Le 7ème art est peuplée d’icônes mythiques. Des acteurs et actrices élevées au rang des dieux, vénérés par des fans, adulés au delà des générations. La mort n’a pas d’emprise sur eux, ils ne sont jamais oubliés et même si les pages des calendriers tournent, les records du box office tombent, les étoiles sur le Walk of Fames de Los Angels s’additionnent à tel point point que l’on se demande où placer les nouvelles, ils restent indétrônables dans le coeur des spectateurs. En ce premier week end d’aout, l’heure est à la commémoration, effectivement, il y a 50 ans, disparaissait l’image même de la féminité sublimée, Norma Jean Baker, alias Marilyn Monroe.
Née en 1926 dans la cité des Anges, sa jeunesse est marquée de coups durs. Sa mère, Gladys, qui travaille dans une laboratoire cinématographique souffre de déficience mentale, la folie la guette. L’état de sa mère empire, les déboires conjugaux s’additionnent et cela se termine par son internement dans l’hôpital psychiatrique Agnews State. A cause du départ de sa mère du domicile conjugal, Norma Jean n’a pas la chance de connaître son père, un certain Martin Edward Mortenson, un agent d’origine danoise dont le métier consiste à relever les compteurs de gaz.
Abandonnée par Gladys, elle est alors conviée à des familles d’accueil. Niant le fait que sa mère est folle, elle préfère dire qu’elle est morte. Norma nourrit une certaine rancune contre sa mère qui, à cause de sa vie de bâtons de chaise, est incapable de l’élever. En 1935, elle sera adoptée par Grace McKee, la meilleure amie de Gladys. Alors qu’elle commence à renouer avec le bonheur d’une vie tranquille, le mari de Grace tente d’abuser de la jeune fille. Devant cette menace, elle change d’adresse et part vivre chez la tante de Grace. Toutefois, le loup rode de nouveau, son cousin Jack essaie lui aussi d’avoir des relations avec elle.
Alors âgée d’à peine 16 ans, Grace organise un mariage, elle officie les noces de Norma Jeane avec James Dougherty, un ouvrier en radiophonie. La guerre éclate et les hommes se battent au front, les femmes sont alors mobilisées dans usines, la futur Marilyn n’échappe pas à la règle et passe ses journées à ignifuger les ailes des avions. Les photographes militaires ne sont pas étrangers à la beauté de cette ouvrière qui resplendit alors qu’elle manipule des matériaux sensibles. En 1944, les premières ampoules des appareils photo explosent en capturant son image angélique sur le papier argentique. Sa carrière de mannequin est en phase de débuter.
Les premiers clichés servent à faire de la publicité afin de promouvoir l’action des femmes au sein des usines d’armement. Grace à son physique gracieux et ses lignes élégantes, les couvertures de magazines se parent de son image, elle devient l’une des pin-up préférées de la gente masculine. Très vite, la machine s’emballe, l’année suivante, elle fait de la publicité pour des maillots de bain et divorce de Jim. La guerre les a éloigné, l’amour n’y est plus.
Star montante, elle attire l’attention de la 20th Century Fox qui l’engage pour une période de 6 mois. En échange, elle doit changer son nom, Norma Jean Baker se transforme en Marilyn Monroe. Un patronyme qui passe mieux quand on fait du cinéma. Ce sera ensuite au tour de la Columbia de l’embaucher pour la même durée.
Alors en promotion à New York pour La Pêche au trésor des Marx Brothers, elle fait de l’oeil à Johnny Hyde, agent pour les acteurs, qui lui décroche un rôle dans Quand la ville dort de John Huston où son talent est loué par la critique.
Malgré les films, ses cachets sont peu élevés et elle est rapidment à court d’argent. Progressivement, payer ses factures en tout genre devient de plus en plus difficile. Elle cède alors aux demandes incessantes des photographes de charmes, à l’image de Playboy, et pose nue. Les photos viendront illustrer un calendrier. Comme quoi, les rugbymen du Stade Français et les filles Pirelli n’ont rien inventés.
Les derniers films qu’elle tourne pour la Fox remportent un vif succès, ce qui lui permet de renégocier son contrat. Désormais, il passe de 6 mois renouvelables à 7 ans, sa paie est revue à la hausse, 100,000 dollars par film et 500 pour ses dépenses supplémentaires et possède un droit de regard sur les scénarios. Afin d’améliorer son talent d’actrice, elle peaufine son art en prenant des cours à l’université d’Etat. Des heures à étudier qui seront bien rentabilisées, Marilyn est sur la pente ascendante de sa carrière. Son agenda se remplit et tourne dans 4 films en 1952. Cependant, en 1955, alors qu’elle continue à suivre des leçons nottamment au prestigieux Actor’s Studio, Hitchcock la refoule de son casting car il ne souhaite pas tourner avec une actrice trop langoureuse. On connait le penchant du maitre du polar pour les beautés « froides ».
Cependant sa célébrité n’est plus à remettre en question, tout Hollywood ne parle que d’elle. En bien comme en mal. Assez rapidement, elle se fait connaître par ses collègues pour être capricieuse, désordonnée et perpétuellement en retard. Des défauts que des réalisateurs et des acteurs ne pardonnent pas, ainsi, elle se brouille avec Tony Curtis qui osera dire que de l’embrasser était comme « embrasser Hitler ». Ses films alternent entre échecs cuisants et véritable succès. Tous sont devenus des classiques avec les années mais au moment de leur sortie certains sont qualifiés comme des navets.
Cependant, Marilyn est au sommet de sa carrière mais des problèmes de santé viennent gacher ce plaisir. Ils nuisent à sa carrière car elle est obligé de s’absenter plusieurs jours et n’est pas présente lors des tournages. Dans le cas contraire, c’est pour partir en vitesse car prise de malaises. Elle commence à se faire suivre par un psychiatre, craignant peut être que la folie soit héréditaire.
Sentimentalement, elle est malheureuse à cause des ses revers avec les hommes et les fausses couches en série, elle trouve dans la drogue, les médicaments et l’alcool un refuge malsain. Sa déchéance et son humiliation est publique quand, lors de la cérémonie des Golden Globes en 1962, venant récupérer son prix, elle apparaît complétement ivre en ne sachant plus aligner un pas devant l’autre.