Philippe Pétain, Maréchal de France ses années noires de 1940 à 1944, suite, 66,

la libération de la France, l’opération Overlord.

Le 17 août 1944 un peu après le débarquement Allié en Normandie, le régime de Pétain tomba, voir la suite 63, les alliés eurent quasiment libéré l’Italie, ils furent maîtres de l’Afrique du Nord et vinrent débarquer en Provence, plus rien ne put donc s’opposer à leur progression. Les forces Allemandes furent submergées et en déroute sur le front de l’Est, voir la suite 64, cela sentit la fin d’un cauchemar qui eut fait environ 60 millions de morts, dont 45 millions à cause des combats et des bombardements, avec plus de victimes civiles que militaires, voir la suite 28. L’URSS paya le plus lourd tribut avec de 20 à 30 millions de victimes, civils et militaires. A cela il convint d’ajouter le massacre de la Shoah de 5 à 6 millions de morts. C’est donc une blessure profonde de l’Europe pour la vanité d’un homme mais aussi d’une nation qui rêva d’une domination de la race aryenne sur l’Europe. Les États-Unis, qui eurent à combattre dans le Pacifique la toute aussi folle hégémonie Japonaise, constituèrent la plus grande force militaire en matériel. Leur puissance industrielle eut permit d’aider l’Angleterre et l’URSS dans le cadre de la Grande Alliance et de la loi prêt-bail, voir la suite 28. La force du Royaume-Uni qui résista aux Allemands pendant la bataille d’Angleterre permit aussi la constitution et la préparation de la flotte de débarquement. Il y eut donc des bases sûres pour engager cette ultime phase de libération de la France, et l’Angleterre fut le vecteur de cette opération Overlord. Notre armée de libération prit une part active à cette opération et nos résistants à l’arrière apportèrent un soutien sans faille faisant dérailler les trains, et mettant un maximum d’obstacles pour contrer la logistique Allemande.

422394830_ljpg.1298480693.gifLe livre de Raymond-Ruffin, «La Résistance dans l’Opération Overlord» n’hésita pas à écrire qu’Overlord ne fut possible que grâce à la résistance. Le général Eisenhower déclara le 6 juin 1945,

«l’apport de la Résistance dans la préparation et les opérations de débarquement, sa contribution à la bataille pour l’établissement des têtes de pont, son appui lors des grandes offensives sur Caen, Avranches, et son concours pour la traversée de la Seine, a pesé d’un poids décisif sur l’effondrement du front Allemand. On peut évaluer cette contribution à l’équivalent opérationnel de plusieurs unités …».

Cette action de la résistance fut peu connue et méritait d’être citée, tiré du blog de Raymond-Ruffin.

L’opération Overlord ou le débarquement en Normandie, opération Neptune.

Pour nous ce fut la plus grande bataille par ce qu’elle vit la France libérée, en écrivant cela, je ne mets pas sous silence le sacrifice de nos soldats qui se sont battus en 39-40 avec quasi rien face à des forces bien plus supérieures et mieux organisées par des généraux à la hauteur de leur tâche. Overlord se déroula entre juin et août 1944 et permit l’ouverture d’un front en Europe. Le D-DAY initialement fixé au 5 juin fut reporté au 6 juin par suite des mauvaises conditions atmosphériques. 1.213 bateaux de guerre, cuirassés destroyers…, 1.600 navires de soutien, 864 cargos et 4.126 engins et péniches débarquèrent 20.000 véhicules et 156.000 hommes sur les plages de Normandie, provenant de 8 marines différentes dont l’armée Française de libération, la marine Royale norvégienne, des navires Polonais, Néerlandais ou Danois. Les opérations de débarquement, se poursuivirent pendant encore plusieurs semaines. Les plages choisies, protégées par les fortifications du mur de l’Atlantique, voir la suite 54, furent regroupées en 5 zones entre Saint-Martin-de-Varreville, dans le Cotentin, à l’ouest et Ouistreham sur l’embouchure de l’Orne à l’est,

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Document Wikipédia

Plan d’attaque du débarquement en Normandie, positions des forces Alliés et Allemandes

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Document Wikipédia , il montre bien l’importance de l’Angleterre comme base de préparation de la flotte de débarquement. La mise en place de cette flotte s’effectua dans tous les ports de la côte sud de l’Angleterre, de Plymouth jusqu’à Newhaven, et il a fallu compléter les installations par 130 embarcadères supplémentaires.

La mise en place de cette armada exigea la définition de quatre passages maritimes depuis les ports britanniques jusqu’à un carrefour au centre de la Manche appelé «Spout ou Piccadilly Circus». De cette zone d’un diamètre de 10 milles marins, dix chenaux, 2 par plage d’assaut, nettoyés par des dragueurs de mines et balisés de bouées lumineuses permirent aux bateaux d’arriver jusqu’aux 5 plages de débarquement. Les navires se positionnèrent à environ 10 milles au large des plages entre 2h00 et 3h00 du matin le 6 juin. Il fut évident que l’effet de surprise fut fondamental. Si les Allemands s’aperçurent de l’arrivée de cette flotte, elle ne pu atteindre la cote, le mur de l’Atlantique avec ses grosses pièces d’artillerie aurait détruit les navires.

C’est l’opération Bodyguard, opération de diversion dont l’objectif fut de faire croire aux Allemands que le débarquement eut été planifié à une date plus lointaine dans le Pas de Calais, le Sud de la France, les Balkans, voire même la Norvège. A l’origine l’opération fut nommée «Plan Jaël», en référence à Jaël femme de Herber le Kenien, de l’Ancien Testament qui le tua avec un pieu de la tente en le lui enfonçant dans sa tempe. Le nom de l’opération fut ensuite «Bodyguard», il fut proposé lors d’un commentaire de Winston Churchill à Staline à la conférence de Téhéran en 1943, qui disait, «En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être assistée par un rempart de mensonges».

Le plan Bodyguard fut conçu par la section de Londres Contrôle après la Conférence de Téhéran en Novembre 1943. Il fut divisé en trois sous-opérations, l’opération Fortitude nom de code pour la tromperie, qui comprit à la fois une composante du Nord, conçue pour orienter les Allemands de s’attendre à une invasion de la Norvège, et une composante du Sud, qui visa à les amener à s’attendre à une invasion du Pas-de-Calais. La troisième sous-opération de tromperie fut l’opération Zeppelin de débarquements amphibies sur la Crête, dans l’Ouest de la Grèce, ou la cote Roumaine de la mer Noire.

Une pure fiction de la Première US Army Group, FUSAG, soi-disant située dans le sud-Bretagne sous le commandement du général Lesley J. McNair et le lieutenant-général George S. Patton, Jr. fut créée dans l’esprit Allemand par des agents doubles et un faux trafic radio. Les Allemands eurent un vaste réseau d’agents d’exploitation au Royaume-Uni. Chaque agent Allemand fut squeezé dans le cadre du Système Double Croix, anti espionnage, ceux-ci envoyèrent des messages «confirmant» l’existence et l’emplacement de la probable attaque dans le Pas-de-Calais. Des chars factices, certains gonflables, des camions et des péniches de débarquement, ainsi que les façades d’un camp militaire furent construits à partir d’échafaudages et de toile, ils furent placés dans les ports du Sud-est et sur les côtes Est de la Grande-Bretagne, la Luftwaffe fut autorisée à les photographier. Pendant cette période, la plupart des alliés firent un bombardement naval sur le Pas-de-Calais au lieu de la Normandie. Les forces Alliées eurent même jusqu’à diffuser un bruit statique par radios facilement accessible. L’Allemagne déploya même des efforts pour tenter de décrypter un bruit blanc du débarquement potentiel.

Dans l’aide de l’opération Fortitude nord, l’opération Skye fut montée à partir d’Écosse en utilisant le trafic radio. Elle visa à convaincre les analystes Allemands qu’une invasion fut également montée en Norvège. De cette diversion les unités Allemandes qui normalement eurent dû être déplacées vers la France furent maintenues en Norvège. L’opération de couverture des 2-5 Juin, utilisa la Huitième Air Force Missions 384 388, 389, et 392 pour bombarder les moyens de transport dans le Nord de la France ainsi que les défenses côtières situées principalement dans la région du Pas-de-Calais, afin de tromper l’ennemi quant au secteur du débarquement. La dernière partie de la tromperie fut la nuit avant l’invasion. Un petit groupe de SAS, Spécial Air Service d’opérateurs parachutistes déploya des mannequins au Havre et Isigny. Ces mannequins firent croire aux Allemands qu’une Airborne Assault, parachutages supplémentaires eu lieu. Cette ultime diversion renforça la tromperie sur la véritable destination du débarquement. Cette même nuit, deux escadrons de la RAF n°617 Squadron et n°218 Squadron créa l’illusion d’un convoi naval massif au Cap d’Antifer, 15 miles au nord de Havre. Ceci fut réalisé par l’abandon de bandes de feuilles métalliques interprété à tort par les opérateurs des radars Allemands comme une flotte de petits bateaux de remorquage.

La plage de débarquement d’Omaha Beach navires et chars, la logistique.

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Document Wikipédia, opération Overlord.

Une si grande opération nécessita une couverture navale et aérienne.

Une part importante de l’opération Neptune fut de sécuriser les voies utilisées par les navires et les plages de débarquement contre la marine de guerre Allemande, Kriegsmarine, la Royal Navy Home Fleet en eurent la charge. La menace Allemande porta sur de gros navires de surface de la mer Baltique et de Norvège, mais ces navires ne furent plus opérationnels manquant de carburant et d’équipages d’entrainement, ils ne s’aventuraient plus en haute mer. L’autre menace porta sur les U-boots, sous-marins en provenance de l’Atlantique, mais ils furent sous surveillance aérienne. La troisième menace porta sur des vedettes lances torpilles opérationnelles en mer du Nord ce qui représenta peu par rapport à l’armada des Alliés. Des champs de mines furent posés pour contraindre les navires Allemands à sortir de leur zone de protection et à se trouver sous le feu des navires Alliés, et le quatre juillet 4 destroyers Allemands furent coulés ou contrains de rejoindre Brest. Le Pas-de-Calais fut fermé par des champs de mines et mis sous surveillance radars, ainsi que par des bombardements des ports réduisant les risques de raids Allemands. Cette couverture navale fut un succès seulement quelques tentatives par les navires Allemands eurent lieu.

L’appui naval fut impressionnant, il comprit 5 cuirassés, 20 croiseurs, 148 destroyers, 350 chalands de débarquements équipés de roquettes et canons ou de pièces antiaériennes de soutien aux troupes au plus près des plages de débarquement.

L’appui aérien assura une couverture constante en complétant l’appui naval par 4.000 tonnes de bombes sur les principaux sites de débarquement, il fut très efficace à Utah Beach et un échec à Omaha Beach. Il fut composé de 7.500 avions de reconnaissance, de chasseurs et bombardiers légers pouvant être renforcés par 3.500 bombardiers lourds du Stratégique Bomber Command.

L’assaut des plages se déroula dès que les sous-marins miniatures Britanniques les 2 X-Craft vinrent se mettre en position près des plages pour guider la flotte d’invasion.

Les sous-marins miniatures.

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Document Wikipédia le X24.

La logistique et les ports artificiels.

Pour résoudre ce problème le problème des approvisionnements en matériels et carburants, les Alliés conçurent et apportèrent leurs ports. Quinze jours après le débarquement, débuta la mise en place de deux ports artificiels, les Mulberries face aux plages de Saint-Laurent-sur-Mer, Mulberry A, port Américain, et d’Arromanches, Mulberry B, port Britannique. Ces deux ports durent être capables de permettre le débarquement de 6.500 véhicules et 40.000 tonnes d’approvisionnement par semaine. Une tempête détruisit le Mulberry A Américain et endommagea le Mulburry B Britannique mais dans les faits, la majeure partie du débarquement du matériel et des troupes continua à se faire par les plages et par l’utilisation intensive des petits ports côtiers et ce jusqu’à la prise et la remise en marche du port de Cherbourg.

L’approvisionnement en carburant fut un des éléments vitaux de la réussite de l’opération Overlord. Les Alliés eurent estimé leurs besoins à 15.000 tonnes à J+41, soit le 15 juillet, pour approvisionner en essence les 200.000 véhicules qui furent déjà débarqués mais également le kérosène des avions ou le mazout des navires de la zone. Pendant les 10 premiers jours, les Alliés firent échouer sur les plages des LCT Landing Craft Tank remplis de jerricans d’essence. En parallèle, deux points d’ancrage pour pétroliers furent installés au large de Sainte-Honorine-des-Pertes et reliés à la côte et au mont Cauvin par des tuyaux souples. Un terminal pétrolier sommaire fut installé le long des jetées de Port-en-Bessin et relié lui aussi au Mont-Cauvin par un oléoduc.

À partir du 15 juillet, ces systèmes d’approvisionnement dit mineurs furent remplacés par des systèmes plus opérationnels à partir du port de Cherbourg. Le terminal pétrolier d’avant-guerre de la marine nationale de la digue de Querqueville dut être remis en marche avec l’accostage de gros pétroliers mais surtout avec la mise en place d’un oléoduc sous la Manche. Mais les importantes destructions Allemandes du port ne permirent pas au premier pétrolier de n’accoster à Querqueville que le 25 juillet et la mise en place de l’oléoduc fut elle aussi retardée.

Il s’agissait de dérouler entre l’île de Wight et Querqueville, soit une centaine de kilomètres, dix tuyaux souples sous la mer, Pipe-Lines Under The Ocean ou du nom de l’opération PLUTO, ce qui ne fut encore jamais réalisé dans l’Histoire. Initialement, le premier tuyau dut entrer en fonctionnement le 18 juin, soit 12 jours après le débarquement. Mais la prise de Cherbourg plus tardive, le long nettoyage des eaux du port et le mauvais temps retardèrent sa mise en service de 6 semaines et il ne put rentrer en fonction qu’au début du mois d’août. Néanmoins, le manque de carburant ne se fit pas trop sentir, le front ne progressant pas ou peu. Le fonctionnement de PLUTO se révéla également insuffisant, chaque tuyau ne fournit pas les 300 tonnes/jour initialement prévues, obligeant les Alliés à poursuivre des débarquements de carburant sur les plages, à décharger dans le port de Courseulles-sur-Mer et à continuer de faire fonctionner le terminal de Port-en-Bessin. Par la suite, avec l’avancée des Américains, PLUTO fut prolongé par un oléoduc terrestre jusqu’à Avranches. Au mois d’aout, il fut redirigé vers la Seine et Paris. 7.500 sapeurs Américains aidés de 1.500 prisonniers de guerre Allemands participèrent aux travaux de cet oléoduc.

La suite portera 67 sur les batailles de Cherbourg, Caen, la bataille des haies et la percée d’Avranches.

Les références peuvent être consultées sur mon blog au Monde.fr

4 réflexions sur « Philippe Pétain, Maréchal de France ses années noires de 1940 à 1944, suite, 66, »

  1. [b]huntziger[/b] bonjour,

    Je ne l’avais pas envisagé.

    Oradour-sur Glane n’a rien à voir avec Pétain c’est un crime Allemand comme bien d’autres crimes.

    Si je l’évoque je dois aussi le faire pour d’autres, alors ce feuilleton n’en finit plus.

    En outre eu égard au succès de cette fresque m’étendre encore n’offre pas d’intérêt pour les gens, ils s’en foutent.

    Bien à vous,

    Anido

    Bien à vous,

    Anido

  2. [b]frep[/b] bonjour,

    Merci mais après celle-ci je prendrais un peu de repos sur des sujets plus d’actualité.

    Bien à vous,

    Anido

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