Que n’entend-on pas dans les médias ces jours-ci à propos des enseignants de maternelle et de primaire ? Ils seraient des privilégiés qui ne veulent pas réformer l’école, qui, certes, n’ont pas de gros salaires mais qui bénéficient d’un avantage que tout le monde leur envie : le temps libre.
Leur grève est plutôt impopulaire et le mot « corporatisme » est revenu souvent dans les journaux : « L’école n’aime pas les réformes » déclare la Croix avant de lister toutes les réformes avortées sous la pression des enseignants.
Ancien enseignant moi-même et père d’une professeur d’école, j’ai voulu savoir ce qu’ils reprochent à cette réforme, nos instituteurs. Il est clair que ce n’est pas la semaine de quatre jours et demi qui les braque. Au contraire, beaucoup d’entre eux préféraient cette organisation de la semaine et souhaitent y revenir. Ils craignent surtout de ne pas avoir leur mot à dire dans cette affaire. En effet, si l’organisation de la semaine revient à la municipalité pour mettre en place les activités périscolaires, les maîtres devront accepter ce qu’on leur propose même si ça ne leur convient pas du tout. Ils craignent aussi des disparités importantes d’une commune à l’autre. Il est aussi question de maintenir les APE, ces aides personnalisées aux élèves en difficulté qui n’ont pas fait preuve de leur efficacité, loin de là. Faudra-t-il faire des heures en plus sans augmentation de salaire ? Madame George Pau-Langevin, la ministre chargée de la réussite éducative a été claire (en fait elle a refusé de répondre à la question) dans l’émission « le téléphone sonne » du jeudi 24 janvier : pas d’augmentations des salaires.
Les communes auront la possibilité de reporter d’un an la mise en place de la réforme, ce qui risque de nous mettre une belle pagaille si des municipalités voisines font un choix différent. De plus, on se doute que l’organisation par les mairies d’activités périscolaires ne pourra se faire correctement dans toutes les écoles, il risque encore d’y avoir des disparités énormes.
La réforme pour l’instant installe un flou qui permet toutes les interprétations et c’est bien là le problème. Le gouvernement pourra-t-il faire passer une réforme sans les principaux acteurs ? On en doute.
Il faut se rendre à l’évidence, cette réforme est mal ficelée et Vincent Peillon devra revoir sa copie. Il serait idiot que ce gouvernement se mette à dos une population en grande partie acquise à sa cause.
C »est vrai que dès qu’il s’agit d’une réforme dans l’ éducation, la réponse est toujours NON. On a l’impression qu’il ne faut rien changer. pourtant tout ne va pas bien loin de là. Je me suis toujours demandée pourquoi on ne remettait jamais en cause l’enseignement primaire bien qu’il envoie de plus en plus au collège des élèves qui savent à peine lire et écrire après 5 années d’école, c’est un réel problème.
Bien sûr, la réorganisation du travail ne bouleversa sans doute pas cette situation, mais encore une fois, on a l’impression que les adultes pensent plus à eux qu’aux enfants et c’est bien dommage.
Oui mais cette réforme est mal ficelée et il est plus sage d’associer les enseignants aux décisions.
[b] »on » pourrait peut-être en profiter pour virer les sangsues (suceuses du sang du peuple) du ministère de l’éducnat, disséminées dans les couloirs et sur tout le territoire(au moins 40 000) et en profiter pour augmenter les salaires des enseignants de terrain et même modérément leurs effectifs , je suis sûr qu’ils seraient remotivés sérieusement ainsi.[/b]
Stop ! Pas touche au mammouth !
Et puis Vincent Peillon à peine nommé ministre s’est précipité dans des déclarations fracassantes sans demander l’avis des enseignants !