Ça bouge dans les transports ?

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quelques mois, le Syndicat des Transports d’Ile-de-France placardait partout des affiches où il promouvait le développement du réseau de tramway, à l’horizon 2014, puis plus récemment il vantait le nouveau train régional, le Francilien. Pour ces deux campagnes, le slogan choisi est « Ça bouge dans les transports ! ».

Ça bouge, oui, mais pas franchement dans le bon sens. A l’heure où l’on souhaite faire changer de comportement aux Français en les faisant passer du transport individuel au collectif, la gestion des transports est totalement inadaptée.

Depuis 2004, le réseau de transports de l’agglomération s’est peu étoffé, et les usagers constatent chaque jour que si les tarifs augmentent, le nombre de dysfonctionnements aussi. Plusieurs lignes sont au bord de l’asphyxie comme la ligne 13 ou les RER A et B. Pendant ce temps-là, le STIF fait du tramway un peu partout sans qu’il ne soit relié hormis depuis peu le T2 et T3 à la Porte de Versailles.

Un dossier de 20minutes paru hier est éloquent. Toutes les lignes de RER sont concernés même le plutôt favorisé RER E. Ainsi, ce sont des millions de Franciliens qui sont soumis aux aléas des transports publics.

Or, depuis la mise en service des lignes 14 (Météor) et du RER E (Eole) en 1998, il n’y a plus eu de véritables projets de création de lignes pour désaturer le réseau. Pire, ces lignes ne sont même pas terminées. La ligne 14 devait relier Gennevilliers à Villejuif en reprenant une branche de la 13, et bien, le STIF en décide autrement. Le RER E doit rejoindre La Défense pour desservir Mantes-la-Jolie via Poissy, on attend encore.

Aussi, il y a dans ces problèmes de transports, un incroyable échec de l’urbanisme au niveau régional. En effet, au lieu de développer les transports en même temps que la construction de logements ou de bureaux, ils arrivent dix ou vingt ans après. Il y a donc systématiquement un net décalage entre l’offre proposée et la demande qui ne cesse de croître.

La Région n’est pas seule responsable, mais force est de constater que depuis qu’elle a pris les rênes du STIF, il n’y a pas eu de gestes notables pour améliorer le réseau existant et créer de nouvelles lignes. Quand la RATP a proposé Métrophérique, Jean-Paul Huchon avait d’abord rejeté le projet, avant de se raviser en le renommant Arc Express.

Quant à l’Etat, il souhaite reprendre la main sur le transport avec le projet du Grand-Paris, mais il serait préférable qu’il mette enfin la main à la proche, et les milliards du métro automatique dans ce qui peut améliorer le transport des Franciliens.

Dès lors, il est regrettable que l’intérêt général des Franciliens soit victime d’une ambition insuffisante de la part de la Région et d’une schizophrénie de l’Etat, donneur de leçons mais mauvais payeur.

Jérôme Charré

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quelques mois, le Syndicat des Transports d’Ile-de-France placardait partout des affiches où il promouvait le développement du réseau de tramway, à l’horizon 2014, puis plus récemment il vantait le nouveau train régional, le Francilien. Pour ces deux campagnes, le slogan choisi est « Ça bouge dans les transports ! ».

Ça bouge, oui, mais pas franchement dans le bon sens. A l’heure où l’on souhaite faire changer de comportement aux Français en les faisant passer du transport individuel au collectif, la gestion des transports est totalement inadaptée.

Depuis 2004, le réseau de transports de l’agglomération s’est peu étoffé, et les usagers constatent chaque jour que si les tarifs augmentent, le nombre de dysfonctionnements aussi. Plusieurs lignes sont au bord de l’asphyxie comme la ligne 13 ou les RER A et B. Pendant ce temps-là, le STIF fait du tramway un peu partout sans qu’il ne soit relié hormis depuis peu le T2 et T3 à la Porte de Versailles.

Un dossier de 20minutes paru hier est éloquent. Toutes les lignes de RER sont concernés même le plutôt favorisé RER E. Ainsi, ce sont des millions de Franciliens qui sont soumis aux aléas des transports publics.

Or, depuis la mise en service des lignes 14 (Météor) et du RER E (Eole) en 1998, il n’y a plus eu de véritables projets de création de lignes pour désaturer le réseau. Pire, ces lignes ne sont même pas terminées. La ligne 14 devait relier Gennevilliers à Villejuif en reprenant une branche de la 13, et bien, le STIF en décide autrement. Le RER E doit rejoindre La Défense pour desservir Mantes-la-Jolie via Poissy, on attend encore.

Aussi, il y a dans ces problèmes de transports, un incroyable échec de l’urbanisme au niveau régional. En effet, au lieu de développer les transports en même temps que la construction de logements ou de bureaux, ils arrivent dix ou vingt ans après. Il y a donc systématiquement un net décalage entre l’offre proposée et la demande qui ne cesse de croître.

La Région n’est pas seule responsable, mais force est de constater que depuis qu’elle a pris les rênes du STIF, il n’y a pas eu de gestes notables pour améliorer le réseau existant et créer de nouvelles lignes. Quand la RATP a proposé Métrophérique, Jean-Paul Huchon avait d’abord rejeté le projet, avant de se raviser en le renommant Arc Express.

Quant à l’Etat, il souhaite reprendre la main sur le transport avec le projet du Grand-Paris, mais il serait préférable qu’il mette enfin la main à la proche, et les milliards du métro automatique dans ce qui peut améliorer le transport des Franciliens.

Dès lors, il est regrettable que l’intérêt général des Franciliens soit victime d’une ambition insuffisante de la part de la Région et d’une schizophrénie de l’Etat, donneur de leçons mais mauvais payeur.

Jérôme Charré

Une réflexion sur « Ça bouge dans les transports ? »

  1. Les transports entrent dans le domaine de compétences de la région. C’est essentiellement à Jean-Paul Huchon d’assumer ce bilan catastrophique. Il avait quand même promis en 2004 « des transports zéro défaut ». Parole tenue ? Je crois pas…

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