Les juges de Milan qui décideront du sort de Silvio Berlusconi dans ses affaires de bunga-bunga entendront 214 témoins, dont 32 jeunes femmes, mais aussi des célébrités. Par exemple, le présumé amateur de capsules Nespresso, George Clooney, et le footballeur Cristiano Ronaldo . Ce procès-fleuve n’aura rien de ristretto (si ce n’est de par les volumes de café consommé). Un absent de marque : Dominique Strauss-Kahn, qui n’a pas été cité… jusqu’à nouvel ordre. Mais il y a fort à parier qu’il sera évoqué par les avocats de l’une ou d’autres parties… 

C’est le procès de Berlusconi, et de son « Rubygate », du nom d’artiste – Ruby – de Karima El Mahroug, la plus connue des participantes aux séances de bunga bunga du cavaliere. S’ils ne se font pas excuser, diverses personnalités seront appelées à la barre, dont l’acteur George Clooney, le footballeur du Real Madrid Cristiano Ronaldo ou encore Flavio Briatore, qui a troqué l’univers de la F1 pour celui du club de foot Queens Park Ranger. Ajoutez encore trois anciens ministres, dont Mara Carfagna, ex-modèle de charme devenue ministre des opportunités des chances (de faire très rapidement carrière), et la sémillante Mariastella Gelmini.

214 témoins (dont 78 en défense) seront appelés dès le 2 décembre, dont 32 jeunes femmes parmi lesquelles la plus en vue reste Karima El Mahroug, dite Ruby Heartstealer (ou Rubacuori, croqueuse d’hommes). Berlusconi risque jusqu’à trois ans pour le délit de recours à une (ou plusieurs) prostituées mineures et 12 années de détention pour abus de pouvoir (non pas en raison des frais de ses parties fines où il n’y avait pas que Poutine, le président russe, et d’autres invités à titre diplomatique, parmi les participants, mais pour avoir influencé la libération de Ruby, interpellée par la police italienne).

 

Ruby a toujours nié avoir eu des relations de nature sexuelle avec Berlusconi mais elle avait concédé avoir connu charnellement Ronaldo (contre 4 000 euros), qui dément fermement. Clooney n’a pas, pour sa part, livré de détails sur son dîner avec Sua Emittenza (Berlusconi, longtemps dans les petits papiers du Vatican). Parmi les autres témoins, on relève Belen Rodriguez, actrice et top argentine, la Vénézuélienne Aida Yespica, l’ancienne « flamme » de Clooney, l’Italienne Elisabetta Canalis ou encore les présentatrices Barbara d’Urso et Virginia Sanjust.

Les enquêteurs ont estimé à près de trois millions d’euros les frais engagés par Berlusconi pour ses parties fines. De ce fait, le dossier est épais de près de 65 000 pages. Ces sommes auraient notamment profité à Sabina Began (dite la Reine des guêpes), qui supervisait certaines festivités.

La députée européenne Barbera Matera, ancienne miss de beauté, aurait reçu à elle seule la coquette somme de 95 000 euros. Mais Evelina Manna aurait touché 700 000 euros, de même que d’autres, comme Angela Sozio ou Francesca Impiglia auraient perçu des sommes rondelettes. D’autres noms, comme ceux d’Iris Berardi, Lisa Barizonte, Marystelle Polanco, Miriam Loddo ou Barbara Guerra sont évoqués au nombre des conquêtes du chef d’État sur le départ, tout comme Raffaella Fico (depuis recasée avec un attaquant de Manchester United, Mario Balotelli).

Pour sa part, Ruby aurait trouvé son bonheur en compagnie d’un certain Luca Risso, serait enceinte de plus de cinq mois, et la presse italienne tend à la présenter telle une victime.

L’affaire a fortement popularisé l’expression « bunga bunga », récemment reprise par une pizzeria de Londres qui propose des « private parties ». Les pizzas ont des noms évocateurs, comme Italian Stallion (étalon italien) ou Ruby Loves (saucisse nduja, salami calabrese et parmesan). Selon le lexique du site, le fameux « shall we shag? » ne traduit pas bunga bunga (qui tient lieu de « puis-je vous montrer le club privé à l’étage ? ». Bien évidemment, des animations karaoke proposent d’entonner le répertoire de Berlusconi, dont l’album Il Vero Amore est sorti le 22 novembre dernier.