Chuck Palahniuk est encore méconnu dans notre pays. Un parcours atypique pour l'un des plus beaux ovnis de la littérature. La reconnaissance. FIGHT CLUB, véritable révolution narrative, survolte et anarchiste, accouchant d'une adaptation cinématographique contestable, malgré le talent de David Fincher et ses acteurs, Brad Pitt et Edward Norton. L'Amérique en prend pour son grade, une vision mêlant habilement cynisme, délivrée sur un ton sarcastique, voire outrancière…
Chuck Palahniuk, dont je persiste a penser qu'il représente un talent littéraire incontestable du XXIéme siècle, nous offre "PESTE". Comme un peintre, l'auteur donne une touche à son oeuvre, pour son roman le plus abouti (à mon sens). La prose frappante, la métaphore assassine, sa plume dépeint une Amérique semblable à la plus belle des usines à névroses…Au final, on pourrait qualifier son oeuvre : "Contes de la Folie du Monde Moderne". PESTE. L'exercice de tenter de résumer un roman de Palahniuk est fort périlleux. La mise en place du dispositif narratif, la marginalisation des personnages. Un ton corrosif, donnant une dimension mythique à l'oeuvre. L'histoire. La biographie de Buster Casey, sombre mythe urbain. Ce sont les témoins que l'on croise et recroise qui distillent l'intrigue. Un simulacre de reportage ou chacun apporte sa vision, même contradictoire. Buster, véritable fléau vivant, shooté au venin de serpent et d'araignée, porteur sain de la rage, responsable de la plus terrible épidémie mortelle de cette époque futuriste Palahniuk est une déferlante trash, effacant nos dernières illusions, face à cette société pourrie jusqu'à la moelle…Ou la seule issue est l'autodestruction, ce qui donne son premier roman : "Monstres Invisibles", véritable pamphlet, burlesque, pathétique et tombant dans l'extrême, ce qui incita les éditeurs a ne pas vouloir publier ce roman, qui finalement sorti après Fight Club. "Le Survivant", Palahniuk nous donne sa vision du monde occidental. Une société basée sur le paraître, l'argent, la reconnaissance et le fanatisme. On pourrait comparer Palahniuk avec Quentin Tarentino, dans la démonstration de comment réussir a transposer une oeuvre de série Z au sublime. PESTE, ouvrage inquiétant, étrange, horrible, exercant une véritable hypnose, donnant lieu à une véritable analyse de la société urbaine, qui ressemble à la notre a s'y méprendre… Je vous invite a feuilleter l'oeuvre de Palachniuk. Son oeuvre déploie une attirance magnétique, nous attirant au plus profond des gouffres, délivrant le bonheur suprême de s'y perdre…Car au final on s'y retrouve.