En pleine période électorale, les promesses des candidats épousent la plupart des faits divers, et cet éparpillement n’est pas synonyme
Le déclenchement…la triste réalité du quotidien
Sans entrer dans les détails de l’affaire, une intervention policière a mal tourné, et le « présumé innocent » est mort, victime d’une balle reçue dans le dos. Le policier, qui n’a pas cherché à nier quoi que ce soit, s’est expliqué en avançant que le suspect (défunt) l’avait menacé, et que sa riposte était donc légitimée.
La légitime défense, si elle peut être avancée, mérite néanmoins d’être étayée, car de prime abord, une balle dans le dos n’est pas le meilleur moyen de prouver une telle légitime défense.
de sérénité, ni même de grandes réflexions.
La légitime défense, un acte irréfléchi
Pourtant, la légitime défense peut être avancée. Il s’agit non pas d’excuser, mais d’expliquer, un acte criminel. Nous sommes tous conscients, que sous la menace d’une arme, nous pourrions être amenés à tirer contre notre agresseur. C’est le cas flagrant de légitime défense.
Mais, la terreur et l’effroi, que l’on peut éprouver en se sentant menacé, peut nous amener à riposter avec un temps de retard, et ainsi toucher mortellement l’agresseur en question. C’est tout à fait possible, mais il faut néanmoins enquêter.
Signalons au passage, qu’un jugement a admis la légitime défense pour une jeune femme, ayant abattu son père, qui abusait d’elle. Même si la mort de ce père ingrat a eu lieu en dehors de tout contexte d’agression, la volonté de la jeune fille était bien de se protéger et de préserver son intégrité, justifiant donc la légitime défense.
La présomption d’innocence….
Le fait divers est donc dramatique, et la justice a donc fait son travail, en mettant en examen le policier incriminé. Laissé est doit liberté, ce policier est néanmoins suspendu, et doit donc attendre le résultat de l’enquête.
Là ou le fait divers aurait pu se limiter à quelques lignes dans les colonnes des journaux, il prend une toute autre allure en cette période électorale. On tempête, et les candidats apportent leur soutien, plus ou moins direct, au policier, justifiant que la présomption d’innocence se doit de s’appliquer automatiquement.
Mais, c’est le cas dans le droit français. La présomption d’innocence se doit de s’appliquer y compris pour les mis en examen. Donc, le débat ne sert à rien, si ce n’est que l’on peut deviner sous jacent une partie de l’opinion, prête à franchir le pas : une balle dans le dos pour un multi récidiviste…oui bon ben alors. Le danger est là, bien présent.
Ne nous voilons pas la face, la présomption d’innocence, demandée (on se demande pourquoi) par le candidat à sa propre succession, n’ a aucune raison d’être si ce n’est de s’attaquer de front cette fois – ci à l’institution judiciaire, déjà bien mise à mal ces dernières années.