Voilà ce qui pourrait être le nouveau crédo santé car désormais, face à l'épineux problème de la lutte contre l'obésité, un rapport remis au Gouvernement préconise de taxer les produits trop gras et trop sucrés, ainsi que l'alcool.

Rappelons qu'aujourd'hui, la France compte près de 40% d'enfants de plus 15 ans en surcharge pondérale. Touchant de plus en plus de personnes, et ce dès le plus jeune âge,l'obésité n'est évidemment pas une spécificité française puisque les Etats-Unis détiennent le triste record en la matière, avec des statistiques avoisinnant les 55%.

Que faut-il alors penser de la mesure, encore au stade embryonnaire, envisagée en France, portant sur la taxation de "ces produits qui font grossir"? 

 

 

Autant dire que la divulgation du rapport en ces temps de crise du pouvoir d'achat, n'a pas vraiment été accueilli à bras ouverts par la ménagère. Et pour cause, la proposition porterait sur une hausse de la TVA de 5,5% à 19,6% sur toutes les denrées trop grasses, trop salées ou trop sucrées, ne répondant pas d'une stricte nécessité. Tous les en-cas ou produits de grignotage tomberaient sous le coup de cette explosion des prix.

Le réel problème est de savoir ce qui relève ou non de la stricte nécessité; en d'autres termes, ce qui est nécessaire pour un ménage ne l'est pas forcément pour un autre donc, faudra-t-il pénaliser celui qui n'entrerait pas dans "le moule de l'indispensable"? Cette mesure risque donc de défavoriser les populations les plus défavorisées et pire encore, de stigmatiser les comportements alimentaires des individus d'une même société. Cela pose d'autant plus de problèmes que les sociologues pointent du doigt la tendance sociale actuelle de rapprochement des classes moyennes et celles dites pauvres; la taxation des produits alimentaires pourrait alors accentuer la frontière entre les couches riches et …les autres.

Malgré ce flot de critiques, il est bon de préciser que ce rapport s'inscrit quand même dans un but de protection de la santé. En effet, les effets néfastes de l'obésité, surtout si elle se rencontre dès le plus jeune âge, sont considérables : augmentation des risques d'incidents cardiovasculaires, cancers, diabète.

Cette mesure permettrait ainsi d'éradiquer pour partie les fâcheuses habitudes relevant de la mal bouffe pour un retour plus conséquent aux légumes, fruits et poissons. 

Reste à savoir si les ménages suivront et surtout, si l'augmentation des prix pourra avoir un réel effet de dissuasion. Est-il besoin de rappeler que l'augmentation du prix des cigarettes n'a modifié que très peu les habitudes des fumeurs mais en revanche, à contribuer à l'explosion des achats transfrontaliers? 

Le choix de la taxation, ou comment résoudre le problème du Reculer pour mieux sauter …..