Le Parlement hongrois a largement ratifié le nouveau traité européen réformant le fonctionnement de l’Union. Qu’en sera-t-il des vingt-six autres Etats de l’UE ?

Le nouveau traité européen réformant le fonctionnement de l’Union entrant en vigueur en 2009 (plus d’informations dans l’article de Dominique Dutilloy ) a été très largement ratifié ce lundi par le Parlement hongrois. Et c’est peu dire, les parlementaires ont approuvé le texte par … 325 voix pour, cinq contre et 14 abstentions ! En effet, la Hongrie n’a pas opté pour la ratification du texte par voie parlementaire, tout comme le prévoient les vingt-six autres Etats membres de l’UE – à l’exception de l’Irlande qui tient à organiser un référendum.

Pour entrer en vigueur, le traité réformateur doit être approuvé par les vingt-sept Etats avant le mois de juin 2009. C'est-à-dire un an et demi pour que le gouvernement français revienne sur sa décision actuelle et mette en place un référendum, tout comme il l’avait fait pour le traité constitutionnel en mai 2005, et rejeté à 55% par le peuple français. Pour ce qui est de la Belgique, un référendum est très attendu – et davantage avec la crise qu’elle connaît depuis presque 200 jours : donner la voix à des politiciens incapables de trouver un accord au sein même de leur pays assurera une certaine rancœur (déjà présente) de la part des Belges.

Le traité réformateur a pour but de faciliter la prise de décision, avec l’extension du vote à la majorité qualifiée et l’instauration à terme d’un nouveau système de vote à double majorité. Aussi, il renforcera les prérogatives du haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune. Un président sera également désigné par les chefs d’Etat et de gouvernement pour un maximum de cinq ans afin de présider les conseils européens, et représenter l’Union Européenne à l’étranger. Mais n’est-ce pas là un poste déjà occupé par l’Espagnol Javier Solana ?

Selon les similitudes qu’a ce traité avec celui de 2005, on se voue à penser qu’ils ont simplement rebaptisé ce dernier : un Président de l’UE, un Ministre des Relations Extérieures de l’UE, décision à la majorité qualifiée, une personnalité juridique accordée à l’UE, … un traité auquel les Français avaient voté le NON à 55%. Et on nous ressert ça à la même sauce, avec l’intention cette fois de ne pas appliquer le référendum. « Ils n’en veulent pas ? On leur imposera ».

De plus, avant de parler de nouveau traité européen, bon nombre d’Etats devraient revoir leurs problèmes économiques et sociaux. Entre autres, la France pour la crise sociale sur le pouvoir d’achat en baisse qu’elle connaît actuellement ; et la Belgique pour la crise politique qu’on lui connaît ! (Toujours en restant dans les grandes lignes) Aussi, il serait bon de réétudier le cas de la Turquie, potentielle adhérente à l’Union Européenne : je pense que l’Europe n’est actuellement pas prête pour ce mini traité. Après seulement, l’éventualité d’une relance de traité européen AVEC référendum aura une raison d’être.