deux grands gagnants Hollande, Le Pen, mais un seul vainqueur la 5ème république.

 

 

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Analyse.

 

Support Wikipedia Les sondages n’étaient pas si mauvais que la première annonce des résultats le laissait entendre à 20 heures dimanche 22 avril. Marine Le Pen annoncée à 20 %, Sarkozy à 26, 3 %, et François Hollande à 28,83 %. Les résultats finalement donnent François Hollande à 28,63 %, alors que ceux du vendredi 20 avril lui donnaient 29 %. Par contre, pour Sarkozy crédité de 25,5 % fait 27,08 %, quant à Marine Le Pen crédité de 16 %, elle fait 18,1 %. Ces valeurs recadrent à deux points près les derniers sondages. Dans des conditions difficiles c’est à souligner. Pour Mélenchon crédité à 14 %, il fait 11,3 %. C’est près de trois points perdus. Pour François Bayrou, crédité à 11 % il fait 9,11 %. Finalement à une moyenne de deux points près les sondages, toujours critiqués, n’étaient pas si mauvais que d’aucuns le prétendaient. Pour les autres candidats, les petits, les sondages et les résultats sont en accord à quelque pour cents près.

 

La grande erreur vient du taux de participation qui est de 80 %, énorme pour un premier tour, alors qu’il était annoncé à 70 %. Le mauvais temps, impossible à prévoir, à joué et il a clarifié la position politique des Français.

 

On se retrouve donc confronté à l’affrontement des deux blocs droite gauche, c’est la victoire de la cinquième république tant vilipendée par François Bayrou qui prend ainsi une troisième baffe, mais aussi la mise aux oubliettes de la 6ème république de Mélenchon. Le centrisme, l’autre perdant, n’a rien à faire dans cette élection que d’apporter des voix à la droite. L’ hypocrisie de Bayrou éclate au grand jour quand il prétend être au milieu politique, alors qu’il votera Sarkozy au second tour, paroles de Marielle de Suarez.

 

Que nous font comprendre ces suffrages.

 

Que Sarkozy soit en mauvaise position ce qui, pour un président sortant, cela ne c’est jamais vu sous la cinquième république. Giscard en 1981, Mitterrand en 1988, et Chirac en 2002 avaient tous gagné le premier tour au sortir d’une cohabitation. La droite gouvernementale à beau clamer que ce n’est pas important, elle est désavouée par l’ensemble du corps électoral, même si rien n’est encore définitif. Sarkozy ne représente plus les Français que par ce qu’il est encore notre président. De plus, et c’est évident, il a boosté le vote FN à 18 % encore du jamais vu. C’est son plus grand échec électoral, donner au FN la clé de l’élection présidentielle, il se trouve dans le piège qu’il a tendu.

 

Marine Le Pen boit du petit lait, pour deux raisons. La première elle fait un tabac chez les ouvriers et les jeunes qui en ont assez du parti communiste. La seconde c’est que trop longtemps non représentée à l’Assemblée nationale, donc sans aucune responsabilité, elle peut critiquer, n’ayant aucune possibilité d’appliquer son programme. Elle se présente comme la seconde force à droite sinon la première si Sarkozy est battu. Elle devient l’arbitre de cette élection, Sarkozy lui a dressé un tapis rouge. Elle a su mobiliser son électorat sur la classe moyenne et sur les ouvriers qui sans elle se seraient abstenus. Sa politique ressemble comme deux gouttes d’eau à celle d’un fascisme moderne qui, dans une politique sociale séduisante et xénophobe, mènerait le pays dans un isolement néfaste en dehors de l’Europe et du monde. Elle n’appellera pas à voter pour l’un ou l’autre des deux candidats restant, si elle veut s’imposer sur l’échiquier politique comme une force d’opposition.

 

Mélenchon tout aussi démagogique a perdu. S’il a remis le parti communiste en ligne en le sortant de ses cendres, son score de 11 % est excellent pour les communistes, mais il n’a pas conquis les voix des ouvriers et des jeunes, c’est un échec cuisant. Il n’est pas passé devant Marine Le Pen espoir qu’il caressait sondages à l’appui. Sa démagogie n’a trompé que des illuminés avec sa 6ème république, plus utopique tu meurt. Elle a contribué au vote utile en faveur de François Hollande. S’il avait eu une position plus réaliste, il aurait gagné son pari. Il est resté politiquement dans la nostalgie d’après guerre ou le PC était puissant. Il n’a donc eu que les voix de ceux qui n’ont pas évolués et pas comprit que le monde avait changé. Le monde est à droite par la simple équation qu’il veut se préserver de l’immigration, des barbus djihadistes et autres fous de Dieu, c’est une réaction de défense. Quand, il annonce qu’il veut régulariser tous les sans papiers, il se tue entrainant avec lui ceux qui, à gauche et de bonne foie, pensent que la France n’est pas condamnée à une politique de droite. C’est le fossoyeur de la gauche, il lui a fait plus de mal que du bien. Il a pris la gauche Française pour une imbécile. En Seine-Saint Denis, département à gauche avec de nombreuses communes communistes, il est battu par François Hollande et Sarkozy, plus mauvais score, il ne pouvait faire. A Marseille, il est battu par François Hollande malgré un meeting géant au Prado. Il a fait illusion. Dans ma commune communiste depuis plus de 80 ans il est battu par François Hollande. On s’en bien l’hypocrisie de sa politique quand il évite de prononcer le nom de François Hollande lorsqu’il appelle à voter pour le bulletin qui fera battre Sarkozy. Sur la 2 hier soir au 20 heures interrogé par David Pujadas, il a corrigé son propos.

 

François Bayrou malgré ses soutiens évidents de la presse, et malgré qu’il avait rêvé qu’il serait président, il n’a pas séduit. Son programme sonne creux comme une cloche se résumant à conter les problèmes que nous avons sans y apporter d’autre solution que celles de Sarkozy. Clamer haut et fort que nous avons une dette lourde, que nous courons à la catastrophe comme il l’a fait ne résout rien. Son argument, avoir été le premier à mettre en garde les responsables politiques sur l’importance de la dette, ce qui d’ailleurs n’est pas exact d’autres l’ont aussi fait, mais n’ayant jamais convaincu Sarkozy pour lequel, il va voter. Le centre n’existe pas, il a toujours été à droite, et ce n’est pas dans cette république concoctée par le RPR et le MRP, son parti d’origine, pour constituer deux blocs idéologiques droite gauche que le centre peut exister. Il réserve sa position qu’il exprimera après le débat du second tour entre Sarkozy et Hollande, comme s’il n’avait déjà pas pris parti. Il ne trompe que lui même.

 

Éva Joly a été catastrophique pour les Verts, il fallait s’y attendre. Aucune envergure, des difficultés d’expression, une politique écologique inapplicable actuellement, l’écologie coûte cher. Cela montre une fois de plus que le parti EELV n’est pas encore mature de l’avoir élue pour le représenter. Elle a appelé a voter pour François Hollande.

 

Le second tour jusqu’au 6 mai verra droite gauche s’affronter. Le pronostic de victoire pour Hollande est maintenu malgré la faible avance de 1,5 points qu’il a sur Sarkozy. L’autre enseignement dans la confrontation droite gauche est le potentiel de voix de chacun des deux camps. La chute de Mélenchon de 14 % à 11,3 % soit 2,7 % fait que l’ensemble des voix de gauche n’est plus aussi favorable que ce qui était pronostiqué avant le premier tour. Le total des voix de gauche reste quand même d’environ 43 % et place François Hollande en position plus favorable que Ségolène Royal en 2o07. La droite gouvernementale ne peut espérer recueillir l’ensemble des voix de FN, l’analyse des instituts de sondages lui accorde un report que de 60 %, de sorte qu’elle se trouverait derrière le PS. Malgré cela, elle peut clamer que rien n’est perdu, ce qui est exact. La dernière estimation après ce premier tour donne Hollande vainqueur à 56 contre 44 pour Sarkozy, depuis plusieurs mois, aucun sondage n’a donné Sarkozy gagnant. S’il est exact que l’équation de Sarkozy est difficile voulant séduire à la fois le FN et les centristes du Modem, ce qui est incompatible, on ne voit pas comment il peut sans sortir.

 

Il peut toujours provoquer François Hollande, clamer qu’il a peur de faire trois confrontations avec lui, ce n’est pas cela qui lui apportera des voix. Proposition qu’il n’a pas, d’ailleurs, faite en 2007 à Ségolène Royal. Il n’a aucune rigueur républicaine. De plus prétendre que l’élection de François Hollande sera une catastrophe nationale, c’est jeter aux orties la moitié des Français.