attendrait de cette dernière qu’elle propose au ministère d’envoyer un démenti ou une mise au point.

Mais non et peu avant 22H00, le papier réapparaît, de l’origine de la rédaction en chef, avec la mention CORRECTION et pour seule explication "revoici avec titre corrigé", sans initiales de validation de la RDC. La version modifiée sans explication ni raison est diffusée, l’auteure, prévenue, ayant jeté l’éponge.

C’est inadmissible et pour tout dire honteux ! Pour l’Agence, ses journalistes et sa hiérarchie.

Nous attendons de cette dernière qu’elle assume avec courage ses responsabilités et défende avec plus de conviction le travail de ses journalistes pour que de tels errements ne se reproduisent pas.

SNJ, SNJ-CGT, FO, CFDT, Sud