Philippe Poutou à l’épreuve des médias.

 Le baptême médiatique du candidat du NPA à l’élection présidentielle a tourné au fiasco. Dans l’émission de Ruquier « on n’est pas couché », le successeur d’Olivier Besancenot a passé un sale moment. Mal à l’aise dans ce genre d’exercice, il n’a pas été épargné par les divers intervenants qui se sont régalés face à une proie facile. Peu connu du grand public, il se devait de se présenter dans une émission assez populaire et bénéficiant d’une bonne audience.

On ne peut s’empêcher de penser que le NPA s’est fait Hara-Kiri en ne reprenant pas Besancenot comme porte-parole. On a beau faire, tout le monde n’a pas le bagou nécessaire pour faire passer des idées d’extrême-gauche et Philippe Poutou vient de l’apprendre à ses frais. Là où le facteur le plus célèbre de France parvenait toujours à trouver des arguments et savait retourner la situation à son avantage, Philippe Poutou a été déstabilisé, pas clair, hésitant et bafouillant et se réfugiant finalement dans le mutisme.  Le garçon est sympathique et presque touchant mais face à un Michel Onfray en pleine forme il a été mis KO debout, ne pouvant qu’opposer un sourire timide à des arguments massue. Audrey Pulvar n’a pas non plus été tendre et s’est évertuée à coincer le « salarié en campagne » comme il se définit lui-même  On sait que le NPA n’a pas encore les parrainages nécessaires pour se présenter et il faudrait que son leader s’active sinon les électeurs de l’extrême-gauche devront se contenter de Jean Luc Mélanchon qui lui ne se laisse pas démonter par les journalistes. Il est temps qu’Olivier Besancenot prête main forte à son candidat s’il souhaite que son parti survive à cette élection qui ne favorise pas l’amateurisme. Pourrait-on demander également à certains journalistes de mettre autant de zèle pour contredire les pros de la politique qu’ils ne l’ont fait avec le naïf Poutou ? Quand on voit la complaisance avec laquelle TF1 et France 2 ont servi la soupe à Nicolas Sarkozy afin qu’il soit encensé par Obama, on en a des haut-le-cœur. {youtube}7SJoO2AgDA8{/youtube}

11 réflexions sur « Philippe Poutou à l’épreuve des médias. »

  1. Ben oui, LAMENTALE ! RIDICULE ! PAS CRÉDIBLE !
    On ne s’improvise pas du jour au lendemain candidat aux élections présidentielles !
    Je l’ai vu et j’ai eu mal pour lui à tel point que je suis partie me coucher !
    Il y a un écart abyssal entre tout critiquer et faire des propositions qui tiennent un tant soit peu la route. Même le PS, qui est un grand parti n’y arrive pas avec son programme !
    Il est incapable de comprendre notre environnement.
    Triste !

  2. Vieilleforge, je ne suis pas à la « direction » du NPA, mais Besancenot ne veut plus avoir de responsabilités…Ce n’était pas un choix du bureau. D’ailleurs, comme l’a avoué le bien trop tendre Poutou, personne ne se bousculait pour prendre sa place. Ce qu’il y avait d’intéressant dans l’émission, c’était de mesurer la différence entre un homme du peuple et les pros de la politique. J’ai trouvé haïssable la curée de l’autre samedi.J’aimerais égelement voir les Pulvar et consorts s’attaquer à des proies plus coriaces.

    Le NPA traverse une crise à tous les niveaux: les militants sont passés de 10 000 à 4000 tout au plus.Deux principales tendances s’affrontent en gros: ceux qui voudraient s’allier au Front de gauche (entre autres) et ceux qui souhaitent conserver une ligne dure.Je faisais partie de la première catégorie et la plupart de ceux qui ont quitté le NPA pensent de même.
    Avoir désigné Poutou (qui doit être un mec sympa et un bon syndicaliste) relève du suicide politique!
    Je ne suis pas certaine que le NPA ait les 500 signatures nécessaires.

  3. Désolé Siempre, ce n’est pas Pulvar et sa consœur qu’il faut accuser (elles, elles font leur job !), mais bien la direction (quel mot horrible) et la qualité des membres du NPA qui envoient sans scrupule un homme de bonne volonté se sacrifier pour une cause qui visiblement le dépasse. Il ânonne des slogans éculés que personne ne comprend. Il est d’une naïveté désarmante tout autant que les membres de la secte NPA.
    L’idéologie de la révolution permanente est un concept « bobo » de « petit bourgeois » et de « fils et fille de » dans une période de vaches grasses. NPA est incapable de s’adapter à la situation actuelle !

  4. Nordi
    tu est contre tout qui n’est pas de droite lamentable ou tu le fait exprès? C’est vrai que c’été pas génial chez Ruquier mais au moins c’été honnête pas fabriquer sur mesure loyal.Évidement il ne sera pas président mais les autres sont -ils crédible avec leur discourt tout fait ?et quand ils vous mentent en pleine figure comme la droite ?

  5. Je pense que c’est inscrit dans le principe du parti ou plutôt devront nous parler de regroupement d’idée, tant le mot parti est connoté, qui se veut justement anti appareil, Philippe Poutou n’est pas là pour porter son égo, le pouvoir ses « collègues » comme d’autres disent « nos camarades » ils n’en veulent pas. Aussitôt obtenu ils l’abandonneraient aux décisions des petits comités décentralisés en région, quitte à perdre la cohérence des décisions comme on a pu le constater avec l’affaire de la femme voilée se présentant aux suffrages des électeurs, candidature qui n’a pas su faire l’unanimité au sein du N.P.A., preuve que l’ordre doit tout de même rester, une ligne directrice aussi. Poutou est en réalité très fidèle à ce que désire son camp, on ne peut lui reprocher, il a été sincère, certes déstabilisé mais peu sur ses idées, beaucoup plus sur sa personnalité. On est encore dans ce culte de l’homme, tout comme au temps de Robespierre, nos différents rois ou de Napoléon, nos politiques sont des monarques médiatiques. Et force est de constater que ce sont ces hommes qui arrivent et qui restent. Les journalistes s’amusent des marges et renforcent le bipartisme français qui fini par tuer le débat. Il est évident que le N.P.A ne fera pas le poids, dévoré par le F.N. qui joue sur ses terres, sur son terreau du peuple qui courbe le dos mais ne nous réjouissons pas de la fin de cette gauche utopique, c’est bien souvent dans l’utopie que grandit le germe des idées.

  6. Nordy, votre mépris ne vous honore pas. Il est évident que vous n’avez jamais fréquenté de militants du NPA pour déclarer de telles inepties. Ce sont des personnes d’une grande sincérité, qui ne cherchent pas à trouver une place confortable et grassement payée comme dans les grands partis. Même si je ne suis plus membre du NPA, j’ai le plus profond respect pour ses membres.
    Et eux, au moins’ luttent pour défendre les exploités que nous sommes…pas pour prendre la place des exploiteurs!

  7. Je n’ai aucun mépris pour les hommes et les femmes de bonne volonté, surtout s’ils sont sincères. Mais je trouve inconscient de propulser un homme, qui n’a rien demandé et qui n’en a pas les capacités, sur le devant de la scène politique. La politique, quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense, n’est pas un jeu ! C’est une affaire sérieuse qui engage un avenir et des hommes et femmes.
    À mon humble avis, le « pôv Poutou » ne fait certaine pas progresser la cause des petites gens comme le faisait Besancenot. Je n’apprécie pas particulièrement Besancenot, mais il avait un vrai discours argumenté. Donc respect !
    Il est vrai que je ne fréquent pas le NPA, mais j’ai bien connu la LCR et son discourt, et en écoutant le « pôv Poutou », j’y ai reconnu certains accents.

  8. Poutou est un ouvrier, Besancenot a fait une fac d’histoire;
    Poutou n’est pas un tribun, Besancenot si.
    Mais ces deux hommes représentent bien la diversité des militants. Aux réunion de la LCR/NPA on côtoie effectivement des intellectuels et des gens moins cultivés mais dont l’expérience sur le terrain est passionnante. Et c’est bien ce mélange qui apporte de la richesse aux débats.

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