Le monde uni par le vin ( partie 2)

Le "Berceau de l’Humanité", la bien nommée Afrique, n’est pas en reste et offre aux amateurs des vins d’une grande saveur. A la pointe méridionale, en Afrique du Sud, dans la région du Cap de Bonne Espérance, s’étend une chaîne de montagne, décrite comme un nouvel Eden par Sir Francis Drake.  C’est dans cet espace qu’il fut importé et cultivé par des colons venus des Provinces-Unies, il y a de près 350 ans. Le XXème siècle apparaît et avec lui des règles astreignantes, cadrant l’industrie du vin. Une fois de plus la viticulture va souffrir de la politique autoritaire d’un régime tyrannique. L’Apartheid empêche toute innovation et limite considérablement les exportations. Finalement, le système raciste s’effondre et le vin coule de nouveau à flot. Le pays retrouve son éclat et ses productions véhiculent toute la splendeur des paysages africains. Le Cinsault venu de ces contrées a régulièrement le culot de se montrer d’une meilleure qualité que celui venu de France. Quand l’élève dépasse le maître. (Vilafonté Vineyards, Morgenster)

Escale suivante, le Maroc. Ici, la culture du vin y est très ancienne et remonte à l’Antiquité. Sous contrôle de l’empire romain d’abord, puis des arabes ensuite, son existence va vivre des hauts et des bas en fonction des différents régimes à la tête de l’état. C’est à la fin du XIXème siècle, en 1875, que le vin marocain va connaitre son essor. Les vignes françaises sont ravagées par une terrible maladie et la demande dépasse l’offre. Il faut trouver un remède afin de satisfaire les français qui veulent leur verre de vin pour accompagné leur repas. On décide de donner un coup de fouet à la culture des vignes destinées à se transformer en vin de table. Bientôt, les grappes de raisins remplissent les cales des bateaux pour venir se décharger dans les ports de France. En 1927, la viticulture se modernise, s’intensifie et se diversifie. Le Maroc sait produire du rouge, du blanc et du rosé d’une qualité inouïe.  

Pour finir partons dans l’hémisphère sud, là où les kangourous et les maoris règnent en maître dans le folklore local : l’Océanie. En Nouvelle Zélande, tout débute en 1819, lorsqu’un religieux français y planta la première graine. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, on y produit notamment des vins de liqueurs. Les décennies ont passées et il ne reste presque rien de ces vignes initiales. Aujourd’hui, la majeure partie des vignobles n’a pas plus de 25 ans, ils sont certes jeunes, mais de qualité. On y produit le meilleur des Sauvignon, des bordelais à faire pâlir les cépages d’origines et une merveille de Pinot Noir. Les régions viticoles se trouvent aux abords des côtes et se nomment  Marlborough, Gisborne et Hawke’s Bay. (Te motu, Stonyridge, Te Mata Estate) 

Pour ce qui est de l’Australie, comme à l’accoutumée, la viticulture arrive en même temps que les colons. La toute première vigne est plantée par le Capitaine de la Première Flotte, Arthur Filips. Jusqu’en 1830, la culture reste anecdotique et ne sert qu’à satisfaire la demande locale. Il faudra la prise en main de l’ecossais James Busby pour que la production soit significative, à en devenir un vrai pôle économique. Toutefois, la vigne à la vie dure en Australie, les hommes du peuple préfèrent la bière et perçoivent les buveurs de vin comme des bourgeois snobinards ou des petits joueurs. Après 1945, les visions changent et le vin se démocratise, notamment le rouge. Avec l’aide d’une mécanique performante, récente et d’une bonne communication, les récoltes sont nombreuses et se vendent bien. La plus part des vins australiens sont issus de Syrah, de Cabernet Sauvignon et de Chardonnay. (Castagna, Maverick, Clarendon Hills Winery) 

Vous l’aurez peut être remarqué, mais un continent fait défaut à ce voyage, il s’agit de l’Europe. Cet oubli est volontaire car les vins européens sont si nombreux et leur culture tellement ancienne, qu’il n’y aurait pas assez de ces quelques lignes de fin pour en parler. D’autant plus que les vins du Vieux Continent sont plus connnus pour nous autres français. Ainsi, afin d’éviter des égarements et un article d’une longueur extrême à rendre jaloux un empire expansionniste repoussant sans cesse ses frontières, je place ici, non pas une graine de vigne, mais un point final.