Dominique de Villepin.

Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin à 57 ans, un âge qui permet pour un homme politique de prétendre jouer le premier rôle d’autant que sa culture fait de lui un écrivain, un avocat, un diplomate après avoir fait l’ENA promotion Voltaire aux cotés d’Henri de Castries, Renaud Donnedieu de Vabres, François Hollande et Ségolène Royal, il y finira 25ème.

Ce n’est pas un noble comme on pourrait le penser par sa prestance et son verbe hautain autan que sa prétention le laissent supposer. Son allure en impose bien plus que celle de Nicolas Sarkozy ainsi que son langage, c’est sa grande qualité, quand à ses origines, il n’y a pas photo. C’est à peu près tout, outre le fait qu’il a été premier ministre avec Jacques Chirac bien qu’il n’ait jamais affronté le suffrage des Français, ce qui constitue pour lui un handicap et pour Jacques Chirac un abus de pouvoir de le nommer premier ministre alors qu’il n’était pas un élu du peuple, même si, à ses yeux, il en avait la compétence, ce qui en réalité s’est avéré une grave faute, ses actions majeures n’ont été que des échecs.

La dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac le 21 avril 1997 malgré une large majorité parlementaire serait l’œuvre principale du lobbying de Dominique de Villepin alors son secrétaire général à l’Élysée, ce qui voit la victoire de la gauche et la formation du gouvernement Jospin pour une cohabitation de cinq années. Pour une action tendant à affermir la position du président on fait mieux. Mais aussi le premier bouclier fiscal en 2006 limitant à 60 % le taux d’imposition des revenus qui n’était pas déjà apprécié par une classe de Français. Le contrat nouvelle embauche CNE entré en vigueur le 04 août 2005 fût un four puisque déclaré contraire au droit international du travail. Ce contrat nouvelle embauche permettait à l’employeur de rompre sur une période de deux années le contrat de travail sans en donner le motif succédant à une période d’essai équivalente au CDI. Il fût suivit du contrat première embauche du 31 mars 2006 soulevant à la fois un mouvement étudiant et lycéen sans précédent sur toute la France soutenus par les syndicats et la plupart des partis politiques. Le contrat première embauche a été abrogé le 21 avril 2006 et le contrat nouvelle embauche le 25 juin 2008.

Comment peut-on accorder une potentialité présidentielle à Monsieur Dominique de Villepin après ces expériences gouvernementales même si dans ses actions il n’est pas le seul responsable. Dominique de Villepin est un diplomate avant tout, il a fréquente les Ambassades de Washington et de New Delhi, c’est sans aucune réserve un bon ministre des affaires étrangères mais surement pas un président de la république. On ne peut confier la France à cet homme dont les comportements sont imprévisibles, ou lorsqu’ils sont réfléchis, ils conduisent à de abérations. En outre, en tant que ministre de l’intérieur à la suite de Nicolas Sarkozy en 2004, son action ministérielle a été plate surtout après le passage de Nicolas Sarkozy. Premier ministre le 31 mai 2005 succédant à Jean-Pierre Raffarin et après ses échecs du CNE et CPE, en mai 2006, il est mis en cause dans l’affaire Clearstream 2 ou affaire du corbeau des frégates de Taïwan dont on connait la suite. Cette affaire incompréhensible et complexe se termine par un duel entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin sur fond de procès judiciaire dont on ne saura jamais la réalité des faits, ce qui laisse une suspicion de manipulation à la fois de Nicolas Sarkozy même s’il apparait en avoir été la victime juridique et de Dominique de Villepin comme complicité de dénonciation calomnieuse, recels de vol et d’abus de confiance et complicité d’usage de faux.

Dans sa démarche vers un nouvel homme blanchit, voulant affronter l’arène politique de la rue, Dominique de Villepin se déplace à Bondy en Seine Saint-Denis le 20 janvier avec une nuée de journalistes, en critiquant fortement le débat sur l’identité nationale tout en amorçant l’ébauche d’un programme politique alternatif. Reçu par le maire socialiste autour d’un thé à la menthe, il vante la république vivante par opposition à l’identité nationale. Accompagné de son club (Brigitte Girardin, les députés Marie-Anne Montchamp, François Goulard, Hervé Mariton…), il se promène en ville de cafés en cafés et rencontre l’équipe du Bondy Club. Durant l’entretien Dominique de Villepin fait son numéro de charme «C’est un hasard, la vie continue quelles que soient les échéances, et ce n’est pas parce qu’on est soumis à des épreuves qu’on doit s’arrêter de vivre et d’agir. La justice, quand on y est confronté, est finalement très proche de ce qu’on peut ressentir dans sa chair quand on est éprouvé pour des raisons de santé, familiales ou professionnelles». Il se présente ainsi alternatif à la politique actuelle et se déclare faire des propositions et offrir une alternative, si, demain «je constate qu’il faut en passer par un parti politique, et bien je créerai un parti politique». Cela signifie tout simplement qu’il ne sait pas s’il doit s’engager ce qui confirme bien qu’il n’a jamais eu la volonté d’affronter le suffrage des Français, le fera-t-il maintenant, beaucoup l’espèrent ?

Lundi 15/02/10 sur le marché de Lesneven, dans le Finistère, il repart en campagne après sa relaxe, et pour lui c’est un grand plaisir. Il se sent tout neuf, sourire aux lèvres le contact des gens le métamorphose. Au Café des Bretons, la présidente du club Villepin observe l’ancien premier ministre partager un verre de vin avec les habitués. «Cela me rappelle beaucoup de choses. Nous avons tous été très influencés par le style Chirac», raconte l’ex-ministre. Pas besoin d’appuyer davantage le trait, de l’exploitation de tomates au marché de Lesneven, en passant par l’élevage porcin, le programme est signé. Photographes et cameramen s’en donnent à cœur joie, Villepin claquant des bises, Villepin ébouriffant les enfants, Villepin et les petits cochons…Manifestement c’est une expérience qu’il n’a pas le, «contact des gens», c’est donc une découverte. Alors, il fait de la démagogie, la carte judiciaire ? «Elle ne prend pas en compte les évolutions démographiques.» Les déficits ? «Tout devra être mis sur la table au lendemain des régionales.» La taxe carbone ? «Elle doit être juste et efficace». L’identité nationale ? «Il faut être capable de comprendre que ce n’est pas le problème des Français. On ne joue pas en politique comme on joue au flipper !», Le Figaro.fr , mais pas un mot sur leurs difficultés à vivre, sur ces réformes qui minent notre pays en creusant les inégalités qu’il avait déjà amorcées.

Quel poids électoral lui accorder quand on sait qu’un parti politique ne se créé pas en deux années et que ses sympathisants seront recrutés principalement parmi la droite c’est à dire l’UMP et au centre droit, voire le Modem. L’expérience de François Bayrou avec le Modem devrait l’inciter à la prudence ainsi que l’expérience des petits partis de gauche qui ont des difficultés à émerger en face des partis traditionnels fortement établis comme l’UMP et le parti socialiste.

En outre, Dominique de Villepin apparait hors de compréhension pour le petit peuple, sa stature d’élégance ne colle pas avec cette classe de Français, et je pense qu’il ne pourra se défaire de cette étiquette d’homme riche et d’élégance, elle est sa raison d’être. Pour une autre catégorie de Français plus aristocratique il plait surement mais ce n’est pas suffisant pour peser électoralement. Ce que peut espérer Dominique de Villepin c’est faire perdre Sarkozy ce qui serait une victoire pour lui, et une revanche de 2007.

En fait quel serait le parti politique de Dominique de Villepin ainsi que son programme outre celui de mettre à terre son ennemi Nicolas Sarkozy ?

En outre, s’il s’engage n’ayant pas l’investiture de l’UMP comment peut-il financer une campagne présidentielle qui demande des moyens, cela devrait le faire réfléchir quand on connait les difficultés du Front national pour rembourser sa dette.

La suite 6 sera sur François Bayrou dans le cadre de ces présidentielles 2012.