Portugal, France et Italie : 3 Etats différents ?

En ce milieu de journée, on a 3 mots d’ordre au sein des économies Européennes:

_Une 2ème mission d’évaluation trimestrielle ce lundi 7 novembre pour le Portugal : En quoi cela consiste-il ?

_ Un plan de rigueur Français. Un 3ème plan de rigueur  dans 3 mois encore ?

 

_ L’Italie : Un manque de crédibilité !

 

Pour éviter le sort de la Grèce et pour financer l’économie Portugaise, les équipes de la Commission Européenne, celles de la Banque Centrale Européenne  et celles du Fonds Monétaires Internationales vont faire un point sur la situation économique et sur le travail réalisé : Il s’agit de voir  « le travail réalisé jusqu’ici et la planification des trimestres suivants ».

En mai 2011, le Portugal avait adopté un plan de rigueur très drastique pour obtenir un versement d’un prêt de 78 milliards d’euros. Il s’agit là d’avoir un montant de 8 milliards d’euros parmi le prêt octroyé. Le plan qui avait été adopté était un plan de 3 ans pour assurer le financement de l’Etat et de l’économie Portugais. Mais l’économie Portugaise se dégrade rapidement et la prévision du PIB pour 2012 est revue à la baisse (-2,8%). Comme je le répète assez souvent maintenant, la rigueur =diminution de la croissance= plus de rigueur = moins de croissance= Grèce….etc. Bref, pour éviter un scénario à la Grecque, le président Anibal Cavaco Silva « espère une plus grande compréhension de la part des institutions internationales ». C’est-à-dire que le Portugal, espère obtenir plus de « flexibilité » de la part des créanciers  afin d’éviter d’être asphyxié comme la Grèce. On sait déjà qu’en 2012, la situation empirera et qu’il y aura d’autres mesures encore plus contraignantes au Portugal. Donc l’objectif est de créer les conditions d’une relance de la croissance en 2013 dont les effets se sentiront en 2014 si bien évidemment il n’y a pas d’autres problèmes. Mission impossible en l’état actuel car chaque semaine apporte son lot d’exigences créancières sans compter les attaques spéculatives qui ont parié sur une faillite afin de gagner beaucoup d’argent. Le Portugal sera donc en Récession et ne pourra pas réduire en l’espace d’un an ses déficits sans plomber la croissance ! Je rappelle que la loi de Finance Portugaise pour 2012 prévoit la suppression des 13ème et 14ème mois pour les fonctionnaires et les retraités gagnant plus de 1.000 euros entre autre ! Pour information, le smic portugais est à 450 euros environ et le niveau de vie est plus cher qu’en France (TVA à 21,6%, essence plus chère,  vie plus chère…etc.). Bref, si c’était le cas en France c’est ingérable !

Quant à la France, le Président de la République sera à Strasbourg mardi 8 novembre 2011 pour justifier le plan de rigueur annoncé aujourd’hui par F.Fillon. L’objectif est de ne pas être la prochaine victime de la crise de la dette. Il s’agit de compenser la baisse des prévisions de croissance pour 2012 :

_ Economie de dépense d’Etat : 500 millions d’euros

_ Les salaires des membres des gouvernements gelés jusqu’au retour de l’équilibre

_ Dépenses de campagne électorale réduites et plafonnées à 5%

_ L’âge de départ à la retraite (62 ans)  est avancé d’un an (2017)

_ Suppression du dispositif Scellier et moins de niches fiscales à hauteur de 2,6 milliards.

_ TVA à 7% au lieu des 5,5% sauf pour les produits de premières nécessités (Qu’est-ce qu’un produit de 1ère nécessité ?). Ainsi les engagements des professionnelles de la restauration (TVA à 5,5% en échange d’emplois et salaires) deviennent  caducs dans les faits. Les restaurateurs en profiteront pour ne pas appliquer l’accord mais est-ce que cet accord marchait-elle vraiment ?

_ Impôt des sociétés +5% pour les sociétés dépassant 250.000 euros.

Prestations sociales et assurance maladie non revalorisés (max.1%) sauf pensions de retraites, RSA, minimum vieillesse, …etc.

_ Gel des barèmes de impôt sur le revenu et de l’ISF en 2012 et 2013 ; Cela veut dire que les impôts ne seront pas revalorisé par rapport à l’inflation donc une augmentation nette de 2% des impôts !

 

Quant à l’Italie,  les responsables économiques et politiques  estime que le gouvernement de Berlusconi manque de crédibilité concernant ses mesures anti-déficit….A tel point que les marchés financiers ont fait rebondir la bourse( en équilibre) de ce lundi en milieu de journée  croyant aux rumeurs de départ de Sylvio Berlusconi. Mais cette information fut démenti  malgré les déclarations faites par l’un des ses conseillers : « Que Berlusconi soit sur le point de céder la place est désormais une chose clair, c’est une question d’heures voire de minutes ». Bref l’Italie est un objectif direct des attaques des spéculateurs. Déjà durant l’été 2011, les marchés doutaient de la capacité de l’Italie de mettre en œuvre 2 plans de rigueurs adoptés en juillet et septembre. En octobre, l’Italie promet  des mesures de réformes économiques à l’Union Européenne….etc.