PASSEPORT: « Z’avez pas les (bons) papiers!

Pour un passeport, z’avez tous les papiers ?         Pas la série passeport devoirs de vacances qui commence dans la joie et n’est jamais fini, le vrai passeport à présenter à l’aéroport ou aux frontières.Le sésame qui coûte tout de même 89 euros pour 10 ans.Plus 10 euros pour les photos faites juste avant qu’elles ne conviennent plus, car ce sont mairies et préfectures qui s’en chargeront désormais.

Mais broutille que cette dépense quand on en vient aux papiers nécessaires à l’obtention du nouveau passeport, tout biométrique comme l’exige les Américains. Justement, ce n’est pas pour aller aux USA… Avec en main mon ancien passeport, ma carte nationale d’identité (CNI), mon livret de famille, ma libération du service militaire – j’ai eu le bonheur de le faire dans les chasseurs alpins, avant sa suppression et bientôt leurs, pas de chance-, je pense être copieusement équipé pour obtenir dans les délais- un mois- le renouvellement de cette pièce.

Le refus de le délivrer est immédiat. Ça manque, et même beaucoup, ça manque. Car, je suis né de parents français. Oui, mais de parents français nés à l’étranger tous les deux. Pas l’étranger quand ils sont nés, mais depuis, bien sûr. Alors commence le parcours du combattant vers l’inaccessible graal administratif. Si ça se trouve ce sera même une démarche donquichottesque…

Que faut-il désormais présenter, non à l’accorte préposée, mais au Tribunal d’instance ? La copie intégrale de mon acte de naissance et de celui de mes parents ? Par bonheur, ils sont en France en ce moment. Par malheur, ils ne sont pas venus avec leur livret de famille, lui aussi indispensable. Par je ne sais quelle gentillesse, l’exigence du livret de famille des grands parents a été biffée. Sinon, moi, bon petit français de France, de parents français, ne pourrait plus sortir de la zone Schengen.

Ouf !A la fin de leurs vacances, grâce à la célérité de la poste chérifienne, -pourvu qu’il ne s’égare plus, sinon on est tous assignés à résidence- je recevrai le livret. D’autant qu’ils auront laissé avant de repartir, la copie recto verso de leur CNI, qui ne prouve pas plus que la mienne que nous sommes français.

Bravo si vous avez tout compris en ce temps de simplification administrative. Je compatis avec tous ceux qui n’ont qu’un parent français… Il se trouve que, devant voyager pour des raisons professionnelles, l’urgence n’est pas telle que ma place soit en jeu. Je bénis cette chance que je ne dois pas à ma patrie.

Il se trouve que je ne suis pas dans le cas de mes compatriotes qui vont demander à l’Etat le remboursement des frais de voyages et de stages linguistiques qu’ils ont engagés en pensant que l’administration pourrait fournir leur passeport selon ses propres engagements. Alors je ne vais pas râler, hein? Vous ne pensez pas tout de même que cela mérite une morale conclusive ? Si ! Chacun pour soi et l’Administration pour tous.