Paul Biya, bien qu’au pouvoir depuis trente ans et âgé de 80 ans est déterminé à faire du Cameroun d’ici l’an 2035 un pays émergent.  Un défi tout à fait tenable, au regard des immenses potentialités dont dispose ce « grand » pays d’Afrique Centrale.

Ainsi, à compter de 2035, chaque jeune camerounais pourrait trouver un emploi au terme de sa formation ; également,  chacun pourra se soigner, se nourrir et même se vêtir convenablement. Aussi, chaque village, chaque ville, bref chaque localité,  disposera de son lycée, de son CETIC, de son Université, d’un réseau routier praticable et bien entretenu. De même, l’électricité et l’eau potable cesseront d’être un luxe, tout comme l’accès au logement deviendra un droit et non un prestige. Toutes ces conditions réunies, on pourra dire  que le Cameroun est  émergent !

Cependant, loin de moi toute idée de conscientiser ou de moraliser les vaillants camerounais reconnus pour leur dynamisme légendaire, il devient important et même obligatoire pour chacun de comprendre que l’émergence d’un pays ne se décrète pas. Comme pour dire que contrairement à ce que pensent certaines personnes, seuls la détermination et le patriotisme du peuple  camerounais aideront les autorités camerounaises à relever ce challenge. Gare donc à ces individus qui de par leur naïveté ou leur mauvaise foi   ont croisé les bras,  pour attendre cette panacée qui viendra mettre fin à leurs « souffrances ».

En effet, l’histoire nous apprend que le développement de tout pays vient toujours inéluctablement de la détermination  de sa population,  et non de la vente des matières premières et encore moins du football ou de la musique comme laissent généralement  entendre certaines doctrines maladroites et même erronées. Une détermination  qui se traduit par l’’adoption d’une attitude citoyenne, patriotique, et surtout le refus de la facilité, de la corruption, du népotisme, du tribalisme…

Et, le gouvernement devrait quant à lui mettre sur pied des institutions fortes, libéraliser le marché, encourager l’entreprenariat jeune, et surtout professionnaliser de façon concrète le secteur éducatif. Toutes ces choses réunies, plus rien d’autre n’empêchera au pays de Um Nyobe d’intégrer même avant 2035,  le très prestigieux cercle des pays dits émergents.

Alors, dès à présent, chaque camerounais devrait méditer dans son cœur et de façon quotidienne la question suivante : «  quelle sera ma part de contribution dans l’émergence du Cameroun ? » Car au terme de son bail sur terre, chacun devrait avant de rendre l’âme se demander d’abord ce qu’il a fait pour son pays, avant de demander à son pays ce qu’il a fait pour lui. Alors, chers camerounais,  le compte à rebours est donc lancé !