Dans moins d’une semaine auront lieu les dixièmes élections présidentielles au Sénégal depuis l’accession de ce pays à l’indépendance. Mais le scrutin du 26 février 2012 a une saveur toute particulière pour la démocratie sénégalaise. Et pour cause, la candidature du président sortant Abdoulaye Wade soulève des protestations un peu partout dans ce pays.

Le président Wade qui vient d’achever son deuxième mandat à la tête du Sénégal ne devrait plus se présenter pour un troisième mandat selon la constitution sénégalaise. En effet, une modification de cette loi fondamentale intervenue limite désormais à deux les mandats des présidents de la république au Sénégal.  Mais contre toute attente alors que lui-même disait en 2007 qu’il ne pouvait pas présenter en 2012 parce que la constitution le lui interdisait, Wade surprend plus d’un en annonçant sa candidature. Pire, pendant que le peuple sénégalais s’attendait à une annulation pure et simple de cette candidature considérée comme un flagrant cas de violation de la loi suprême, le conseil constitutionnel valide le projet du président sortant de briguer un nouveau mandat.

L’opposition sénégalaise qui voit en sa candidature de Wade une sorte d’imposture ne cesse de multiplier les actions de protestation dans la capitale Dakar et dans les autres grandes villes du pays. Pour contrer cette vague de contestations de plus en plus insistantes, le pouvoir n’hésite pas à user de la force pour réprimer les rencontres de protestation. Pour atteindre son but,  les autorisations de meetings sont carrément refusées aux organisateurs.  Et même quand elles sont accordées, les rencontres de l’opposition pour exiger le retrait de la candidature d’Abdoulaye Wade s’achèvent le plus souvent dans un bain de sang. Pour rappel, depuis le début du bras de fer entre le président sortant et l’opposition, ce sont plus de 6 personnes qui ont trouvé la mort.

La CEDEAO qui veut éviter au Sénégal une situation identique à celle vécue par la Côte d’Ivoire a dépêché une délégation conduite par l’ex-président nigérian Obasanjo auprès des autorités sénégalaises.  Et pour permettre au peuple sénégalais de trouver une solution à cette crise, un report de la présidentielle pourrait être demandé.