Les résultats de la gauche aux législatives et les débats internes au Parti socialiste, chez les Verts, au PC témoignent d’un malaise persistant au sein de notre démocratie. Dissoudre ou ne pas dissoudre, quelle orientation donner, entre social-démocratie ou courant libéral libertaire… Tout le monde s’accorde sur le diagnostic de cette curieuse maladie qui touche la gauche ces dernières années mais pas sur la posologie à appliquer.  
 


Jean François Kahn dans Marianne de cette semaine pense que « la renaissance passe par une scission ou une séparation à l’amiable ». Quelle serait sa forme et quelles conditions sont réunies aujourd’hui pour effectuer cette « renaissance » ?

Une unité de la gauche antilibérale a été, après le non au referendum européen, tentée. On sait ce qu’elle a donné : chaque parti est resté bloqué dans ses logiques d’appareils. À chaque avancée et malgré la volonté des militants de dépasser les partis, ils ont repris le pas.

Même problème aujourd’hui au PS, où les différents courants refusent de tout mettre à plat et à faire un devoir d’inventaire. Les éléphants phagocytent le débat et montrent à la France entière qu’ils ne sont pas prêts à laisser le pouvoir aux jeunes générations, oubliées depuis quelques décennies. Les trentenaires des années 90 n’ayant jamais accédé au pouvoir, il serait temps que ceux des années 2000 se sentent considérés. Par ailleurs, au PS, il y a une aile gauche et une aile tendant vers le centre. Autant les scinder, elles n’ont jamais réussi à s’entendre sauf dans le statu quo, empêchant toute remise à plat et en cause des idées et une réforme profonde.

Chez les Verts aussi, la motion d’Yves Cochet appelant le parti à s’auto-dissoudre a été rejetée. Au PC, deux courants se disputent une légitimité. Tous reconnaissent la nécessité de s’unir pour faire front mais ne sont pas d’accord sur les modalités. Deux choix se disputent, la l’un pour la dilution du PC dans un parti de gauche regroupant les antilibéraux, FO, la LCR, les Verts… l’autre conservant le PC mais acceptant d’autres partis en son sein.

En bref, à moins de vraiment remettre en question les fondements partisans, issus des trente dernières années, la gauche pourra attendre longtemps avant de voir fleurir des roses dans les provinces françaises.