Peut-on vivre sans poubelle ?

 

 

 

 

Au hasard de mes recherches sur le web, j’ai été attiré par un article sur le site parismatch.com, à la rubrique « art de vivre » : « Bienvenue chez les Johnson, la famille sans poubelle ». Elle est américaine. La question se pose donc : peut-on vivre sans poubelle ? Et, lorsque je vois tous ces conteneurs bourrés de déchets sur mon lieu de vacances, je me dis ce n’est pas possible… et pourtant…

 

Pour situer le cadre, Intéressons nous donc à cette famille Johnson dont la dame, Béa, est française et Avignonaise. Elle est arrivé aux USA, comme fille au pair, a rencontré un mari, et s’est donc installée là-bas où elle a connu le mode de vie américain : grosse maison, 4×4, chien, etc.. Mais apparemment, sept ans « d’hyperconsommation » ne l’on pas rendue heureuse… "Au bout d’un moment j’ai ressenti un grand vide, un profond malaise et une immense insatisfaction, comme si une partie de moi mourrait", a-t-elle confié à une journaliste du Monde.

Alors ?  Elle a convaincu son mari de quitter San Francisco et de déménager dans un appartement d’une petite ville du nord de la métropole américaine et, deux ans après, ils ont trouvé une maison deux fois plus petite, où ils n’ont pas repris tout le mobilier et les affaires qu’ils avaient avant !

 

Le couple a fini par prendre conscience et s’est documenté sur l’écologie, le désencombrement, et « la sobriété heureuse »…  Donc, il a changé de mode de vie et ne produit que très peu de détritus par an !

 

Comment font-ils ? Ils ont revu leurs habitudes, achètent des produits en vrac, entreposent les denrées dans des bocaux en verre… La dame a remplacé les cotons par des lingettes dans la salle de bain et elle produit elle-même ses cosmétiques ! Leur nombre de vêtements est limité. Le shopping (habits) est fait deux fois par an. La moitié des meubles vient de la récup, le reste est acheté neuf et de qualité pour durer ! (si çà vous intéresse vous pouvez voir tout le détail sur un blog du Monde ICI).

 

Selon Béa, il faut savoir refuser « et réduire le maximum à la source » ! Et avec sa pratique, elle fait aussi des économies. Elle sait que les gens sont un peu flemmards et n’aiment pas trop changer leurs habitudes, mais elle dit : « le mieux et d’essayer et de tester ». Son concept « zéro déchet » est largement diffusé aux Etats-Unis où elle milite avec d’autres « pour une vie simplifiée » !

 

J’entends déjà, ceux qui se disent, c’est « un truc pour les bobos, pour ceux qui consomment beaucoup trop grâce à leurs moyens ! Ceux qui n’ont rien, n’ont pas de problèmes d’encombrement ». Sur ce dernier point, je comprends, mais pour une majorité d’entre nous, l’idée n’est pas idiote de « chercher à simplifier notre vie » et donc de produire beaucoup moins de déchets et de ne plus remplir les poubelle à longueur de journée !

 

Pour les Américain, c’est le concept « zéro waste », pour nous « zéro déchets » bien sûr… C’est à dire : pas de poubelles, envoyer directement dans les déchetteries, réduire au maximum les emballages, changer de mode de vie et de pratiques, imiter les cycles naturels durables, récupérer les ressources, ne pas les enterrer ou les brûler, éliminer les rejets dans le sol, l’eau ou l’air qui sont une menace pour la planète…

 

Oui, mais tout seul, on ne peut pas grand chose, diront certains ! C’est vrai, il faut aussi que les industriels et les supermarchés nous aident en réfléchissant sur le conditionnement et les moyens de vente pour supprimer les emballages ! C’est commencé mais trés insuffisant partout ! « Zéro déchets » est sans doute une alternative économique et environnementale au système actuel, même si nous sommes loin du compte. Les Etats-Unis expérimentent beaucoup dans ce domaine.

 

Chez nous, au mieux, on fait du « recyclage », mais le « zéro-gaspillage » a beaucoup de mal a passer, c’est beaucoup plus cool de consommer et de jeter sans trop se poser de questions ! Le recyclage ne peut pas se résumer à trier dans les poubelles, il faut aller plus loin et penser à des utilisations durables qui « réduisent les déchets ». Moins de chose jettées, c’est meiux que de les confier systématiquement au recyclage ! Oui, « zéro déchet », c’est un concept qui dépasse le simple recyclage !

 

IL faut donc réfléchir non seulement au recyclage, mais surtout à la réduction au minimum des déchets jetables, modifier nos habitudes pour que nos poubelles se rapetissent. Un des plus grand progrès de l’humanité – à venir – pourrait se situer par là ! Alors oui, une vie sans poubelle, c’est sans doute une utopie, mais regardez la photo ci-dessus : la dame tient sous son pied la poubelle de l’année 2012. Quand un grand nombre de personnes en seront là, l’objectif du « zéro déchets » sera pratiquement réalisé !

 

Sources, Paris Match, Le Monde

(Photo : capture d’écran sur le site parismatch.com – La famille Johnson -)

 

 

 

 

 

9 réflexions sur « Peut-on vivre sans poubelle ? »

  1. Oui Henri, je suis prêt… mais voilà, je ne voudrais pas ôter du travail aux éboueurs !
    Sinon, le concept est valable.

  2. Je suis prête à réduire mes déchets, peut-être pas au point de cette famille car tout ce qui est extrême me dérange un peu…
    En tout cas notre société de consommation va dans le mur: la Terre n’en peut plus des cochonneries dont on la « bourre » depuis des siècles!

  3. En réponse à Henri (bel article, merci), oui, je suis prêt à réduire encore plus mes déchets.
    Mais, bon, comme le dit Siempre, peut-être pas de manière « extrémiste »…
    Pas pour des raisons idéologiques.
    Mais parce que c’est pratiquement injouable, tout simplement !
    Bête exemple : acheter en vrac et stocker dans des bocaux en verre pour ne pas gaspiller des emballages. OK… Dites-moi donc où je puis acheter … je ne sais pas, moi … des vermicelles, par exemple, en vrac…
    Voici quelques années, certaines grandes surfaces avaient instauré des bacs de produits « en vrac ».
    Ça a été supprimé pour des raisons débiles d’hygiène !

  4. [quote]certaines grandes surfaces avaient instauré des bacs de produits « en vrac »[/quote]
    Dans le Carrefour où il m’arrive de me rendre: il y a des pâtes, du riz, du thé et des céréales je crois…Mais c’est au rayon bio et vraiment pas très bon marché.
    On peut améliorer des choses: éviter les lingettes jetables, et pas mal d’emballages inutiles, faire du compost avec les produits dégradables, privilégier le marché aux grandes surfaces…Mais je doute sincèrement qu’on puisse revenir totalement en arrière. Imaginons la population d’un pays imiter les Johnson: est-ce réaliste?

  5. Réaliste ?
    Non, Siempre.
    Pas dans des pays où c’est la « société de consommation » qui fait la loi…
    Comment voulez-vous que j’achète des machins en vrac (pour revenir sur cet exemple) si l’on n’en trouve pas, sauf en version « hyperchère » ?
    NB, je ne vais presque jamais faire es courses dans un Carrefour, je n’ai pas ça en stock près de chez moi…

    Un exemple.
    Cette semaine, ma mère a acheté des petites galettes à l’Intermarché de Mettet. Elle me les a fait goûter… Un délice.
    Mais elles sont emballées deux par deux (et, si l’on veut avoir l’impression d’avoir mangé quelque chose, il faut au moins en avaler quatre, donc, deux emballages « individuels »).
    Tous ces emballages « individuels » sont regroupés dans une boîte en plastique.
    Laquelle boite se trouve emballée dans du cello !
    Le tout vendu moins cher que les galettes plus ou moins similaires fabriquées par un artisan de la région et vendue dans un seul emballage…
    On a beau dire que « c’est pas bien d’acheter des machins suremballés », quand on est pensionné, avec très peu d’argent, comme ma mère, on choisit quelle solution ? La moins chère ou la plus écolo ?

    Va d’abord falloir éduquer les industries, avant d’essayer d’éduquer les consommateurs !
    Il y a du boulot !

  6. Bonne idée, à laquelle de plus en plus de gens risque de se convertir quand on parle de taxer les poubelles selon le volume (faut bien se motiver)

    à Auchan, rayon discount, on trouve des pâtes, riz, café, céréales… en vrac. J’ai déjà goûté leur riz en vrac, tout à fait comparable au riz premier prix vendu emballé, mais en encore moins cher.
    Sinon, effectivement la vente en vrac se fait surtout dans les magasins bio et là le tarif est bien différent.

  7. Merci à vous EricPomme pour votre commentaire.
    C’est vrai que voir tout le monde agir comme les Johnson parait iréaliste. Je ne crosi pas beaucoup à ces actions individuelles !
    Il faudrait que cela vienne de l’Industrie et du grand commerce, mais leur préoccupation reste toujours la rentabilité ! Ils préfèrent vendre des paquets de 6 produits ou plus bien emballés que de chercher une solution pour supprimer les emballages ? A la rigueur certains cherchent à réduire le coût de l’emballage… En plus, pas sûr que ce serait économique ? Les solutions ne sont pas évidentes non plus. Il y a un peu d’utopie dans la vie des Johnsons, mais peut-être qu’on pourrait parvenir à sortir de la société de consommation actuelle ? Consommer autrement… Se tourner vers le durable… Ne plus gaspiller, etc..
    Cordialement.
    Henri.

  8. Siempre,
    Vous avez raison, on ne verra certainement pas « une population imiter les Johnson » ! Comme vous, je ne crois pas trop à l’action individuelle et surtout « à tout ce qui est extrême »! Mais, je crois qu’il est possible de faire évoluer la société de consommation telle que nous la connaissons aujourd’hui, même si cela ne pourrait venir que des industriels et du grand commerce qui ne font que s’intéresser à la rentabilité ! A la rigueur ils diminuent le coût des emballages, mais les supprimer, c’est beaucoup plus difficile. Il faudrait d’autres solutions, et pour le moment, ils ne s’y attèlent pas ! Parfois, je rêve quand mmême d’une société où on chercherait à améliorer les choses ! Je reste optimiste…
    Cordialement.
    Henri.

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