Apparu en version finale le 11 décembre 2008, à peine une centaine de jours après le début de son développement, Google Chrome est pourtant moqué par la Presse pour ses faibles parts de marché. Basé sur Webkit, la bibliothèque au coeur du navigateur d'Apple (Safari), Google Chrome ne manque toutefois pas d'arguments. Alors pourquoi stagne t-il à environ 1,1% d'utilisation ?

Plusieurs raisons se cachent derrière la faible évolution des parts de marché de Chrome. Google n'a pas encore lancé sa machine marketing dans la course. Il est fort probable que malgré l'apparition de la première version, Google attende en fait la sortie des extensions pour se lancer dans la véritable guerre des navigateurs. Il serait en effet suicidaire de promouvoir un navigateur encore trop jeune, qui ne gère pas les flux RSS et ne possède pas les extensions à la base du succès de Firefox, son principal concurrent.

Quels sont donc les points forts de Chrome ? Sa légèreté pour commencer. Ultra-léger, il démarre au quart de tour, contre un Firefox qui se traine lors de son premier démarrage. V8, la machine virtuelle de Chrome, est plus rapide que la machine javascript de Firefox et ce, même si TraceMonkey le dépasse sur le test SunSpider dans les dernières nightly. En usage réel, on sent une fluidité chez Chrome, que l'on ne trouve pas chez Firefox. La vélocité de Webkit n'est probablement pas pour rien dans cette sensation somme toute subjective.

La navigation privée, disponible sur Chrome, fera son apparition dans Firefox 3.1, disponible en Février si tout se passe bien. Il sera pourtant impossible d'utiliser en même temps une fenêtre anonymisée et une fenêre normale, à contrario de Chrome, qui le permet. Le "sandboxing" permet aux éventuels pirates de ne pas avoir accès à l'ordinateur de l'internaute, car chaque onglet est totalement "hermétique" et ne peut donner accès au disque dur. Quant au processus unique par onglet, il permet au logiciel de ne pas crasher totalement si un seul onglet venait à planter.

La barre d'adresse et la barre de recherche sont une seule et même barre chez Chrome, qui permet de profiter des suggestions de Google et de trouver des sites rien qu'en tapant le début d'une adresse.

Ajoutons à cela les robots de Google, qui parcourent le Web pour vérifier la compatibilité de Chrome avec les sites et l'on obtient un navigateur qui a toutes les chances de terrasser ses concurrents, dont Firefox, qui tend à se transformer en usine à gaz au fil des versions. L'utilisateur sera séduit par la légèreté, la simplicité et la rapidité de Chrome.  D'autant que le système d'extensions que Google souhaite mettre en place, fonctionnera sur toutes les versions de Chrome, alors que les extensions de Firefox ont la fâcheuse habitude de ne plus fonctionner après une mise à jour importante du navigateur. C'est une des raisons pour lesquelles certains utilisateurs refusent de passer à la version la plus récente, par peur de perdre une fonction particulière.

Pour finir, la Presse cite les chiffres de Xiti, qui donne son rapport pour le mois précédent. Les parts de marché données sont donc celles de Novembre, c'est à dire avant la diffusion de la version finale. Nous verrons le mois prochain, les statistiques de Décembre et l'évolution de Chrome après cette version 1.0… 

Il est fort probable que d'ici quelques mois, Chrome prenne de l'importance. Ses atouts sont indéniables. Son seul frein reste fort probablement la mauvaise publicité façon "Big Brother", sur laquelle ses concurrents jouent pour effrayer les utilisateurs.