La beauté est éphémère, elle passe avec les années, à l’image d’une fleur se fanant avec le temps. On dit d’elle qu’elle ne compte pas, que ce n’est pas l’apparence, mais l’essence d’une personne le plus important. Foutaise, mensonge, usurpation, le physique est la première chose que l’on voit chez une personne et c’est sur ce critère que se fondent nos premiers jugements.

Au Japon, un professeur d’économie d’une prestigieuse université de la banlieue de Tokyo, Dokkyo, fait la couverture des magazines et les primes des talks show, depuis qu’il a avancé une idée saugrenue pour répondre à un problème de société épineux. Takuro Morinaga, personnalité médiatique, mettant son grain de sel et ses analyses économiques un peu partout, propose une nouvelle taxe à l’encontre des "Beaux Gosses".

Oui, oui, vous avez bien lu, les hommes au physique avantageux pourraient se voir affliger d’une pénalité pécuniaire dans un futur proche. A l’opposé, les mâles à l’apparence désavantageuse, se verraient avantagés. La proposition a été reprise et continue de faire le buzz sur internet.

La première des étapes est d’organiser la façon dont seront sériés les hommes. Pour cela, un jury composé de 5 femmes, tirées au sort, devront ranger les sujets en 4 catégories : les BG, les normaux, les moyennement laids et les franchement hideux. La taxe se ferait sur les revenus, ainsi les apollons seraient imposés à 100% tandis que les deux dernières classes seraient soulagées, respectivement, de 10 et 20%. Dans le système actuel, l’imposition sur le revenu se fait par tranche allant de 5 à 40%. Par un habile calcul d’apothicaire, un éphèbe gagnant très bien sa vie, céderait près de 90% de son salaire. Au Japon, la situation est précaire et on connait tous le vieillissement de la population et le manque de nouveau-nés nécessaires pour assurer le renouvellement des générations. Le pays se vide progressivement, si bien que d’ici 2050, il aura perdu plus d’un quart de sa population si rien n’est envisagé pour enrailler la mécanique. Les mariages tardifs et le célibat augmentent, la moitié des 30-35 ans ne se sont pas encore dit "oui". Le monde en crise, dans lequel nous vivons, a touché de plein fouet l’ordre des rapports hommes-femmes sur l’archipel. Avant, la norme était le mariage et l’emploi à vie, une notion tombée en désuétude. L’emploi à vie n’existe plus tout comme le mariage.

Il était dans la tradition que ce soit l’homme qui prend en charge les dépenses de son épouse, ainsi, même un homme moche mais fortuné, ayant un travail bien rémunéré avec la sécurité de le garder, pouvait se trouver une épouse. Une forme d’échange se faisait inconsciemment, l’argent contre la beauté, mais plus que l’argent, c’était la générosité qui primait.

Depuis, la donne a été modifiée, les jolies jeunes filles ne s’encombrent plus d’un époux laid et riche mais tombent dans les bras des hommes célibataires à l’allure plaisante. Ajoutons à cela que, la gent féminine s’est libérée et fait prévaloir la carrière plutôt que la vie de famille. Une décision motivée par le fait qu’elles reprennent tout depuis la case départ après un congé maternité.

En taxant les "beaux gosses", M Morinaga s’imagine que les moches auront de nouveau autant de chance de trouver l’âme sœur et que leur rejet de la société ne se fera plus illico. Il faut rééquilibrer les choses, sinon les moches encourent une triple peine, celle d’être laid, d’être dans l’insécurité vis à vis de l’emploi et d’être seul sentimentalement. Les propos peuvent paraître extravagants mais ils s’inscrivent dans une mesure altruiste envers les moins favorisés et aux portées patriotiques.